FORUM "LES MOTS DU DEUIL"
Comprendre et vivre son deuil => Vivre le deuil de son conjoint => Discussion démarrée par: carolineveutdesailes le 28 septembre 2012 à 21:27:54
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Bonsoir à tous,
Voilà 3 années que mon Mari est décédé d'un cancer.
J'avais alors 27 ans, et nos 2 bouts de chou avaient 2 ans et demi et un an pour le petit.
J'étais aide soignante, et mon mari est resté à la maison jusqu'à sa mort.
Nous nous étions connus 5 ans auparavant.
Aujourd'hui, je suis en 2ème année d'école d'infirmière, mes 2 petits sont en bonne santé physique et psychique, et je partage mon quotidien avec un homme très aimant, très patient.... et qui s'occupe très bien de mes enfants.
Seulement, depuis le décès de mon mari, je passe par des phases de grande tristesse, de colère, de questionnement, de rage. Il m'arrive de casser des choses dans la maison, de devenir hystérique et de faire mal physiquement à mon conjoint que j'ai rencontré 3 mois seulement après le décès de mon mari. :( ....
Plus le temps passe et plus ces phases sont intenses et longues. Ce qui me demande beaucoup d'efforts pour mes études et mes enfants.
Notre relation est devenu le défouloir de ma haine et mon conjoint mon punching-ball. Ce n'est plus vivable, plus acceptable.
J'ai tenté plusieurs approches avec les CMP, psychologue de couple, ou psychiatre, mais j'abandonne très vite, j'annule les RDV.
Je ne sais plus quoi faire. Il me manque trop, et je ne veux pas le laisser partir....
Que pensez vous de mon histoire, j'ai besoin de savoir ou j'en suis, d'avoir un avis extérieur, en toute sincérité comme j'ai pu l'être pour le raconter....
Merci beaucoup,
Caroline
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bonjour caroline,
pour ma part ça fait 3 ans aussi que mon époux est décédé.
Mon petit bonhomme avait à peine 10 jours et j ai aussi retrouvé quelqu un assez rapidement, dont je me suis séparée récemment.Avec le recul, cette situation devenait intenable.Sous pretexte de vouloir faire du bien à l autre nous nous faisions finalement beaucoup de mal.
J en ai pris conscience surtout par la bonne vieille methode du cahier à spirales...
En m obligeant à coucher mes emotions sur le papiers et à mettre des mots sur ce qui fait mal, j ai fini par réaliser entre autre que, sans m en rendre compte, je lui en voulait d ne pas suffisament se battre pour sa place de papa avec ses enfants pendant son divorce.
C etait injuste car j aurai voulu aussi que mon mari puisse etre là pour son fils et la vie en a décidé autrement.
J ai realisé ça seulement hier soir, apres 2 ans d emotions non digérées et qui sortaient brut de douleur.
Notre relation s est terminée d une manière assez violente et ça m a tellement bousculé qu il fallait que je comprenne.
Aujourd hui je souffre doublement de l absence et de la solitude, mais j ai l impression d avoir fait un pas: entendre la douleur de la perte de mon mari.
Peut etre te faut il un peu de temps aussi pour t ecouter mieux, et ce n est pas toujours evident quand on retient certaines emotions malgré soi pour tenter de preserver l autre et de lui faire une place dans la relation.
Si cela t est possible, prend quelques jours loin de ton compagnon et essaye de penser à ce qui provoque ta colère envers lui.
Penses y vraiment, et essaye aussi de te situer par rapport à ton deuil:où en est tu?
Que recherches tu aujourd hui?
N en veux tu pas à cet homme d etre arrivé trop tôt dans ta vie, rendant impossible l expression de ton deuil aupres de tes proches parce que, comme me l a dit une bien mauvaise amie "je ne vois pas comment tu peux te permettre de pleurer ton mari alors que tu l as si vite remplacé".Et là je te fais la version soft.
Soit dit en passant ce sont des aneries considerables, car au final l un n empeche pas l autre si on sait trouver la bonne écoute.
Quoiqu il en soit, tu as beaucoup de courage d exposer ton tempérament violent ici et de venir demander de l aide.
J espère que tu trouveras le chemin de la paix.
bien à toi
tiobob
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Merci infiniment de ta réponse, nos histoires sont similaires et c'est bon d’échanger.... mon entourage est plutôt démuni face à mes questions et ne sait plus comment me parler, et je ne leur cache rien du tout...
J'ai cru comprendre que ton conjoint a des enfants à lui, qu'il est divorcé.
Mon conjoint n'en a pas, et il s'occupe de mes enfants comme des siens, ils l'appellent papa et il est très investi dans la vie familiale, scolaire et tout ce qui va avec.
A Chaque crise de tristesse je remet tout en question, et je le jette dehors, parfois en chaussettes.... il part avec sa tv, et le lendemain je le rappelle en m'excusant.
Je lui en veux d'être en vie, et d'être si différent de mon ange disparu.... pourtant il a d'énormes qualités....
Je ne veux pas être seule, mais je ne peux plus vivre avec lui et lui faire vivre toutes ces horreurs....
J'écris moi aussi énormément, ,des pages et des pages ou je rabâche toujours la même chose, que je suis malheureuse comme une pierre et que mon coeur se nécrose petit à petit, 3 années d'écriture qui reflète trop mon mal être mais aucune solution n'en ressort...
Comment as tu fais pour te séparer de ton ami, ton bb a du vivre un autre deuil?? celui de la séparation (je suis terrorisée à l'idée de leur faire revivre une telle souffrance.....)
as tu été aidé par un médecin? moi j'ai peur d'y aller et d'oublier mon mari.....
Même après 3 ans, "le soleil n'est pas revenu", comme on me l'a souvent répété..... c'est "chaque jour à la fois" depuis 3 ans, je ne peux rien prévoir, et "le temps n'est plus mon allié", mais mon ennemi numéro 1 qui me sépare chaque jour un peu plus de mon amour disparu.....
Merci Tiobob ;) joli surnom ;)
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Yohann,
Je ne sais pas du tout ou j'en suis dans ce processus, j'ai l'impression de tout vivre en même temps et parfois de ne rien vivre du tout.
Mes crises apparaissent sans crier gare, à n'importe quel moment de ma vie, et c'est beaucoup trop difficile à gérer pour moi. je ne me contrôle plus.
Je ne sais plus si c'est mon compagnon qui me rend dingue à être si différent de mon mari
ou si c'est mon mari qui me manque trop, et du coup je ne supporte plus mon compagnon....
Si je le quitte, est ce que j'irais mieux?...............
J'EN PEUX PLUS DE ME POSER CETTE QUESTION!!!
Nous nous sommes déjà séparé 1 mois en février, puis 5 jours la semaine dernière, mais à chaque fois il revient..... et à chaque fois je recommence mes crises..... rien ne change..... :( c'est l'histoire sans fin.....
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Caroline,
J'ai aussi l'impression, comme Yohann, que ton processus de deuil s'est mis en mode "pause" avec le début d'une nouvelle relation ... Et effectivement, 3 mois après, cela était peut -être prématuré !
Peut-être avais-tu besoin de recréer un "schéma familial normal" au plus vite dans lequel ton nouveau compagnon avait le rôle de "remplaçant" ...
Mais ton compagnon a l'air patient et surtout doit t'aimer très fort, alors s'il accepte que tu reprennes ton deuil la ou tu l'as laissé il y a 3 ans, vous pourrez certainement continuer à être heureux ensemble, tout en laissant a ton mari une place dans ton cœur ...
Je t'embrasse
Karine
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Caroline,
Ton compagnon, c'est une certitude tient à toi. Comment pourrait il en être autrement?
Tu le mets dehors comme tu dis en chaussettes, et il revient sans rien dire et recommence à t'aimer comme si rien ne s'était passé.
Tu as vacillé c'est sûr un peu trop vite dans une nouvelle histoire sentimentale aprés le décès de ton mari. Mais l'as tu cherché? es ce venu d'une rencontre fortuite? Ce qui c'est à ce moment là, t'a apporté un soutien dont tu avais besoin. Des béquilles.
Pourquoi s'en débarrasser? Il serait beaucoup plus judicieux de parler sincérement avec lui, de tes ressentis, de ta culpabilité d'avoir si vite remplacé ton mari car je pense que c'est là le principal problème de tes accés de colère. Discuter, discuter encore afin d'avancer en commun et reconstruire une nouvelle histoire.
Tes petits bouts de choux ont un papa, certe pas biologique, mais qu'importe. Il est présent pour eux, mais surtout pour toi, de ça tu peux en être persuadée.
Je me répéte encore, discute avec lui, et cela arrangera je le pense aussi le stress lié à ta seconde année d'étude d'infirmière.
Au besoin, il existe bien dans cette école une psychologue? Pourquoi ne pas prendre quelques séances pour décanter un peu la situation et te remettre sur les bons rails.
Sincérement.
Marcel
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bonjour à tous,
Désolée si je parai aller un peu à contrepied de tout ça, c est sans doute un peu mon vécu personnel qui parle aussi, et il ne faut pas négliger ce point là.
Tout le monde est d accord pour dire que ton compagnon tient à toi, et je rejoint ce point de vue, à un detail près.
La vraie question c'est: A quoi tiens tu toi?
Est ce à lui ou à la fonction paternelle qu il assure auprès de tes enfants et dont tu as si peur qu elle leur fasse défaut?
Si c est vraiment à cet homme là que tu tiens, pour des raisons bien à toi, as tu le droit pour autant de le faire souffrir?
Pardon, je suis un peu brut de décoffrage.
Je suis en plein là dedans en ce moment...
En ayant pris du recul j ai fini par me poser vraiment ces questions là. qu est ce que je lui veut à cet homme là? qu est ce qui m attire chez lui? qu est ce qui ne me plait pas chez lui?
Nous avons vécu 3 periodes de separations plus ou moins longues, quatre en comptant celle là.
ça fait 3 mois que nous ne nous voyons plus, 3 mois que je lutte entre les choses qui font que je ne veux plus de cette relation et celles qui font que je voudrai pourtant m y raccrocher.
Bien sûr ça a été dur pour mon fils, mais la manière dont nous nous sommes quittés me fait penser chaque fois que jen e veux pas de cette vie là pour lui non plus.Un couple instable, qui s aime et se déchire à tour de rôle....
Non vraiment je n en ai pas envie.
Et je le redis, cette relation a créé dans ma tête une barrière qui m a empeché de pleurer mon mari ces trois dernières années.
Le problème vient de moi, et j ai conscience maintenant que je dois vraiment me donner ce temps de deuil, du moins y cheminer un peu, avant d esperer renouer une relation de qualité avec quelqun, ce que je n exclue pas dans l avenir.
Voilà, je ne sais pas si ça t aidera mais c est mon ressenti à moi.
bonne soiree
tiobob
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Bonjour à tous, et merci pour vos réponses, qui oui, m'éclairent beaucoup pour savoir ou j'en suis dans mon travail de deuil.
Je viens de reprendre rdv avec ma psychiatre, ou je ne suis allée qu'une fois et désertée les 2 autres rdv qu'elle m'avait donnée.
Ce rdv n'est pas avant le 15 octobre....
En ce qui concerne mes études, j'ai du faire la première année comme les autres étudiants, mon statut d'aide soignante m'a dispensé seulement de certain cours.
En ce moment, je suis en stage en psychiatrie, c'est vrai que ça ne m'aide pas beaucoup, mais dans ma formation et dans mes stages, je me sens bien, c'est ce que j'aime faire et c'est ce que j'ai toujours voulu faire.
Avec mes enfants, ma famille ou mes amis nos relations sont "normales". Tout se passe bien.
De plus, ma meilleure amie a perdu sa soeur dans un accident de la route en début d'année, ce qui nous permet de nous écouter et de nous comprendre.
Pour mon conjoint, depuis samedi j'essaie d'être plus "gentille" avec lui, je pleure beaucoup depuis quelques temps, et j'ai remis mes alliances autour du cou. Il ne dit rien, et ne me demande pas de les enlever.
Seulement, la communication n'est plus ce qu'elle était. Il a peur de dire quelque chose qui me mettrait en colère et moi je n'ose plus lui parler de peur de l'encombrer de nouveau avec mes états d'âmes.
Nous avons quand même regarder ensemble les vidéos de ce site, qui nous ont permis de comprendre un peu ou j'en étais dans mon travail de deuil.
Comme tu le dis Yohann, il semblerait que je sois dans la phase de déstructuration, dans le vécu dépressif.
Mais mon conjoint a été là, présent, parfois bien parfois mal, mais peu importe, il était là et depuis le début. Il ne m'a jamais abandonné, et comme vous le dites, il m'aime très fort et je peux lui faire confiance.
Aujourd'hui, et peut-être que demain cela aura changer, mais aujourd'hui je pense que c'est moi qui vais mal, et que du coup notre relation est chaotique, je veux laisser partir mon amour disparu, Cyril et garder et préserver mon amour vivant, Arnaud.
Comme tu le dis également, Tiobob, je ne veux pas être seule, je ne veux pas du tout, de plus pour des raisons d'organisation et des raisons financières, c'est bien malheureux de le dire mais je ne pourrais pas continuer ma formation seule. Et je ne veux pas l'arrêter...
Mais c'est sur je n'ai pas le droit de le faire souffrir... :(
Alors je vais soigner mon coeur, ma tête et mon corps, et si vraiment notre relation n'est pas meilleure après, je le quitterais.... :(
Je ne sais pas si j'ai été claire ce matin, les mots sont sortis tels quels de ma tête et je vous les ai retranscrit...
Je vous souhaite à tous une bonne journée
Caroline
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Caroline, Tiobob...
Vos deux histoires similaires...votre nouvelle relation qui ne vous apporte pas ce que vous attendiez...pour moi, la raison en est toute simple: vous avez sauté des étapes..! Comment voulez-vous qu'il soit possible de faire le deuil de votre conjoint en quelques mois seulement ? Il faut laisser au temps le temps de faire son travail...Si vous vous mettez avec quelqu'un seulement pour ne PAS être seule, comment ne PAS faire de comparaisons ? Car il est évident que vous rechercherez chez l'autre les réactions de votre bien-aimé et vous lui en voudrez de ne pas réagir comme lui...de ne pas ETRE lui...
Laissez la vie vous entraîner dans se sillons...sortez, rencontrez des amis, essayez de vivre... Si une occasion amoureuse se présente, vivez-là...Mais restez dans le présent...Le présent est toujours juste..Il n'est jamais ni trop tôt, ni trop tard...
Ceci est ma devise depuis quelques temps. En bientôt 3 ans de solitude, ma vie sentimentale ne s'est pas arrêtée...J'ai vécu une ou deux belles petites histoires...Des histoires où l'on ne se promet rien, où l'on vit intensément l'instant présent... Cela rend ces moments juste magiques...Et je peux me dire que oui, je suis encore vivante...je suis encore capable de ressentir une attirance pour un homme...Même si pour l'instant, je ne demande rien de plus...
Un jour peut-être...qui sait...
Suzy
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Oui Suzy, tu as surement raison, le coeur se cicatrise mal. On dirait que le mien s'est infecté.
Le chagrin est mille fois plus puissant, je ne comprends plus.
Si je n'avais pas mes enfants, j'aurais rejoint ce matin mon amour disparu.
Les médicaments m'épuisent, mon conjoint aussi, je n'en peux plus.
La douleur n'a jamais été aussi forte, je ne sais plus quoi faire, ni ou aller, ni à qui parler.
Je suis perdue, la mort m'aiderait, je suis épuisée.
Mes enfants se retrouveraient orphelins, sans papa ni maman, ils seraient vraiment tristes, seules comme moi aujourd'hui.
J'aimerais aller chercher l'urne de mon amour au cimetière pour le ramener auprès de moi....
Au secours, je deviens folle
PARDON POUR MES MAUX, MOTS....
Caroline
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Bonsoir à tous,
Mon conjoint est parti, pour de bon.
Il devait aller chercher les enfant à 18H à l'école ce soir (heure de fermeture de la garderie), il n'y ai pas allé....
J'ai du partir plus tôt de mon stage, les enfants sont restés 45 minutes de plus à la garderie....
Sa réaction est à la hauteur de sa colère envers moi....Pour tout le mal que je lui ai fais :(
Mais au moins la question est résolue, puisqu'il est parti.
Maintenant, c'est une autre étape ....
Bises chaleureuses à tous, et merci de vos messages, dans tous vos écrits je sens que nous vivons la même chose, les mêmes sentiments. Peut être pas au même moment, mais l'expérience est là, malheureusement....
Caroline
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bonjour caroline,
comment vas tu?
As tu eu des nouvelles de ton ami? t a t il expliqué son geste?
je pense à toi
affectueusement
tiobob
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Yohann,
Pour aller dans ton sens, je peux te dire que mon Jean-Da et moi avions également cette perception de l'ultime tendresse telle que tu la décris...Nous vivions dans une harmonie totale et cela à tous points de vue...Nous étions comme deux pièces d'un puzzle...indissociables...
Je ne pense pas qu'il soit possible, dans une vie , de retrouver deux fois une relation aussi...complète...! Et le souvenir de cette relation, je veux le garder intact. Car les souvenirs de toutes ces belles années m'aident à avancer...
Et lorsque je parle de quelques jolies histoires que j'ai vécues, elles ne l'ont pas été uniquement par une quête au plaisir. Car, je suis bien d'accord avec toi qu'on ne peut remplacer plaisir par bonheur...
Comme tu le sais, je redonne un autre sens à ma vie en apportant de moi aux autres. Dans cette nouvelle vie, ce n'est plus une "vie de couple" qui est la priorité. Ma vie de couple, je l'ai vécue...à fond...!
Pourtant, je reste malgré tout une femme , avec mon petit côté fleur bleue, mes émotions et...mon besoin de tendresse...
Sois certain que , chaque fois que j'ai vécu quelque chose avec un homme, cela n'a pas été que "physique"...Cela a toujours commencé par une attirance mutuelle perceptible; ensuite de longs moments d'échanges et de discussions durant lesquels je me suis sentie comprise...et finalement de grands moments de tendresse, de cette tendresse qui me manque tant...
Pour l'instant, cela me suffit...Je ne veux pas d'une histoire compliquée où l'on se déchire mutuellement. Je ne veux que des moments "magiques" que l'on vit pour ce qu'ils sont. A côté de ça, ma vie est remplie par toute l'affection que m'apportent les enfants pour lesquels je me dévoue, par l'immense chaleur humaine dont on m'entoure...
Je pense que ce doit être cela ma "mission"...Et cette mission va remplir ma vie...Ma vie sera aussi " complète" que celle que je vivais avec mon Jean-Da,mais...différemment... ;)
Suzy
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Ce besoin de tendresse....qu'elle est difficile à gérer cette absence de tendresse, la tête qui vient se poser sur une épaule, des bras qui nous enserrent. L'autre jour, un de mes amis proches m'a serré fort dans les bras en me faisant un gros bisou sur la joue, et là j'ai fondu. Quel soulagement de se sentir étreinte, quel sentiment de sécurité.
C'est cette tendresse qui me manque le plus, cette chaleur, encore plus que la fusion des corps. C'est tellement horrible de se retrouver seule le soir dans un grand lit glacé, avec personne sur qui poser ses pieds froids, pas de corps contre qui se serrer pour se réchauffer le corps et l'âme.
Comme apprendre Yohann à s'en passer ? Comment faire demi-tour quand on l'a connue pendant plus de 30 ans aux côtés d'une personne qu'on chérissait ? J'ai tout le temps froid, dans mon corps et dans mon coeur.
Nathalie
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Bonjour à tous,
Oui le manque de tendresse est difficilement supportable. Le manque de toucher l'est aussi. Le contact entre deux êtres qui s'aiment depuis des decennies, est une chose irremplaçable.
C'est je pense ce qui manque le plus dans l'absence de nos relations, je parle pour moi évidemment. Nous n'avons plus cette sensibilité du bout des doigts, ce besoin de sentir l'autre frissonner à notre contact, à nos petits baisers. L'absence est trés dure à vivre.
Tu vois Yohann, tu n'es pas unique. J'ai moi aussi mon côté sentimental, et j'en suis heureux. L'existence ne peux se passer de tendresse. Elle nous est nécessaire pour vivre tout simplement, et cette tendresse est absente à ce jour, et j'ai bien peur de façon définitive. Quand on a aimé durant plus de 40 ans, je ne pense plus pouvoir rencontrer la personne qui pourras m'apporter la tendresse ni l'amour que m'a donné Claudine.
Pour toi Suzy, je n'ai toujours pas recherché les informations. Trop d'occupations ces deux derniers jours( jardin, bois à rentrer pour l'hiver, ce matin rendez vous à la Caisse retraite pour la réversion de la pension de Claudine). Il faut en plus que je prenne rendez vous avec une agence pour faire l'estimation de l'appartement accupé par ma fille, cause de mes problèmes du montant de la réversion.
Mais je cogite à tout ça. Peut être que ça va prendre forme., mais je ne pense pas avant la fin de l'hiver. Il faut aussi que j'en discute avec mes enfants. Je ne suis plus seul à décider pour les biens.
Pensées chaleureuses.
Marcel
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bonsoir vous tous,
la tendresse et le contact nous manquent à tous.
De mon côté, je partage cette perception sur le partage des corps comme ultime rencontre après celle des cœurs et des âmes...
Finalement, je suis même surprise que nous soyons à peu près tous du même avis sur ce point dans ce monde où tout va vite et tout reste tellement superficiel...Ouf, je respire un peu.
Ce monde là me fait trop peur et je n y trouve pas ma place, mais sentir que nous partageons ce point de vue là et tant d autres aussi me rassure un peu.
J aimerai aussi être de nouveau étreinte, mais mon passé un peu particulier me rend assez hostile aux contacts physiques avec les autres et j ai toujours mis une distance corporelle avec mes proches.Je n aime pas les bisous ni les embrassades, du coup aujourd hui je suis en manque de contact "physiques" en permanence.
Chaque fois que je me dis que j aimerai que quelqu un me serre dans ses bras, je n arrive pas à mettre une image correcte sur cette action, car personne n était autorisé à le faire jusqu ici.
En ça je sais que quelque chose en moi à changé.
J ai besoin désespérément d'une épaule pour pleurer, pour me reposer et me libérer de cette tension permanente qui m enserre le corps et le coeur.
Pour autant Yohann, je n ai pas fait d amalgame affectif dans la relation que j ai eu après le décès de mon époux.J'étais amoureuse , je le suis toujours malgré les circonstances, mais je suis aussi lucide sur la toxicité de cette relation autant pour moi que pour mon fils, et pour cet homme que je protège en restant éloignée de lui au maximum.
Nous sommes trop écorchés l'un l'autre, nous tenons à peine debout et n avons pas la force nécessaire pour soutenir l autre car nos histoire , mon deuil, son divorce, nos enfances blessées , font que nous nous sommes épuisés.Chacun de nous doit s aider soi même au risque sinon de faire d avantage de mal que de bien.
Nous avons vécu ainsi deux années déchirantes émotionnellement, et accumulé trop d erreurs ensembles pour arriver à cheminer ensembles aujourd'hui.
C est triste mais c est la vie, et pour moi c est comme un second deuil qu il faudrait faire en même temps que celui que j avais enfoui au fond de mon coeur tout ce temps là.
La douleur est intense et le constat est dur car il faut aussi se résoudre à quitter ceux qu on aime dans cette vie là, sans que la mort ne soit venue nous séparer pourtant.
J ai deux vides immenses dans mon coeur, et je reste encore aujourd hui spectatrice de l agonie de cet autre amour qui se débat dans ses propres problèmes.Je suit ça de loin,discrètement, car je ne peux me résoudre à le rayer de ma vie.
Cette histoire fait partie de moi tout comme mon histoire d épouse.
Je me sent si mal et c est si compliqué d expliquer tout ça....
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Bonsoir à tous,
Tous vos écrits montrent bien que le manque d'une présence, d'une moitié, d'un adulte qui fait attention à nous, est bel et bien une épreuve terrible. Le lit froid, les repas en solitaire, les échanges sur le travail, l'aide au quotidien....
Pour ma part, j'ai pris le premier venu, qui faisait attention à moi, à mes enfants. Au début, j'ai cru qu'il m'avait sauvé la vie, puis très vite j'ai compris qu'il ne serait jamais comme mon amour disparu. Je n'ai pas su gérer.
Voilà 2 jours qu'il est parti comme un lâche, en abandonnant les enfants à l'école, une épreuve terrifiante pour eux comme pour moi. Je ne pourrais jamais lui pardonner. Pourtant il était si "parfait". Je me suis bien trompée.
Il m'envoie des SMS chaque jours pour me demander "pardon, mais quand même tu es allée trop loin...." très certainement, je me suis très mal comportée avec lui, mais il n'aurait jamais du faire ça!
Nous devons vivre un 2ème deuil....... Ce soir j'ai expliqué à mon grand que papa Arnaud ne reviendra pas.... j'avais le coeur déchiré.
Le petit doit comprendre quand même, mais je ne lui ai pas encore "vraiment" dit!
Ma maman est venue m'aider pour les enfants, elle restera avec moi tout le mois d'octobre, que je finisse ce stage interminable.........
Je suis épuisée, épuisée.....
Mille câlins à tous
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bonsoir caroline,
plus je te lis et plus je me retrouve dans ton cheminement.
De mon côté,il a fallut aussi que ça touche à l équilibre de mon fils pour que je mette fin à cette relation, sauf que nous nous ne vivions pas ensembles donc je n en ai parlé à personne.
Il y avait eu deja une rupture un an auparavant, tout le monde croyait que c etait definitif, et à part quelques amis, j ai laissé croire...
Du coup pas de possibilité d appeler à l aide ni de crier ma souffrance auprès de mes proches.
Je vis ça toute seule et c est dur.
De ton coté, accrochee toi à ton stage et termine ta formation,c est un bel objectif qu il ne faut pas lacher.
Desolée j ai le coeur trop serré ce soir encore
je t embrasse
tiobob
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Très touchée par le vécu de Caroline: ses trois ans d'"attente", ce conjoint qui l'aime et qui attend... malgré la difficulté de vivre de son amoureuse, et Caroline, toi, qui dois obligatoirement passer par les étapes, même si elles sont différées. J'ai différé, moi aussi, mais pendant deux ans.
Deux ans de course folle, de voyages pour le voyage, de projets de rénovation-maison (on fait tous ça ou presque ;) ), de travail 55 heures par semaine, avec une fillette, toute seule, un patron qui tombe amoureux, l'angoisse de tout perdre, l'épuisement mental, et peut-être physique.
Tout ça vécu seule, personne ne le savait. Sans vouloir faire la victime, j'ai été délaissée par tous: la famille, les amis. Ils voulaient "me laisser tranquille".
Deux ans, jour pour jour ou presque après le décès de Lowell, j'ai enfin... flanché. Je fonçais dans un mur de ciment.
Ça m'a pris 6 mois pour vivre la troisième étape, d'avril passé à septembre.
J'ai pleuré dans la forêt, sur la route des USA, au Canada anglais, dans les Motels, avec ma fille. J'ai demandé à deux amies de regarder le vidéo de Fauré (70 min) avec moi, je les ai serrées dans mes bras... Un bel été quoi! Et l'été québécois a été le plus beau qu'on a eu depuis des décennies: sec et chaud.
Ma Lou 9 ans va mieux. Tu sais, Caroline, tes enfants sont ou seront ton miroir. Toi tu vas mal? Je ne peux pas croire qu'ils vont si bien, intérieurement. Ils doivent voir leur mère pleurer, avoir de la peine, si c'est ce que tu vis, sinon, ils seront plus dévastés que si tu ne le fais pas. J'ai rencontré une femme qui a attendu 10 ans... une femme très bien, qui est entrée dans la course folle de l'activité, suite au décès brutal de son jeune mari... 10 ans plus tard, son fils était drogué et sa fille a fait une tentative de suicide. C'est le psy de sa fille qui lui a dit qu'elle devait faire une thérapie, si elle voulait "sauver" ses enfants.
Suite à sa thérapie, ses enfants vont 100000 fois mieux. Et c'est une femme magnifique, qui dégage, qui parle ouvertement de ce qu'elle a vécu. Elle n'est pas fermée. Et elle est directrice d'une des plus grandes écoles publiques de la ville de Québec... une femme archi occupée quoi. Elle prend le temps de discuter avec moi, des fois 1 heure et demi!!!!
Bref, cette "expérience" de la mort doit nous aider à mieux vivre notre vie, pas son contraire. Et la vivre veut dire ne pas la cacher. Vivre avec le deuil toute sa vie, c'est continuer à faire vivre l'homme qu'on aimait, c'est le nommer au quotidien, c'est se souvenir des bons et moins bons moments, c'est allumer une bougie en son nom, c'est aller dans la forêt et lui parler.
Non pas en faire une obsession, mais l'intégrer à notre vie, avec les nôtres...
À la fin (4ème étape, si on suit ces étapes du site), on arrive à des moments de bonheur, à d'autres tout aussi difficiles, des pleurs, mais moins forts, plus "vivables", moins éprouvants pour nous et les nôtres.
Trouver au moins 3 personnes qui nous écoutent, c'est nécessaire.
Bon courage, et bonne continuité, Caroline de France :)
Caroline de Québec
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Bonjour à tous,
Voilà 15 jours qu'Arnaud est parti, il n’arrête pas de m'envoyer des sms, chaque jours il demande pardon, il ne comprend pas pourquoi j'étais si odieuse avec lui.
Il dit que les enfants lui manquent, qu'il a tout fait pour nous.
Mais je ne reviendrais pas en arrière, il a trop souffert, moi aussi, et d'autres plaies se sont rajoutées aux précédentes et ce n'est plus possible de recoller les morceaux...
Je ne sais plus si je me sens bien ou pas, en tout cas, je survie, pour mes petits, je tiens le coup.
RDV psychiatre Lundi après midi.... je vais soigner mon mal être et commencer mon deuil 3 ans après, j'ai peur de ne pas y arriver et d'être, comme je le lis souvent ici, "une handicapée de la vie....."
Je vous embrasse et vous souhaite à tous un bon dimanche,
à bientôt,
caroline
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bonjour caroline,
comme c est agréable d avoir enfin de tes nouvelles.
Je te sent très determinée et ça fait très plaisir à lire.
Ne t en fait pas pour le psy, la route est longue mais ton message prouve que tu es sur la bonne voie.
Fonce!
Je t embrasse
tiobob
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Bonsoir Caroline
Je t envoie plein de courage, j espère que ton ami a pu t expliquer son geste....
Je t embrasse
Christine