Auteur Sujet: 3 mois à peine, 3 mois de peine, 3 mois déjà... 3 mois seulement...  (Lu 31306 fois)

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Pervenche

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Re : 3 mois à peine, 3 mois de peine, 3 mois déjà... 3 mois seulement...
« Réponse #45 le: 30 juillet 2012 à 12:52:57 »
Lily,

Je suis d'accord avec toi pour les médicaments -sur le principe - mais nous vivons quelque chose d'extrêmement fatiguant et éprouvant. Personnellement, je ne me sens pas prête à arrêter ou diminuer pour l'instant.

J'attends encore un peu que mes moments de hauts soient plus nombreux. Inutile de tout précipiter. Nous avons le temps...

Je ne suis peut être pas de bon conseil mais pourquoi ne pas essayer de nous décrire l'angoisse que tu ressens, à quelle moment elle surgit. D'essayer de mettre des mots dessus. Peut être est elle un peu confuse, un mal être intégral.

J'ai eu du mal à déterminer mon angoisse post traumatique dû au débranchement de Bruno. Grâce à ce forum, j'ai compris ce qui se passait. Et puis en allant sur la tombe et de parler de Bruno vivant, m'a permis de surmonter cette angoisse. J'étais décidée à aller voir un psy spécialisé dans les chocs post traumatiques. Je pense finalement que ça ira.

Il m'a fallu "décortiquer" pas à pas ce qui s'est passé depuis l'arrêt cardio respiratoire. Comprendre l'incompréhensible. Admettre qu'il n'y a pas d'explications... mais j'ai eu besoin de tout reprendre dans ma tête, la crise, le coma, les complications, le débranchement, l'autopsie, le don d'organe. Des renseignements sur l'arrêt cardio respiratoire. Sur le syndrome de brugada qui ne s'est pas avéré.

J'ai ce besoin de tout mettre dans des cases. De vouloir savoir. Quitte à avoir mal. Mais je ne sais pas écrire, comme Pâquerette par exemple. J'aimerais, car je pense que c'est ainsi que l'on "expulse" la douleur.

Courage Lily, nous sommes avec toi.
bisous
Claire

Lily

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Re : 3 mois à peine, 3 mois de peine, 3 mois déjà... 3 mois seulement...
« Réponse #46 le: 30 juillet 2012 à 13:47:22 »
Claire,

Je sais qu'il est trop tôt pour envisager de diminuer les médicaments et j'en ai besoin pour la nuit et pour certains moments de la journée.

J'ai un cahier où j'écris à mon Amour. Le 1er mois je lui écrivais tous les jours et depuis cela s'espace un peu.

Mon angoisse est constamment présente mais elle s'accentue parfois. C'est un peu confus mais j'ai l'angoisse du moment de l'AVC et des 3 jours d'hospitalisation avec mes questions (a-t-il eu conscience de ce qui se passait, ai-je réussi à le rassurer quand il était encore conscient, pourquoi tout cela lui est arrivé, ...). J'ai l'angoisse de la solitude, l'angoisse de ne jamais me remettre de cette épreuve, l'angoisse de ne plus jamais être heureuse, l'angoisse de jamais avoir d'enfant.

J'ai lu ton histoire et j'ai bien vu que le fait d'aller dans ta belle-famille t'a fait du bien. J'ai la chance de voir ma belle-famile régulièrement et je comprends le fait que cela t'aie fait du bien car moi aussi cela m'aide.

Je ne sais pas pourquoi mais je me sens proche de toi et proche de ton histoire.

Merci à toi
Lily


Pervenche

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Re : 3 mois à peine, 3 mois de peine, 3 mois déjà... 3 mois seulement...
« Réponse #47 le: 30 juillet 2012 à 22:19:02 »
Merci Lily,
Il faut en effet aller à son rythme pour les médicaments. Moi non plus, je ne suis pas prête à diminuer.

C'est bien que tu sois capable d'écrire. Moi je ne sais pas, je lui parle, mais il n'y a qu'ici que j'arrive à exprimer ce que je ressens.

Je me suis posée les mêmes questions (sauf que Bruno n'a pas repris conscience). Pourquoi cela est il arrivé ? a t'il souffert ? l'angoisse de la solitude, de couler, de ne plus connaitre le bonheur...

Je te comprends du fond du coeur. Nous avons nos belles familles et notre amour au fond de nous.

Un jour viendra où nous aurons probablement moins mal. Peut être connaitrons nous d'autres joies ? Mais nous n'oublierons jamais ce que nous avons vécu. Je crois que nous sommes transformées à jamais dans notre façon de voir les choses et de les ressentir.

Alors, j'essaie pour l'instant de ne pas penser à l'avenir qui m'effraie et je vis un jour après l'autre. Je ne fais pas de projet pour l'instant, j'en suis incapable.

Chaque jour qui passe, je me dis que j'ai eu la force de continuer alors pourquoi pas le lendemain...

Courage Lily, nous allons voir la lumière au bout du chemin.
Claire

Pervenche

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Re : 3 mois à peine, 3 mois de peine, 3 mois déjà... 3 mois seulement...
« Réponse #48 le: 07 août 2012 à 12:10:41 »
Demain, c'est ton anniversaire mon ange... tu me manques tant

Pervenche

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Re : 3 mois à peine, 3 mois de peine, 3 mois déjà... 3 mois seulement...
« Réponse #49 le: 07 août 2012 à 19:26:58 »
Yohann,

ce soir, c'est la solitude après une journée au bureau pas trop remplie... beaucoup de choses dans la tête. Comment pourra t'on un jour retrouver une vie "normale" ?Tous ces projets qui ne verront jamais le jour. Tout cet inachevé.

J'aimerais tellement qu'il soit là. Nous ne vieillirons pas ensemble.

Demain son anniversaire
Le 24 cela fera deux ans que nous nous sommes rencontrés et que nous ne nous étions plus quittés.

Je sais que les gens me disent qu'il n'y avait pas longtemps... mais nous étions tellement heureux.
Complets. Entiers. Ensemble. Deux mais Un.

La bougie allumée le soir brille pour lui mais avant nous aimions en mettre une le soir ensemble, pour une ambiance douce.
Me dire que plus jamais je n'entendrai son rire, qu'il ne fera pas le clown en soufflant les bougies ni demain ni plus jamais.
Plus jamais, c'est ce qui résonne ce soir dans mon coeur. J'ai mal.

Claire


alsy

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Re : 3 mois à peine, 3 mois de peine, 3 mois déjà... 3 mois seulement...
« Réponse #50 le: 07 août 2012 à 19:55:44 »

Claire....

Ce soir.... J' allumerai une bougie pour mon Alain... 
et j'en rajouterai une ...spécialement ...  pour ton Bruno...
Rien que pour lui et ... Toi !

 :-* :-*  Sylvette

Pervenche

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Re : 3 mois à peine, 3 mois de peine, 3 mois déjà... 3 mois seulement...
« Réponse #51 le: 07 août 2012 à 20:11:09 »
Sylvette,
je te remercie sincèrement pour cette délicate pensée.

La maman de Bruno vient d'appeler.
Elle m'a demandé tout d'abord comment j'allais. J'ai répondu "bof et vous " "bof" elle aussi. On a pleuré un peu puis en douceur nous avons parlé des fleurs qui sont encore belles sur la tombe. Puis de tout et de rien. Elle m'a dit qu'elle ne savait pas si elle aurait pu téléphoner demain. Nous avons convenu de ne pas nous appeler demain...

C'est terrible pour elle; Le mois d'Aout est plein de dates qui lui font de la peine, à elle aussi (décès de son mari, anniversaire de mariage). Elle est tellement gentille, j'ai mal pour elle.
je t'embrasse,
Claire

Pervenche

  • Invité
Re : 3 mois à peine, 3 mois de peine, 3 mois déjà... 3 mois seulement...
« Réponse #52 le: 08 août 2012 à 06:39:55 »
Véronique,

Merci beaucoup . je pense à toi aujourd'hui. C'est aussi le prénom de sa soeur...
bises
Claire

Pervenche

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Re : 3 mois à peine, 3 mois de peine, 3 mois déjà... 3 mois seulement...
« Réponse #53 le: 08 août 2012 à 06:43:24 »
Mon Amour,

Où que tu sois dans l'immensité, je te souhaite un bon anniversaire. Tu me manques tant...

Pervenche

  • Invité
Re : 3 mois à peine, 3 mois de peine, 3 mois déjà... 3 mois seulement...
« Réponse #54 le: 21 août 2012 à 22:17:00 »
Ce soir, creux de vague...

Une amie avec qui j'étais très proche (nous nous appelions minimum une fois par jour lorsqu'elle ou moi n'allions pas bien, avant que je rencontre Bruno). Depuis le départ de mon compagnon, elle s'est fait plus rare. Elle a aussi ses soucis familiaux et je crois que mon malheur lui fait peur. Elle me téléphone de loin en loin.

Je me suis sentie abandonnée, je l'avoue. Mais je comprends.

Aujourd'hui, j'ai pensé à elle et je me suis dit que j'attendrais qu'elle rappelle. Et, c'est le hasard, elle a appelé quelques minutes plus tard.

Je croyais aller bien depuis quelques temps. Et là, quand elle m'a demandé comment j'allais, je me suis bêtement
mise à pleurer et la conversation a pris un tour que j'aurais voulu éviter pour ne pas la mettre mal à l'aise. Je lui ai dit que je n'imaginais pas l'avenir, que je ne savais pas si j'allais m'en sortir. En fait tout est sorti... je n'ai pas su la préserver de mon chagrin.

Après, nous avons aussi parlé de ses soucis... Mais ce soir, je pleurs sans arrêt. J'ai l'impression de revenir en arrière.

je pensais tellement échappé au "je vais mieux, je vais moins bien". Ces derniers jours, une part de moi éloignait le chagrin, surtout ne pas penser. Peut être est ce pour cela que j'avais l'impression de ne pas avoir mal.

Je me sens si fatiguée, comment et pourquoi poursuivre ? quel est le but de cette vie ? j'essaie de me dire que la lumière est au bout de toutes ces larmes, de tout ce chemin à parcourir pour le retrouver un jour.

Je suis désolée, j'aurais voulu ce soir vous envoyer un message d'espoir mais je ne sais plus où déverser toute ma peine...


Au moment où je postais, j'ai eu ton message Yohann, merci, j'espère qu'il est heureux, même avec et sans moi.
Claire


Caroline3

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Re : 3 mois à peine, 3 mois de peine, 3 mois déjà... 3 mois seulement...
« Réponse #55 le: 22 août 2012 à 00:06:53 »
Bonsoir Claire,

Pourquoi un message d'espoir en ce moment quand tu te sens si désespérée? Il fallait que ça sorte, et c'est très bien que tu en aies parlé à ta copine et à nous.

C'est à toi que tu dois penser, non pas à sa réaction, ni la nôtre par ailleurs :) Si tu gardais tout cela à l'intérieur, imagine la force du volcan qui éclaterait, lorsque la soupape ne tiendrait plus?

"Ça va, ça va pas, ça va, ça va pas." Il y a derrière cette affirmation un rythme auquel on n'a pas de pouvoir, et on ne peut pas décider du ou-quand-comment. C'est notre corps qui  prend la relève et il est bon de l'écouter.

Sois douce pour toi et oui, je te le jure, la lumière est là, il y a un immense espoir pour toi, de vie bonne et agréable et joyeuse, parce que tu fais la bonne chose en ce moment.

Bon courage, chère Claire,

Caro xx

Pervenche

  • Invité
Re : 3 mois à peine, 3 mois de peine, 3 mois déjà... 3 mois seulement...
« Réponse #56 le: 22 août 2012 à 09:10:42 »
Bonjour Caroline,

Ce matin, en lisant ton message, mes larmes se sont remises à couler... mais je ne peux même pas dire que je suis triste. Plutôt vide.
Tu parles dans un autre fil de repli sur toi même. Peut être ai je aussi tendance à faire cela en faisant comme si j'allais bien et cela même si c'est surement inconscient, demande beaucoup d'énergie et après, je me sens vite fatiguée et pourtant je ne fais pas grand chose, car je suis en congés en ce moment.

Je ne sais pas très bien expliqué, ce n'est pas que je "fais" semblant d'aller bien, c'est un peu comme si je repoussais les idées tristes, je pense à Bruno, je ne pense presque plus au débranchement, à l'hôpital. je le ressens dans notre vie avant.
Tu parles de cage. Pour moi, cela a vraiment évoqué la prison de ma vie, sans objectif. Comme Alexandra, j'ai peur de tous les lendemains sans Bruno. Je ne suis pas prête non plus à arrêter mon seroplex. Mais ça, je l'ai accepté, je me suis fixé encore deux ou trois mois avant de demander au médecin de diminuer les doses. Je préfère prendre le temps. S'il en faut plus, et bien je le ferai.

Mais je suis sincère quand je dis que j'ai pourtant moins mal. Ca n'a plus la violence des premiers temps. Seulement, des instants d'une extrême horreur. Mais ils ne restent pas longtemps. Mais les larmes, toujours pour un rien. tout à coup n'importe où. En voiture, dans la rue, au boulot. Sans raison particulière, comme un flash très douloureux et après j'ai du mal à stopper ce flot de larmes.

Merci de m'avoir permis de tenter d'expliquer ce que je ressens. J'ai tant de mal à mettre des mots sur mes ressentis. Le 24 aoùt, cela aurait fait 2 ans de vie commune.

Merci de ta gentillesse malgré cette période difficile pour toi.
J'espère qu'avec ton patron, cela va s'arranger à moins que tu puisses changer de travail, ce serait l'idéal.
Je crois qu'il ne faut pas accepter quoi que ce soit de lui, puisqu'il ne fait les choses que dans un seul objectif.
J'ai du mal à imaginer ce comportement, peut être suis je un peu crédule aussi. Je pense qu'il vaut mieux dire les choses au fur et à mesure. Mais comme on dit ici, les conseilleurs ne sont pas les payeurs ! On ne veut pas blesser l'autre et on laisse parfois s'installer des situations ambiguës. Peut être parce que nous, on n'imaginerait même pas qu'il puisse y avoir d'ambiguïté !

Bravo à toi Caroline, pour tout le chemin courageusement parcouru. J'aimerais être plus vieille d'un an ou deux voir plus. Pour que ce chemin se soit accompli...

Je t'embrasse bien affectueusement,

Claire

NB: j'espère ne pas avoir été trop confuse de mes propos.





Hors ligne Méduse

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Re : 3 mois à peine, 3 mois de peine, 3 mois déjà... 3 mois seulement...
« Réponse #57 le: 22 août 2012 à 18:02:01 »
Bonjour Pervenche,
Je te dois toujours une réponse à tes questions du 09/07 pourquoi nous avions parlé d’AVC le midi même le jour où mon mari est décédé d’un AVC et s’il y avait eu des signes : En fait, ma seconde fille faisait un stage de psychomotricienne dans un EHPAD et nous parlait de l’état psychique et physique des pensionnaires dont une de 58 ans, hémiplégique suite à un AVC désire pouvoir partir. Notre conclusion était que nous ne souhaiterions pas survivre à un AVC et que nous souhaiterions mourir avant de devenir dément. Néanmoins, je pense que ce n’était pas un hasard si nous avions parlé de cela à ce moment-là, même si je ne sais pas comment « cela » fonctionne.
Je n’avais pas écrit dans mon post, que mon mari m’a ensuite parlé d’un article sur l’AVC un quart d’heure avant de s’écrouler. Pendant qu’il me parlait, je l’ai regardé profondément dans les yeux, comme je ne l’avais plus fait depuis un bon moment et je sentais que le moment était particulier sans savoir pourquoi. Déjà la veille au soir, je m’étais dit que j’avais la mauvaise habitude de regarder son visage en général et que je devais le regarder au fond des yeux, mais comme il regardait la télé, je ne l’ai pas fait.
Tu m’as demandé ensuite : « Comment te sens tu maintenant ? le sens tu proche de toi ? et pour ta fille ? »
Au décès de mon mari, mon deuil pour mon ainée décédée 7 mois plus tôt s’est interrompu brusquement pour faire place à celui pour mon mari. Mais l’intensité est restée la même et n’a pas atteint celle des premiers jours pour ma fille. Lui, il est décédé de mort naturelle ce que je peux « accepter » davantage, alors que nous étions en train de nous reconstruire et de nous souder. Sa dernière journée a été douce. Et puis, cela ne m’aurait pas gêné d’être à sa place, au contraire. Pour moi, il peut maintenant veiller sur notre ainée, tandis que moi, je dois veiller sur notre seconde. En perdant mon ainée, j’ai pleuré pour toutes les pertes à venir. Il ne me reste plus beaucoup de larmes. Par la suite, ma seconde fille et moi, nous étions obligées de nous réorganiser ce qui nous a demandé beaucoup d’efforts jusqu’à épuisement. Et, je ne sais pas quand, le deuil pour mon ainée est revenu et a écartée celui pour mon mari. C’est injuste pour lui.
J’ai l’impression que les deux disparus se sont évanouis ensemble, alors que je sentais ma fille encore très très présente avant le départ de mon mari. J’ai l’impression de les perdre car je n’ai plus de signes d’eux. Mais les deux feront partie de moi à tout jamais bien que je ne pense plus exclusivement à eux.
Contrairement à moi, ma fille a « accepté » davantage le suicide de sa sœur, comme nous connaissions sa terrible souffrance qui ne trouvait pas d’apaisement. Mais elle était (ou est ?) en colère parce que son père n’avait pas demandé à partir. Cependant, elle aussi pense que cela aurait été pire s’il avait survécu avec de graves séquelles. Elle est décidée à laisser le passé derrière elle et de se tourner vers l’avenir. Mais elle connaît maintenant les vraies valeurs.
Je viens seulement de lire tes derniers posts. C’est normal que tu sois si fatiguée après toute la douleur éprouvée et comme tu dois trouver des réponses à tant de questions par rapport à toi et ton devenir. Toute notre vie est remise en cause par un décès proche. C’est ce dont on ne se rend pas compte avant de le vivre soi-même. Tu verras, tu trouveras ta nouvelle voie. Courage pour le 24.
Désolée d’avoir été si longue.
Affectueusement
Monika

Pervenche

  • Invité
3 mois à peine, 3 mois de peine, 3 mois déjà... 3 mois seulement...
« Réponse #58 le: 22 août 2012 à 19:11:42 »
Chère Monika,
Je suis très sensible à ta réponse. Il est en effet étrange que vous ayiez évoqué l'AVC et les séquelles qui peuvent en résulter juste avant. Et puis, cette sensation étrange quand tu l'as regardé profondément au fond des yeux.
Il est des mystères... Bruno et moi avons vécu beaucoup de choses en accéléré en à peine 1 an et 8 mois. Lui conservait tout. Le moindre ticket de cinéma, tous les textos, tout. Comme s'il accumulait au cas où...

Mais c'est lui qui est parti.

Comme toi, même si l'ACR arrêt cardio respiratoire est un peu différent de l'AVC , les séquelles auraient été très importantes s'il avait survécu.
Tu dis mort naturelle... oui, c'est vrai, et sans souffrance parait il. mais la mort de l'être aimé peut elle nous sembler  naturelle ? je la trouve injuste. Je comprends le point de vue de ta fille.

Les deux deuils t'ont épuisée. Je ne pense pas que celui de ta fille ait écarté celui de ton mari. Mais quoi de plus difficile pour une mère que de perdre son enfant ? C'est tout simplement différent. Il te faut tellement de force pour surmonter toute cette douleur.

Le suicide de ton ainée a laissé certainement tant de questions sans réponse, des émotions si différentes ! Je comprends combien cela doit être d'autant plus difficile pour une mère. On a beau se raisonner, comment admettre ?

Tu dis que tu n'as plus de signe d'eux et que tu ne penses plus exclusivement à eux bien qu'ils fassent partie de toi.
C'est que tu as bien avancé dans ton chemin éprouvant de deuil. Il te reste certainement une petite partie à parcourir avec l'aide de tes anges.

Ta plus jeune fille est près de toi et décidée à aller de l'avant. C'est une bonne chose pour elle. La vie est devant elle, il lui faut du bonheur et à toi aussi.

Je t'envoie plein de tendresse et de force pour tenir bon ! Nous sommes en effet transformés à jamais et je n'aurais même pas imaginer ce que cela pouvait être avant de le vivre.
Aujourd'hui, je vais mieux, je redoute un peu le 24 mais je me dis que ce n'est qu'une date de plus...

Je n'ai pas trouvé ton message long, il m'a sincèrement touchée. merci de cette confiance, comme un cadeau.

Claire

Pervenche

  • Invité
Re : 3 mois à peine, 3 mois de peine, 3 mois déjà... 3 mois seulement...
« Réponse #59 le: 24 août 2012 à 18:45:05 »
24 Aout - C'était il y a deux ans, notre rencontre..
Es-tu à l'autre bout de notre Arc-en-ciel mon ange ? je suis seule sur notre île... c'est si difficile sans toi. Tu me manques tant mon amour...