FORUM "LES MOTS DU DEUIL"
Comprendre et vivre son deuil => Vivre le deuil de son conjoint => Discussion démarrée par: alizea le 30 mai 2013 à 21:33:47
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Mon compagnon est parti le 21 décembre 2012 à 18h05 dans mes bras après un an de souffrances dues à un mélanome, il avait 40 ans depuis 2 mois... Nous avons découvert son mélanome en octobre 2011, d'abord on nous a dit qu'il s'agissait d'un lymphome, puis une semaine après un coup de fil nous a annoncé que le diagnostic était celui d'un mélanome métastatique... Le ciel s'est écroulé... Une séance de chimio en février, pour s'entendre dire que ça ne servirait à rien et qu'aucune chance de survie n'était possible ni rémission... Que tu n'avais plus que 3 mois à vivre... Tu as donc refusé tout autre forme de médecine agressive et tu as choisi les thérapies alternatives, tu as tenu 10 mois... en te battant jusqu'au bout en gardant l'espoir de t'en sortir, et moi aussi, je n'y ai pas cru longtemps à ce mélanome... jusqu'au jour où j'ai senti les métastases le long de ta colonne vertébrale et dans ton cou c'était en octobre... Mes mains en ont le souvenir tactile... Tu étais ma vie, mon avenir, mon arbre, mon soutien, mon amour... Le 21 décembre 2012, ça faisait quelques temps que tu m'en parlais, tu étais persuadé et certain que quelque chose arriverait, et cela depuis bien avant l'annonce de ta maladie... A chaque fois, je rigolais et te disais d'arrêter de croire à ce genre de prédictions, qu'il n'y avait rien de scientifique et que tout cela était faux... Mais voilà, dans la nuit du 20 au 21 décembre, tu m'as appelé, j'étais à 500km, je t'ai entendu dans ma tête, tu étais hospitalisé depuis le lundi et... J'ai pris ma voiture et j'ai foncé jusqu'à ce que je sois à 50km de Lyon, là ta soeur m'a appelé en me disant que tu étais parti... J'ai explosé en larme mais j'ai continué... et lorsque je suis arrivée, tu étais là encore, tu n'étais pas parti... Les médecins avaient seulement dit que tu ne t'étais pas réveillé et donc tes proches ont conclu à ton départ... Mais tu étais là, je suis entrée dans la chambre, tu respirais, tu étais dans le coma mais tu m'entendais j'en suis sure, ils sont tous venus te dire au-revoir et je suis restée seule avec toi... Jusqu'au bout, quand le moment est arrivé, je l'ai senti, je t'ai enlacé, j'ai arrêté de pleurer, et je t'ai parlé calmement, pour t'aider à passer la frontière, tu as souri, j'ai vu le masque de la souffrance disparaître... et tu es parti... Mais depuis j'en peux plus... La mort ne me fait plus peur, et je me dis que tu m'attends pas loin, et que nous serons ensemble quand ce sera mon heure... J'ai fait un tableau représentant l'endroit où tu m'attends, et je sais que tu es là avec moi encore... Je sens ta présence lorsque la souffrance est trop intense... Tu étais fort et tu t'es battu jusqu'au bout, c'est pourquoi je me bats pour ne pas me laisser aller, il y a mes filles qui t'aimaient vraiment et qui m'ont dit que tu étais leur beau-père... pour elles aussi je lutte, mais pas pour moi... L'avenir est tout noir, sans issu, sans lumière, sans ton amour, sans nos discussions, sans nos échanges silencieux mais réels, sans les moments que l'on a passé ensemble, chez toi, chez moi, dans la maison que nous construisions... dans cette caravane où nous dormions lorsque nous étions sur le chantier au début... sans ton sourire, ton rire qui explose, tes yeux qui pétillent... tes mots qui soulagent, qui bousculent, qui aiment, qui aident... Ton odeur, tes gestes, ta voix...
C'est injuste...
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Que te dire sinon qu'il te faut beaucoup de courage pour surmonter cette souffrance sans nom...Tu en as déjà eu beaucoup en l'accompagnant jusqu'au bout, en ne t'écroulant pas à l'annonce de son départ alors que tu n'étais pas encore auprès de lui. Je t'admire, vraiment... L'amour peut nous donner cette force insoupçonnable lorsqu'elle est vitale...je te souhaite qu'elle ne te quitte pas, il faut toujours garder dans son coeur ce qui a façonné cet immense amour qui rend si difficile cette irrémédiable séparation.
Bien à toi,
Nanou
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Bonjour Aliséa,
Je ne suis pas venu sur le forum depuis un bon moment, mais je viens lire de temps en temps, ton histoire me bouleverse, c'est la même que la mienne.
Comme je comprends tes ressentis, mon mari est décédé le 27 octobre 2012 d'un mélanome métastatique diagnostiqué en janvier 2012 après un début d'hospitalisation le 17 nov 2011 et l'ablation d'une première métastase de 6 cm dans le colon , on ne savait pas alors!!!
J'espérais que cela soit un cancer du colon , mais voilà!!!!!!
Depuis la mi janvier après le résultat d'analyse, j'ai compris immédiatement que le temps nous était compté!!!!
J'ai accompagné mon amour jusqu'à la fin, comme toi je l'ai vu dépérir de jours en jours sans pouvoir faire plus, avec un espoir démesuré, qu'il reste près de moi, que je puisse le garder encore.......
La souffrance, sa souffrance, cette putain de chimio qui lui a fait plus de mal que de bien, le désespoir parfois ( les pleurs cachés) l'espoir présent jusqu'au bout.
Trois derniers jours que je tente d'oublier, jamais il ne s'est plaint , il m'aura toujours protégée, et lui aussi est parti, moi à ses cotés.
Je voulais te dire que l'injustice que tu ressens, elle est aussi (encore) ancrée en moi , j'ai accepté qu'il soit parti , compte tenu de la souffrance c'est mieux comme ça pour lui.
Mais je n'arrive toujours pas à accepter son absence ni tout ce que j'ai vu, entendu, compris, vécu en somme...............
Je t'envoi toute ma tendresse , un peu du courage qui me reste....
Je t'embrasse très fort.
zabou
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Bonsoir Aliséa,
Ton histoire me bouleverse aussi, et c'est également un peu la mienne. Un peu, car chaque histoire est particulière. Mon mari est parti en 4 mois, je l'ai vu dépérir, je savais, mais je n'ai jamais pu l'accepter, jusqu'au bout, j'y ai cru. Il est parti en août 2012.
Et il ne s'est jamais plaint. Et cela me perturbe encore aujourd'hui. Avec le recul, je ne sais plus s'il y croyait aussi, ou s'il faisait semblant d'y croire pour moi. Mais il s'est battu, et les derniers jours, les derniers regards, les derniers instants seront toujours en moi.
Tous ces traitements si lourds, supportés pour rester avec ceux que l'on aime...
Alors oui Aliséa, il faut se battre pour eux, pour que leur combat pour la vie continue à travers nous, car en nous ils seront toujours vivants.
Nous ne serons plus jamais les mêmes, et il faut beaucoup de courage pour s'accrocher, émerger un tout petit peu, de temps en temps puis un peu plus souvent au fil du temps.
Alors je t'envoie du courage, et une tendre pensée.
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Nanoue, Zabou, Lili, Merci pour votre soutien et vos mots pleins de gentillesse et de compréhension... Nous sommes toutes des soeurs dans cette épreuve si difficile de survie... Zabou, Lili vous avez vu les souffrances innommables infligées par la maladie, surement vous lui avez tenu la main avec votre coeur lorsqu'il souffrait et que rien ne le soulageait, pleuré devant ses yeux qui transparaissaient de cette douleur sans pouvoir rien faire pour la calmer... Alors oui, ils ne souffrent plus là où ils sont, Pierrot qui était un grand sportif ne pouvait plus marcher à la fin, lui qui adorait la natation, le vtt... La souffrance de se voir diminuer petit à petit était une douleur de plus... Gardons avec nous l'image d'avant... celle où ils étaient plein de vie et gardons leur énergie en nous pour les faire vivre encore et encore et encore jusqu'à ce que nous soyons appelé à notre tour... Ce qu'ils nous ont donné c'est un diamant pur, gardons le au fond de nous, précieux trésor de notre vie... Ils nous ont changé par leur départ physique, car nous perdons nos repères, nos refuges, sa tendresse, sa présence physique... La colère nous étouffe devant tant d'injustice, l'entourage professionnel nous agace par leurs petites histoires de rien du tout qui prennent une ampleur injustifiée, tout cela nous rend plus fortes et plus ancrées dans la réalité... Le recul que nous prenons face aux situations permet de mieux les traiter... Avec la tête plus froide car nous savons la vraie valeur des événements et des choses... Aujourd'hui, à l'école, une petite choupette est tombée et s'est fait une petite entaille sur l'arcade sourcilière,elle saignait beaucoup, je l'ai prise dans mes bras, je l'ai soignée, calmée tout cela sans paniquer... Je n'aurai pas cru pouvoir le faire si calmement il y a un an... Tout s'est bien terminé, un strip sur la blessure... Voilà un exemple tout simple de notre changement... Alors voilà, la vie continue, autrement, avec eux en nous...
Trouvons chacune le petit plus qu'il nous a laissé dans notre vie de tous les jours... Ce petit plus qui nous aide à survivre...
Courage
Bisous et pensées toutes douces
Fabienne
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Bravo Alizea,
je t'admire! La survie est difficile, mais elle est indispensable finalement.
Bon courage à toutes et à tous.
Karine
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Merci Karine de cette pensée si vraie, perdre un papa est aussi difficile que de perdre son compagnon, et je suppose que la douleur est aussi intense, je te souhaite beaucoup de courage, il t'a montré le chemin durant sa présence physique, c'est à toi de le continuer maintenant, il fait parti de Toi à part entière tu es sa continuité... Je t'embrasse fort et te souhaite plein plein de courage, je t'envoie plein de douces pensées...
Fabienne
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Putain de cancer!
Ma fée a lutté 7 ans avec des hauts et des bas et finalement en une semaine à la clinique elle est partie. C'est très dur à vivre, comme pour vous. La voir descendre si rapidement en quelques jours...
Comme toi Alizéa, j'ai pu lui dire que je comprenais que c'était devenu trop dur, un combat inégal et à peine deux heures elle partait, apaisée et moi aussi. Depuis, je n'arrive pas à retrouver cet apaisement.
Je vous souhaite beaucoup de courage les filles, on est dans un foutu bateau et il faut arriver à reprendre le contrôle même si pour le moment le brouillard est tout autour de nous.
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Quelle cochonnerie de maladie de merde, elle nous a arraché ceux auxquels on était lié viscéralement et dans la douleur... Avant tout cela, en tout cas pour ma part, je croyais qu'il y avait des solutions pour en guérir, les médias nous montrent des témoignages mais en fait tout cela est une immense fumisterie, aucun traitement n'est réellement efficace... Mon Pierrot n'avait pas la mutation nécessaire du mélanome pour pouvoir avoir droit à un traitement qui lui aurait laissé le droit de vivre.... juste quelques mois de plus.... Dans le plus grand centre européen de traitement du cancer, on nous a fait attendre 5 h avant de rencontrer une spécialiste qui nous a reçu 5 mn... à 20h45 en baillant et répondant au téléphone pendant ce même laps de temps...avec un traitement proposé 1 mois et demi après, un essai thérapeutique, mais le cancer avait déjà commencé à évoluer et il était trop tard... Il ne pouvait plus venir à Paris, c'était trop fatigant pour lui... A Lyon, les spécialistes qu'il a contacté ont refusé de le recevoir et de le soigner à ce moment là car il avait commencé un traitement alternatif... Tout cela pour dire que si cette maladie est une vraie plaie pour l'humanité, les oncologues, ceux que j'ai rencontré avec lui en tout cas, n'en ont aucune eux d'humanité... Il s'est tourné vers un centre de traitement doux à Genève qui lui a soutiré un fric monstre pour rien du tout... Il avait juste besoin qu'on l'écoute, qu'on le rassure, qu'on lui donne un peu d'espoir, pas d'arnaqueurs et de monstres d'égoïsmes... Voilà il est parti il ne souffre plus... Il est parti dans un hôpital militaire qu'il avait choisi et là j'ai rencontré le seul médecin humain enfin, mais c'était trop tard... que de souvenirs douloureux...
Les mots sont venus tout seul ce soir, ce n'est pas très positif et j'en suis désolée, mais j'ai cela sur le coeur depuis un moment sans avoir pu le dire à qui que ce soit... Je n'en veux à personne, car je sais que les médecins ne sont pas magiciens... mais il fallait que tout cela sorte... Pour lui...
Courage à toutes et à tous
Fabienne
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Chère Fabienne,
Ne sois pas désolée d'exprimer tes sentiments ainsi, le forum est là pour recueillir la douleur au moment où elle s'exprime, c'est sa grande force.Et savoir que des amis sont à l'écoute.
Je te souhaite beaucoup de courage et t'embrasse très affecteusement
Dominique
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Fabienne,
Je suis désolé de lire tout ça. Nous avons eu une certaine chance de tomber sur un corps médical très bien, et spécialement lors des dernières semaines. La semaine d'hospitalisation entourée d'infirmières extraordinaires a été un peu moins dure grâce à elles.
Mais il est clair que durant ce parcours de 7 ans, nous avons rencontré beaucoup de monde et pour certains, nous nous disions qu'ils avaient du faire sauter les cours de psycho pendant leurs études. Je me rappelle très bien sortir d'une scintigraphie osseuse lors de sa première récidive et être persuadés qu'il ne restait que quelques jours vu la tête du gars lors de l'annonce qu'il y avait des tâches sur tout le squelette.
Ce que tu racontes explique aisément que tu aies besoin de faire sortir tout ça. C'est déjà très dur de devoir encaisser le départ de notre moitié, par la maladie sans pouvoir y faire grand chose, mais quand vient se rajouter le sentiment que tout n'a pas été fait, ça doit être encore plus pesant. Mais il faut évacuer cela pour que ça ne pollue pas le chemin de deuil, en parler est une bonne chose.
Bon courage,
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Bonjour a toutes. Vos témoignages m'ont bouleversée. Mon homme est parti il y a un mois jour pour jour, lui aussi d'un mélanome. En rentrant de vacances en août dernier, il se sentait parfois fatigué. En octobre, stade ganglionnaire (récidive après ablation un an plus tôt), puis métastases à la toussaint. Je me souviendrai toujours de la douleur qui m'a envahie alors. Je savais vers quoi on allait, la question était "quand"? Je me revois détapissant mon couloir en pleurant, seule (il était parti voir des amis). J'ai laissé le couloir en état, me disant que j'étais, tout comme mon couloir, dans une période de transition. À ce jour, il est dans le même état. Je ne voulais pas l'ennuyer à peindre lors de ces derniers mois, même si j'espérais une "prolongation". Nous avons passé les fêtes de noel sans trop d'angoisses. Les médecins lui avaient prescrit une chimiothérapie ciblée qui semblait faire effet, présenter une amélioration. Lui voulait y croire, moi aussi. J'avais lu sur un site médical que ce traitement ne faisait que prolonger l'espérance de vie que de qq mois. Mais il continuait à croire, jusqu'au bout, jusqu'à la fin. Le 1er février, coup de bambou. Un "échappement" thérapeutique comme ils disent. Arrêt du traitement et dégradation fulgurante de son état. Il est faible, a mal, perd 11 kg en 3 semaines. Et je suis seule face à ça. Personne n'est au courant. Il a voulu préserver ses enfants, ses parents. Il est trop faible pour conduire. Je prends en main la maison, fais les couses, continue à travailler, tout en étant au maximum à ses côtés. En 6 semaines, la dégradation est exponentielle, les médecins absents. Je l'amène à l'hôpital et dois aller chercher une chaise roulante pour l'amener tant il est faible. Ils l'hospitalisent en dermato, deux semaines (avant les 6 semaines de soins palliatifs). Mais ça je ne le sais pas encore. Je pense naïvement qu'ils vont le remettre sur pied et qu'il rentrera à la maison. Lui aussi d'ailleurs. Il espère même être sur pied fin avril pour faire le voyage moto dans le sud avec ses copains, où je devais le rejoindre en voiture. Après les deux semaines en dermato, ils diagnostiquent une méningite carcinomateuse (ses méninges sont bourrées de cellules cancéreuses). Transfert en soins palliatifs, cure de chimiothérapie pour la méningite qui fait effet qq jours après. Le lendemain de son entrée en soins palliatifs, il tient sur ses 2 jambes, prend seul sa douche. Une bouffée d'espoir l'envahit. Il veut rentrer à la maison. Les médecins, prudents, préconisent une "permission de sortie" de 2 jours. Ça tombe bien : pile pour mon anniversaire! Je vais le chercher, on se fait un resto puis il se sent mal. Il passera le reste des 2 jours au lit (et moi a pleurer entre 2 dans mon coin). Voir sa déception me transperce le cœur. Je me souviens de notre départ de maison : savait-il qu'il n'y reviendrait jamais? Qu'il ne reverrait jamais ses chiens? retour aux soins palliatifs ou les amis venaient distiller de la bonne humeur. On s'est fait des sushis parties dans la chambre, de bonnes parties de rigolades souvent. Il était plein de vie, aimait la bonne bouffe et l'humour. La suite m'est trop dure encore à raconter, tant les images restent ancrées et douloureuses. La dernière nuit (il y a juste un mois), il ne savait plus parler, gardait juste un œil entrouvert. Je lui ai tenu la main, me suis allongée à côté de lui. À un moment, j'ai essuyé une larme sur le coin de son œil. Je me suis demandée s'il pleurait ou si c'était parce que son œil restait en permanence demi ouvert. L'autre œil n'avait pas de larme. Une demi heure après, je me suis redressée, je n'entendais plus son souffle. J'ai appelé les infirmières qui m'ont dit : "c'est fini". Et voilà. Aujourd'hui je n'arrive toujours pas a réaliser que je ne le reverrai plus. Après plusieurs semaines à être portée par sa famille et nos amis, je me retrouve seule à la maison. Toutes ses affaires sont intactes. La douleur, son absence sont denses. J'avais construit ma vie autour de lui, sur lui. aujourd'hui... Je tiens uniquement pour mes parents (je suis fille unique). J'aimerais tant le retrouver. Je ne veux pas infliger cette douleur à mes parents. C'est la seule chose qui me retient. J'ai compris ce que voulait dire l'expression "j'ai mal au cœur". Le mien saigne et ça fait mal. Je pense à lui tout le temps. Même lorsque je me "change les idées", il est là, en filigrane. Il me manque terriblement.
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12 octobre 2012 : presque 8 mois
8 mois que je te pleure
8 mois que je demande pour te rejoindre
8 mois que je survis
Toujours dans le creux de la vague, très très rarement, la tête émergée
Je n'en peux plus
Je ne voulais pas me suicider car cela aurait été trop atroce pour les proches
En effet, j'ai un revolver et le suicide par arme à feu est violent
Le suicide par pendaison, faut être sûr de réussir le noeud et c'est violent aussi
Il me reste les médicaments, paisible , pas de sang, on s'endort, on ne se rend compte de rien et pour les proches, c'est comme si vous dormiez.
Je pense finir par choisir cette solution et elle me rend plus serein, c'est une mort douce
Si je l'écris, ce n'est pas un appel au secours
Ici, on peut tout se dire.
Plus rien ne m'intéresse, plus aucune envie, ni de désir de quoi que ce soit
Triste comme au 1er jour.
ELLE ME MANQUE
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Merci à tous de rejoindre le fil des messages, merci pour vos soutiens et vos témoignages poignants...
Myris, je connais tout ce dont tu parles, et la vitesse à laquelle cette maladie évolue est affolante et nous laisse démuni... c'est très proche tout cela pour toi, c'est hier... Alors la douleur myris est difficile à canaliser, elle va, vient, nous fait hurler et pleurer jusqu'à n'avoir plus de souffle, puis elle se calme et elle revient sans prévenir... Laisse couler les larmes, et parle lui, écris lui, ne touche pas à ses affaires si tu ne le peux pas... Il est avec toi... et le sera toujours un mois après son départ une phrase m'a aidé elle est dure mais réelle et aide à rassurer un tant soit peu "PLUS JAMAIS AVEC TOI MAIS PLUS JAMAIS SANS TOI" .
Je te souhaite beaucoup de courage, écris, partage avec nous sur ce forum, ça fait du bien, et enfin on se rend compte que l'on n'est pas folle, et surtout pas toute seule...
Chrisam, cette petite phrase est pour toi aussi, prends là, réfléchis y et tu verras qu'elle est réelle... Courage
Je vous envoie à tous un wagon de courage et d'énergie et de pensées positives et douces...
Fabienne
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Merci à tous de rejoindre le fil des messages, merci pour vos soutiens et vos témoignages poignants...
Myris, je connais tout ce dont tu parles, et la vitesse à laquelle cette maladie évolue est affolante et nous laisse démuni... c'est très proche tout cela pour toi, c'est hier... Alors la douleur myris est difficile à canaliser, elle va, vient, nous fait hurler et pleurer jusqu'à n'avoir plus de souffle, puis elle se calme et elle revient sans prévenir... Laisse couler les larmes, et parle lui, écris lui, ne touche pas à ses affaires si tu ne le peux pas... Il est avec toi... et le sera toujours un mois après son départ une phrase m'a aidé elle est dure mais réelle et aide à rassurer un tant soit peu "PLUS JAMAIS AVEC TOI MAIS PLUS JAMAIS SANS TOI" .
Je te souhaite beaucoup de courage, écris, partage avec nous sur ce forum, ça fait du bien, et enfin on se rend compte que l'on n'est pas folle, et surtout pas toute seule...
Chrisam, cette petite phrase est pour toi aussi, prends là, réfléchis y et tu verras qu'elle est réelle... Courage
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Fabienne
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Merci Fabienne pour ton message et cette belle phrase : "PLUS JAMAIS AVEC TOI MAIS PLUS JAMAIS SANS TOI". Elle m'a fait pleurer, oui c'est dur, mais en même temps elle est tellement vraie. Ça m'a fait du bien de déposer mon histoire. Ça ne supprime pas la douleur mais ça aide. Je ne peux pas encore lui écrire, c'est trop dur pour l'instant. Un jour peut-être. Ce qui m'aide : être en lien avec des personnes qui peuvent comprendre pour avoir vécu le même drame. Ça parait stupide, mais le point commun de la maladie même qui a emporté nos êtres chers fait que ça renforce le sentiment qu'on se comprend, qu'on compatit (étymologiquement souffrir avec).
Chrisam, j'espère que tu as pu émerger de ce gouffre de souffrance. Comme le disait Fabienne, la douleur va, vient, par vagues plus ou moins fortes, parfois j'ai peur d'être submergée par un tsunami.
Que dire? Parfois il n'y a rien a dire, juste à écouter et accueillir la souffrance de l'autre.
Merci pour le wagon de courage, d'énergie et de pensées positives et douces.
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Bonjour,
Que répondre ?
Je sais, il n'y a "que 8 mois", c'est court, mais toujours aussi triste que le 1er mois, aucune envie de quoi que ce soit, au jour le jour, pas de projet.
Plus rien ne m'intéresse.
Tout transpire en moi la tristesse, le chagrin.
Parler d'Anne-Marie avec des connaissances amène des larmes, donc, j'évite d'en parler pour ne pas les gêner, je garde tout en moi, tout pour moi, je n'extériorise pas
Je pleure seul, devant le PC comme actuellement, devant ses photos, devant son caveau, seul en conduisant la voiture ou au groupe de paroles 1 fois par mois.
Oui, il y a les enfants, 28 et 25 ans, ils sont indépendants.
Je ne sais plus.
C'est simple, je n'ai envie de rien
Nous faisions tout ensemble, nous allions faire ensemble
Nous travaillions ensemble depuis 30 ans, nous habitions sur notre lieu de travail : donc 30 ans 24h/24 ensemble.
2/8/11 : nous arrêtons notre commerce
Enfin, nous allions faire ce que nous n'avions pas pu manque de temps : voyage, apprendre la danse, jardiner, ...
2/9/11, à son anniversaire, le médecin nous annonce : CANCER pour vous madame.
12/10/2012 : LA MORT
Et maintenant ? Avoir envie sans elle, faire quelque chose sans elle ?
Christian
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Bonsoir Christian,
Qu'est-ce que 8 mois quand tu as vécu 30 ans avec la personne que tu aimais profondément ? ce n'est rien... Comme je te comprends car moi cela fait 6 mois et demi et je suis dans le même état depuis des mois. J'ai même le sentiment que c'est de pire en pire, que rien ne pourra atténuer cette horrible douleur qui est en moi, en nous. Nous vivions ensemble depuis 33 ans et devions fêter nos 30 ans de mariage début avril. J'étais seule...
Je ne sais pas pour toi mais moi, 6 mois c'est court et en même temps j'ai l''impression de ne pas l'avoir vu, touché, senti, ne pas avoir été dans ses bras, ne pas lui avoir tenu la main depuis tellement plus longtemps :'( J'aimerai tellement, ne serait-ce qu'une fois, me retrouver dans ses bras qui me rassuraient, lui tenir cette main qu'il ne m'a jamais lâchée...
Nous en sommes au même point toi et moi et tant d'autres....dévastés intérieurement pas cette absence insoutenable, inacceptable, ce chagrin qui ne nous quitte pas, cette douleur qui s'installe pour ne plus vouloir repartir...
Jeudi soir, après pourtant une journée de travail épuisante, je n'ai pas réussi à m'endormir et les larmes me sont venues soudainement, intarissables pendant des heures...je crois que c'est ça va être ainsi pendant longtemps, très longtemps. Je ne peux pas t'apaiser, il n'y a pas de mots pour exprimer notre désarroi, notre immense tristesse. Mais sur ce lieu, ce forum, nous pouvons dire notre ressenti sans peur d'être incompris et ça, c'est une main tendue inestimable. Soutenons nous, livrons nous à coeur ouvert sans crainte... Moi aussi j'ai des 3 enfants qui me soutiennent mais ce n'est pas facile de me tourner vers eux lorsque mon chagrin est trop lourd à porter. Comme toi, je me laisse aller sans peur des regards seule, à la maison, en voiture...
Je te souhaite plein de courage et te dis à bientôt. Je me permets de t'embrasser, c'est important les témoignages d'affection :)
Nanou
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Oui Nanou, on dirait que c'est pire après 8 mois, c'est de pire en pire.
Dans le livre de Chr Fauré, "Le deuil au jour le jour", il a écrit qu'aux environ de 6 à 8 mois, c'est pire car plus personne ne parle plus de notre conjoint(e) disparu, que tous semblent l'avoir oublié.
Peut-être
Mais moi, c'est sa présence qui me manque, nous étions toujours ensemble et maintenant, PLUS RIEN
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Chrisam,
il faut tenir bon!! Rien ne peut etre pire que le jour de sa disparition.Ces moments de perdition que tu vis,nous les avons tous eu,et en auront encore,mais fais toi confiance,la violence va s'estomper et ces "idees"vont disparaitre avec,crois le de la part "d'anciens"...
Moi aussi,j'ai ecrit des choses tournees vers ma disparition,mon desir ardent de la rejoindre,en oubliant qu'il y avait et qu'il y a des gens qui m'aiment et ont besoin de moi,surtout mon fils,notre fils!!!!
Meme si tes enfants sont independants et adultes,as tu pense a la souffrance que tu leur infligerait??Tu peux comparer celle- ci a la tienne,et alors,vraiment tu t'appercevra que tu ne peux leur faire ca...
Et que surtout,tu ne changeras rien!!! Je te laisse un texte que j'avais ecrit il y a un peu plus d'un an,cela faisait a peu pres le meme temps qu'elle etait "partie",et c'est vrai qu'on sombre un peu,on rechute....
Lis le,et si je te l'envoie,c'est pour te montrer que toi aussi tu parviendra a surmonter!!! Fais toi confiance!!
" De nouveau seul avec ces murs sans regards,et ces objets inutiles qui me narguent et m'accusent.Mes mains n'en peuvent plus d'etre crispees et mon coeur et ma tete vont eclater.Mourir...Sans toi je ne suis rien,sans toi je ne vis pas.
La mort semble parfois si proche,comme une eau dans laquelle on pourrait plonger la main,la tete pour trouver l'oubli.Et cette chose se refuse aux mots,suaf a ce mot parfait:"disparaitre".
Mourir c'est disparaitre.Je pense a cette jeune femme qui est la mienne,et qui vient de passer son premier hiver dans son tombeau...
Je pense a mon fils qui lui en veut peut etre d'etre morte.Qui en veut a la mort a en crier.Je pense a sa mere qui lui manque,que les levres de sa mere lui manquent.Il est silencieux,elle etait silencieuse...Peut etre que les mots de sa mere lui manquent moins que ses levres.
Sentir presque chaque seconde que la mort est la,c'est un vertige inconnu.On ne peut plus parler aux autres,on est dans une solitude absolue.
Elle est si proche,si proche!!Chaque instant est brulant.Elle est la,on peut commencer par laisser sa main dans cette eau,eau qui n'est pas eau de memoire,mais eau d'oubli,de radical oubli de ses maux qui avec ce mot si parfait ont disparus...."
Vois tu,je ne dis pas que maintenant je n'ai plus mal,que je suis heureux,mais par contre ce qui est sur,c'est que je ne serait plus capable d'ecrire ce genre de chose....C'est cela,avancer dans le Deuil....
Fais toi confiance!
Bruno a Sandrine.
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Bonjour Christian
moi ça va faire 5 mois le 11 juillet que j'ai perdu mon mari, mon amant,mon compagnon des bons et des mauvais jours, mon confident ,le père de mes 3 enfants,nous allions féter nos 35 ans de mariage en septembre
il est parti après 2 ans de maladie(saloperie de cancer) et il venait d'avoir 55 ans,il ne pourras pas profiter de sa retraite tant mérite ,profiter de ses 3 enfants" 33 ans 28 ans et 21 ans"et ces 2 derniers amour de sa vie ses petits fils 6 et bientot 3 ans.
et moi profiter de lui au moins jusqu'a nos 80 ans ,mais non ça ne se feras pas, nous étions très fusionnel et encore plus la dernière année de sa maladie,tout les soirs nous nous disions JE T'AIME MON AMOUR comme si nos paroles ete compter
moi aussi plus gout a rien ,plus envie de rien sinon de le rejoindre trop difficile de continuer sans lui.
courage aqua
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Chère Aqua et Christian,
Cette période est extrêmement difficile pour beaucoup d'entre nous, nous avons quasi tous pensé à un moment ou un autre à partir, les rejoindre.
Mais nous sommes tous encore là, quelque part, quelque chose, ou peut être nos amours nous retiennent, serait ce normal de ne pas continuer cette vie accordée, alors qu'eux même aurait tout fait, tout donné, pour rester à nos cotés, s'ils avaient pu.
Bien sur le désespoir et la douleur nous habitent, l'espoir également, regardez au fond de vos cœurs et vous y verrez une toute petite lueur, qui avec le temps , et le dépassement de toutes ces étapes obligatoires, grandira.
Beaucoup de nos compagnons, viennent témoigner dans ce sens, je crois que nous pouvons les croire, comme nous ,ils ont connus cette immense souffrance.
Garder l'espoir, qui nous guide sur ce chemin vers la clarté, nos amours nous accompagnent n'en doutez pas, nous leur devons bien après toute la souffrance qu'ils ont vécut , de profiter de cette vie qui nous reste.
Je vous souhaite un peu d'apaisement et vous envoie toute ma tendresse.
zabou