Auteur Sujet: 21 décembre 2012... tu y croyais tellement...  (Lu 11905 fois)

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alizea

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21 décembre 2012... tu y croyais tellement...
« le: 30 mai 2013 à 21:33:47 »
Mon compagnon est parti le 21 décembre 2012 à 18h05 dans mes bras après un an de souffrances dues à un mélanome, il avait 40 ans depuis 2 mois... Nous avons découvert son mélanome en octobre 2011, d'abord on nous a dit qu'il s'agissait d'un lymphome, puis une semaine après un coup de fil nous a annoncé que le diagnostic était celui d'un mélanome métastatique... Le ciel s'est écroulé... Une séance de chimio en février, pour s'entendre dire que ça ne servirait à rien et qu'aucune chance de survie n'était possible ni rémission... Que tu n'avais plus que 3 mois à vivre... Tu as donc refusé tout autre forme de médecine agressive et tu as choisi les thérapies alternatives, tu as tenu 10 mois... en te battant jusqu'au bout en gardant l'espoir de t'en sortir, et moi aussi, je n'y ai pas cru longtemps à ce mélanome... jusqu'au jour où j'ai senti les métastases le long de ta colonne vertébrale et dans ton cou c'était en octobre... Mes mains en ont le souvenir tactile... Tu étais ma vie, mon avenir, mon arbre, mon soutien, mon amour...  Le 21 décembre 2012, ça faisait quelques temps que tu m'en parlais,  tu étais persuadé et certain que quelque chose arriverait, et cela depuis bien avant l'annonce de ta maladie... A chaque fois, je rigolais et te disais d'arrêter de croire à ce genre de prédictions, qu'il n'y avait rien de scientifique et que tout cela était faux... Mais voilà, dans la nuit du 20 au 21 décembre, tu m'as appelé, j'étais à 500km, je t'ai entendu dans ma tête, tu étais hospitalisé depuis le lundi et... J'ai pris ma voiture et j'ai foncé jusqu'à ce que je sois à 50km de Lyon, là ta soeur m'a appelé en me disant que tu étais parti... J'ai explosé en larme mais j'ai continué... et lorsque je suis arrivée, tu étais là encore, tu n'étais pas parti... Les médecins avaient seulement dit que tu ne t'étais pas réveillé et donc tes proches ont conclu à ton départ... Mais tu étais là, je suis entrée dans la chambre, tu respirais, tu étais dans le coma mais tu m'entendais j'en suis sure, ils sont tous venus te dire au-revoir et je suis restée seule avec toi...  Jusqu'au bout, quand le moment est arrivé, je l'ai senti, je t'ai enlacé, j'ai arrêté de pleurer, et je t'ai parlé calmement, pour t'aider à passer la frontière, tu as souri, j'ai vu le masque de la souffrance disparaître... et tu es parti... Mais depuis j'en peux plus... La mort ne me fait plus peur, et je me dis que tu m'attends pas loin, et que nous serons ensemble quand ce sera mon heure... J'ai fait un tableau représentant l'endroit où tu m'attends, et je sais que tu es là avec moi encore... Je sens ta présence lorsque la souffrance est trop intense... Tu étais fort et tu t'es battu jusqu'au bout, c'est pourquoi je me bats pour ne pas me laisser aller, il y a mes filles qui t'aimaient vraiment et qui m'ont dit que tu étais leur beau-père... pour elles aussi je lutte, mais pas pour moi... L'avenir est tout noir, sans issu, sans lumière, sans ton amour, sans nos discussions, sans nos échanges silencieux mais réels, sans les moments que l'on a passé ensemble, chez toi, chez moi, dans la maison que nous construisions... dans cette caravane où nous dormions lorsque nous étions sur le chantier au début... sans ton sourire, ton rire qui explose, tes yeux qui pétillent... tes mots qui soulagent, qui bousculent, qui aiment, qui aident... Ton odeur, tes gestes, ta voix... 
C'est injuste...


meszouzous

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Re : 21 décembre 2012... tu y croyais tellement...
« Réponse #1 le: 31 mai 2013 à 07:36:09 »
Que te dire sinon qu'il te faut beaucoup de courage pour surmonter cette souffrance sans nom...Tu en as déjà eu beaucoup en l'accompagnant jusqu'au bout, en ne t'écroulant pas à l'annonce de son départ alors que tu n'étais pas encore auprès de lui. Je t'admire, vraiment... L'amour peut nous donner cette force insoupçonnable lorsqu'elle est vitale...je te souhaite qu'elle ne te quitte pas, il faut toujours garder dans son coeur ce qui a façonné cet immense amour qui rend si difficile cette irrémédiable séparation.
Bien à toi,
Nanou

Hors ligne zabou

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Re : 21 décembre 2012... tu y croyais tellement...
« Réponse #2 le: 31 mai 2013 à 20:39:11 »
Bonjour Aliséa,

Je ne suis pas venu sur le forum depuis un bon moment, mais je viens lire de temps en temps, ton histoire me bouleverse, c'est la même que la mienne.
Comme je comprends tes ressentis, mon mari est décédé le 27 octobre 2012 d'un mélanome métastatique diagnostiqué en janvier 2012 après un début d'hospitalisation le 17 nov 2011 et l'ablation d'une première métastase de 6 cm dans le colon , on ne savait pas alors!!!
J'espérais que cela soit un cancer du colon , mais voilà!!!!!!
Depuis la mi janvier après le résultat d'analyse, j'ai compris immédiatement que le temps nous était compté!!!!
J'ai accompagné mon amour jusqu'à la fin, comme toi je l'ai vu dépérir de jours en jours sans pouvoir faire plus, avec un espoir démesuré, qu'il reste près de moi, que je puisse le garder encore.......
La souffrance, sa souffrance, cette putain de chimio qui lui a fait plus de mal que de bien, le désespoir parfois ( les pleurs cachés) l'espoir présent jusqu'au bout.
Trois derniers jours que je tente d'oublier, jamais il ne s'est plaint , il m'aura toujours protégée, et lui aussi est parti, moi à ses cotés.

Je voulais te dire que l'injustice que tu ressens, elle est aussi (encore) ancrée en moi , j'ai accepté qu'il soit parti , compte tenu de la souffrance c'est mieux comme ça pour lui.

Mais je n'arrive toujours pas à accepter son absence ni tout ce que j'ai vu, entendu, compris, vécu en somme...............

Je t'envoi toute ma tendresse , un peu du courage qui me reste....
Je t'embrasse très fort.
zabou
Le souvenir, c'est la présence invisible.
Si j'avais su que je t'aimais tant, je t'aurais aimé davantage.
Mon amour, plus qu' hier et moins que demain.

LILI0824

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Re : 21 décembre 2012... tu y croyais tellement...
« Réponse #3 le: 31 mai 2013 à 21:55:18 »
Bonsoir Aliséa,

Ton histoire me bouleverse aussi, et c'est également un peu la mienne. Un peu, car chaque histoire est particulière. Mon mari est parti en 4 mois, je l'ai vu dépérir, je savais, mais je n'ai jamais pu l'accepter, jusqu'au bout, j'y ai cru. Il est parti en août 2012.

Et il ne s'est jamais plaint. Et cela me perturbe encore aujourd'hui. Avec le recul, je ne sais plus s'il y croyait aussi, ou s'il faisait semblant d'y croire pour moi. Mais il s'est battu, et les derniers jours, les derniers regards, les derniers instants seront toujours en moi.

Tous ces traitements si lourds, supportés pour rester avec ceux que l'on aime...

Alors oui Aliséa, il faut se battre pour eux, pour que leur combat pour la vie continue à travers nous, car en nous ils seront toujours vivants.

Nous ne serons plus jamais les mêmes, et il faut beaucoup de courage pour s'accrocher, émerger un tout petit peu, de temps en temps puis un peu plus souvent au fil du temps.

Alors je t'envoie du courage, et une tendre pensée.







alizea

  • Invité
Re : 21 décembre 2012... tu y croyais tellement...
« Réponse #4 le: 31 mai 2013 à 22:28:39 »
Nanoue, Zabou, Lili, Merci pour votre soutien et vos mots pleins de gentillesse et de compréhension... Nous sommes toutes des soeurs dans cette épreuve si difficile de survie... Zabou, Lili vous avez vu les souffrances innommables infligées par la maladie, surement vous lui avez tenu la main avec votre coeur lorsqu'il souffrait et que rien ne le soulageait, pleuré devant ses yeux qui transparaissaient de cette douleur sans pouvoir rien faire pour la calmer... Alors oui, ils ne souffrent plus là où ils sont, Pierrot qui était un grand sportif ne pouvait plus marcher à la fin, lui qui adorait la natation, le vtt... La souffrance de se voir diminuer petit à petit était une douleur de plus... Gardons avec nous l'image d'avant... celle où ils étaient plein de vie et gardons leur énergie en nous pour les faire vivre encore et encore et encore jusqu'à ce que nous soyons appelé à notre tour... Ce qu'ils nous ont donné c'est un diamant pur, gardons le au fond de nous, précieux trésor de notre vie... Ils nous ont changé par leur départ physique, car nous perdons nos repères, nos refuges, sa tendresse, sa présence physique... La colère nous étouffe devant tant d'injustice, l'entourage professionnel nous agace par leurs petites histoires de rien du tout qui prennent une ampleur injustifiée, tout cela nous rend plus fortes et plus ancrées dans la réalité... Le recul que nous prenons face aux situations permet de mieux les traiter... Avec la tête plus froide car nous savons la vraie valeur des événements et des choses... Aujourd'hui, à l'école, une petite choupette est tombée et s'est fait une petite entaille sur l'arcade sourcilière,elle saignait beaucoup,  je l'ai prise dans mes bras, je l'ai soignée, calmée tout cela sans paniquer... Je n'aurai pas cru pouvoir le faire si calmement il y a un an... Tout s'est bien terminé, un strip sur la blessure... Voilà un exemple tout simple de notre changement... Alors voilà, la vie continue, autrement, avec eux en nous...
Trouvons chacune le petit plus qu'il nous a laissé dans notre vie de tous les jours... Ce petit plus qui nous aide à survivre...
Courage
Bisous et pensées toutes douces
Fabienne


Karine

  • Invité
Re : 21 décembre 2012... tu y croyais tellement...
« Réponse #5 le: 01 juin 2013 à 00:14:07 »
Bravo Alizea,

je t'admire! La survie est difficile, mais elle est indispensable finalement.

Bon courage à toutes et à tous.

Karine

alizea

  • Invité
Re : 21 décembre 2012... tu y croyais tellement...
« Réponse #6 le: 01 juin 2013 à 12:51:59 »
Merci Karine de cette pensée si vraie, perdre un papa est aussi difficile que de perdre son compagnon, et je suppose que la douleur est aussi intense, je te souhaite beaucoup de courage, il t'a montré le chemin durant sa présence physique, c'est à toi de le continuer maintenant, il fait parti de Toi à part entière tu es sa continuité... Je t'embrasse fort et te souhaite plein plein de courage, je t'envoie plein de douces pensées...
Fabienne

garfield

  • Invité
Re : 21 décembre 2012... tu y croyais tellement...
« Réponse #7 le: 03 juin 2013 à 20:13:39 »
Putain de cancer!
Ma fée a lutté 7 ans avec des hauts et des bas et finalement en une semaine à la clinique elle est partie. C'est très dur à vivre, comme pour vous. La voir descendre si rapidement en quelques jours...
Comme toi Alizéa, j'ai pu lui dire que je comprenais que c'était devenu trop dur, un combat inégal et à peine deux heures elle partait, apaisée et moi aussi. Depuis, je n'arrive pas à retrouver cet apaisement.

Je vous souhaite beaucoup de courage les filles, on est dans un foutu bateau et il faut arriver à reprendre le contrôle même si pour le moment le brouillard est tout autour de nous.

alizea

  • Invité
Re : 21 décembre 2012... tu y croyais tellement...
« Réponse #8 le: 04 juin 2013 à 00:13:39 »
Quelle cochonnerie de maladie de merde, elle nous a arraché ceux auxquels on était lié viscéralement et dans la douleur... Avant tout cela, en tout cas pour ma part, je croyais qu'il y avait des solutions pour en guérir, les médias nous montrent des témoignages mais en fait tout cela est une immense fumisterie, aucun traitement n'est réellement efficace... Mon Pierrot n'avait pas la mutation nécessaire du mélanome pour pouvoir avoir droit à un traitement qui lui aurait laissé le droit de vivre.... juste quelques mois de plus.... Dans le plus grand centre européen de traitement du cancer, on nous a fait attendre 5 h avant de rencontrer une spécialiste qui nous a reçu 5 mn... à 20h45 en baillant et répondant au téléphone pendant ce même laps de temps...avec un traitement proposé 1 mois et demi après, un essai thérapeutique, mais le cancer avait déjà commencé à évoluer et il était trop tard... Il ne pouvait plus venir à Paris, c'était trop fatigant pour lui... A Lyon, les spécialistes qu'il a contacté ont refusé de le recevoir et de le soigner à ce moment là car il avait commencé un traitement alternatif... Tout cela pour dire que si cette maladie est une vraie plaie pour l'humanité, les oncologues, ceux que j'ai rencontré avec lui en tout cas, n'en ont aucune eux d'humanité... Il s'est tourné vers un centre de traitement doux à Genève qui lui a soutiré un fric monstre pour rien du tout... Il avait juste besoin qu'on l'écoute, qu'on le rassure, qu'on lui donne un peu d'espoir, pas d'arnaqueurs et de monstres d'égoïsmes... Voilà il est parti il ne souffre plus... Il est parti dans un hôpital militaire qu'il avait choisi et là j'ai rencontré le seul médecin humain enfin, mais c'était trop tard... que de souvenirs douloureux...
Les mots sont venus tout seul ce soir, ce n'est pas très positif et j'en suis désolée, mais j'ai cela sur le coeur depuis un moment sans avoir pu le dire à qui que ce soit... Je n'en veux à personne, car je sais que les médecins ne sont pas magiciens... mais il fallait que tout cela sorte... Pour lui...
Courage à toutes et à tous
Fabienne


ROUBOU35

  • Invité
Re : 21 décembre 2012... tu y croyais tellement...
« Réponse #9 le: 04 juin 2013 à 22:57:07 »
Chère Fabienne,
Ne sois pas désolée d'exprimer tes sentiments ainsi, le forum est là pour recueillir la douleur au moment où elle s'exprime, c'est sa grande force.Et savoir que des amis sont à l'écoute.
Je te souhaite beaucoup de courage et t'embrasse très affecteusement
Dominique

garfield

  • Invité
Re : 21 décembre 2012... tu y croyais tellement...
« Réponse #10 le: 05 juin 2013 à 20:30:18 »
Fabienne,

Je suis désolé de lire tout ça. Nous avons eu une certaine chance de tomber sur un corps médical très bien, et spécialement lors des dernières semaines. La semaine d'hospitalisation entourée d'infirmières extraordinaires a été un peu moins dure grâce à elles.
Mais il est clair que durant ce parcours de 7 ans, nous avons rencontré beaucoup de monde et pour certains, nous nous disions qu'ils avaient du faire sauter les cours de psycho pendant leurs études. Je me rappelle très bien sortir d'une scintigraphie osseuse lors de sa première récidive et être persuadés qu'il ne restait que quelques jours vu la tête du gars lors de l'annonce qu'il y avait des tâches sur tout le squelette.

Ce que tu racontes explique aisément que tu aies besoin de faire sortir tout ça. C'est déjà très dur de devoir encaisser le départ de notre moitié, par la maladie sans pouvoir y faire grand chose, mais quand vient se rajouter le sentiment que tout n'a pas été fait, ça doit être encore plus pesant. Mais il faut évacuer cela pour que ça ne pollue pas le chemin de deuil, en parler est une bonne chose.

Bon courage,

myris

  • Invité
Re : 21 décembre 2012... tu y croyais tellement...
« Réponse #11 le: 07 juin 2013 à 01:39:43 »
Bonjour a toutes. Vos témoignages m'ont bouleversée. Mon homme est parti il y a un mois jour pour jour, lui aussi d'un mélanome. En rentrant de vacances en août dernier, il se sentait parfois fatigué. En octobre, stade ganglionnaire (récidive après ablation un an plus tôt), puis métastases à la toussaint. Je me souviendrai toujours de la douleur qui m'a envahie alors. Je savais vers quoi on allait, la question était "quand"? Je me revois détapissant mon couloir en pleurant, seule (il était parti voir des amis). J'ai laissé le couloir en état, me disant que j'étais, tout comme mon couloir, dans une période de transition. À ce jour, il est dans le même état. Je ne voulais pas l'ennuyer à peindre lors de ces derniers mois, même si j'espérais une "prolongation". Nous avons passé les fêtes de noel sans trop d'angoisses. Les médecins lui avaient prescrit une chimiothérapie ciblée qui semblait faire effet, présenter une amélioration. Lui voulait y croire, moi aussi. J'avais lu sur un site médical que ce traitement ne faisait que prolonger l'espérance de vie que de qq mois. Mais il continuait à croire, jusqu'au bout, jusqu'à la fin. Le 1er février, coup de bambou. Un "échappement" thérapeutique comme ils disent. Arrêt du traitement et dégradation fulgurante de son état. Il est faible, a mal, perd 11 kg en 3 semaines. Et je suis seule face à ça. Personne n'est au courant. Il a voulu préserver ses enfants, ses parents. Il est trop faible pour conduire. Je prends en main la maison, fais les couses, continue à travailler, tout en étant au maximum à ses côtés. En 6 semaines, la dégradation est exponentielle, les médecins absents. Je l'amène à l'hôpital et dois aller chercher une chaise roulante pour l'amener tant il est faible. Ils l'hospitalisent en dermato, deux semaines (avant les 6 semaines de soins palliatifs). Mais ça je ne le sais pas encore. Je pense naïvement qu'ils vont le remettre sur pied et qu'il rentrera à la maison. Lui aussi d'ailleurs. Il espère même être sur pied fin avril pour faire le voyage moto dans le sud avec ses copains, où je devais le rejoindre en voiture. Après les deux semaines en dermato, ils diagnostiquent une méningite carcinomateuse (ses méninges sont bourrées de cellules cancéreuses). Transfert en soins palliatifs, cure de chimiothérapie pour la méningite qui fait effet qq jours après. Le lendemain de son entrée en soins palliatifs, il tient sur ses 2 jambes, prend seul sa douche. Une bouffée d'espoir l'envahit. Il veut rentrer à la maison. Les médecins, prudents, préconisent une "permission de sortie" de 2 jours. Ça tombe bien : pile pour mon anniversaire! Je vais le chercher, on se fait un resto puis il se sent mal. Il passera le reste des 2 jours au lit (et moi a pleurer entre 2 dans mon coin). Voir sa déception me transperce le cœur. Je me souviens de notre départ de maison : savait-il qu'il n'y reviendrait jamais? Qu'il ne reverrait jamais ses chiens? retour aux soins palliatifs ou les amis venaient distiller de la bonne humeur. On s'est fait des sushis parties dans la chambre, de bonnes parties de rigolades souvent. Il était plein de vie, aimait la bonne bouffe et l'humour. La suite m'est trop dure encore à raconter, tant les images restent ancrées et douloureuses. La dernière nuit (il y a juste un mois), il ne savait plus parler, gardait juste un œil entrouvert. Je lui ai tenu la main, me suis allongée à côté de lui. À un moment, j'ai essuyé une larme sur le coin de son œil. Je me suis demandée s'il pleurait ou si c'était parce que son œil restait en permanence demi ouvert. L'autre œil n'avait pas de larme. Une demi heure après, je me suis redressée, je n'entendais plus son souffle. J'ai appelé les infirmières qui m'ont dit : "c'est fini". Et voilà. Aujourd'hui je n'arrive toujours pas a réaliser que je ne le reverrai plus. Après plusieurs semaines à être portée par sa famille et nos amis, je me retrouve seule à la maison. Toutes ses affaires sont intactes. La douleur, son absence sont denses. J'avais construit ma vie autour de lui, sur lui. aujourd'hui... Je tiens uniquement pour mes parents (je suis fille unique). J'aimerais tant le retrouver. Je ne veux pas infliger cette douleur à mes parents. C'est la seule chose qui me retient. J'ai compris ce que voulait dire l'expression "j'ai mal au cœur". Le mien saigne et ça fait mal. Je pense à lui tout le temps. Même lorsque je me "change les idées", il est là, en filigrane. Il me manque terriblement.

chrisam

  • Invité
Re : 21 décembre 2012... tu y croyais tellement...
« Réponse #12 le: 07 juin 2013 à 22:45:23 »
12 octobre 2012 : presque 8 mois

8 mois que je te pleure
8 mois que je demande pour te rejoindre
8 mois que je survis

Toujours dans le creux de la vague, très très rarement, la tête émergée
Je n'en peux plus

Je ne voulais pas me suicider car cela aurait été trop atroce pour les proches
En effet, j'ai un revolver et le suicide par arme à feu est violent
Le suicide par pendaison, faut être sûr de réussir le noeud et c'est violent aussi
Il me reste les médicaments, paisible , pas de sang, on s'endort, on ne se rend compte de rien et pour les proches, c'est comme si vous dormiez.
Je pense finir par choisir cette solution et elle me rend plus serein, c'est une mort douce

Si je l'écris, ce n'est pas un appel au secours
Ici, on peut tout se dire.
Plus rien ne m'intéresse, plus aucune envie, ni de désir de quoi que ce soit
Triste comme au 1er jour.
                                              ELLE   ME   MANQUE
« Modifié: 07 juin 2013 à 22:52:08 par chrisam »

alizea

  • Invité
Re : 21 décembre 2012... tu y croyais tellement...
« Réponse #13 le: 07 juin 2013 à 23:57:11 »
Merci à tous de rejoindre le fil des messages, merci pour vos soutiens et vos témoignages poignants...
Myris, je connais tout ce dont tu parles, et la vitesse à laquelle cette maladie évolue est affolante et nous laisse démuni... c'est très proche tout cela pour toi, c'est hier... Alors la douleur myris est difficile à canaliser, elle va, vient, nous fait hurler et pleurer jusqu'à n'avoir plus de souffle, puis elle se calme et elle revient sans prévenir... Laisse couler les larmes, et parle lui, écris lui, ne touche pas à ses affaires si tu ne le peux pas... Il est avec toi... et le sera toujours un mois après son départ une phrase m'a aidé elle est dure mais réelle et aide à rassurer un tant soit peu "PLUS JAMAIS AVEC TOI MAIS PLUS JAMAIS SANS TOI" .
Je te souhaite beaucoup de courage, écris, partage avec nous sur ce forum, ça fait du bien, et enfin on se rend compte que l'on n'est pas folle,  et surtout pas toute seule...

Chrisam, cette petite phrase est pour toi aussi, prends là, réfléchis y et tu verras qu'elle est réelle... Courage
Je vous envoie à tous un wagon de courage et d'énergie et de pensées positives et douces...
Fabienne

myris

  • Invité
Re : Re : 21 décembre 2012... tu y croyais tellement...
« Réponse #14 le: 08 juin 2013 à 10:33:19 »
Merci à tous de rejoindre le fil des messages, merci pour vos soutiens et vos témoignages poignants...
Myris, je connais tout ce dont tu parles, et la vitesse à laquelle cette maladie évolue est affolante et nous laisse démuni... c'est très proche tout cela pour toi, c'est hier... Alors la douleur myris est difficile à canaliser, elle va, vient, nous fait hurler et pleurer jusqu'à n'avoir plus de souffle, puis elle se calme et elle revient sans prévenir... Laisse couler les larmes, et parle lui, écris lui, ne touche pas à ses affaires si tu ne le peux pas... Il est avec toi... et le sera toujours un mois après son départ une phrase m'a aidé elle est dure mais réelle et aide à rassurer un tant soit peu "PLUS JAMAIS AVEC TOI MAIS PLUS JAMAIS SANS TOI" .
Je te souhaite beaucoup de courage, écris, partage avec nous sur ce forum, ça fait du bien, et enfin on se rend compte que l'on n'est pas folle,  et surtout pas toute seule...

Chrisam, cette petite phrase est pour toi aussi, prends là, réfléchis y et tu verras qu'elle est réelle... Courage
Je vous envoie à tous un wagon de courage et d'énergie et de pensées positives et douces...
Fabienne