Il s’appelait Philippe. Nous étions ensemble depuis 30 ans. Fin novembre 2009, un diagnostic de lymphome, type B très agressif est tombé. Immédiatement hospitalisé, il a subi 6 cures de chimio consécutives, à l’hôpital. Il est sorti le 16 avril, en rémission, avec un programme de chimio ambulatoire pendant 2 ans. Nous étions heureux, confiants. En 6 semaines, il s’était tellement bien remis sur pied que ceux qui l’on croisé en juin ou en juillet n’ont rien vu de sa maladie. Fin juillet, nous pensions qu’il faisait une bronchite : toux, fatigue, un peu de fièvre. Ré hospitalité pour examens le 28, le diagnostic de leucémie foudroyante tombait le 30. Une nouvelle chimio nous redonnait espoir mais, après 3 semaines, c’était l’échec. Une ultime chimio échouait après 2 semaines et cette sale maladie l’a vaincu le 11 septembre 2010 aux toutes premières heures du matin.
Nous étions tout le temps ensemble. Nous travaillions ensemble (commerçants). Nous adorions être ensemble. Les 7 derniers jours, je suis restée près de lui 24 heures sur 24. Nous avons beaucoup parlé et nous avons choisi de vivre ces derniers jours dans la joie d’être encore quelques heures ensemble plutôt que dans la tristesse de ce qui nous arrivait puisque nous savions que nous allions devoir nous séparer. Avec tout ce que m’a dit mon P’tit Loup d’amour, je suis consciente d’avoir un capital bonheur énorme, d’avoir toute sa force, sa confiance, son soutien pour continuer ma route. Mais maintenant c’est tellement énorme à digérer, toutes ces émotions refoulées pendant des jours et des jours pour être forte à ses côtés, pour lui apporter un maximum de bonheur et de réconfort jusqu’au bout. Si intellectuellement je sais bien qu’il ne reviendra plus, émotionnellement je ne peux pas accepter que plus jamais, jamais, jamais, jamais, jamais je ne pourrais le toucher, le sentir, l’entendre, lui mordiller les oreilles, me coller-serrer tout contre lui, masser ses pieds, lui faire des câlins d’amour, lui préparer les p’tits desserts qu’il aimait tant, etc, etc, etc.
Il venait d’avoir 65 ans. Nous avions tant de projets. Plus rien n’a de sens maintenant sans lui. Bien sûr que mon travail m’occupe, me distrait, rempli mes journées, mais c’est terriblement difficile de faire ″bonne figure″ à la vie, à cette vie qui, inexorablement, continue.
Merci aux créateurs de ce site auprès duquel je trouve tant d’ informations et de conseils grâce aux modules d’accompagnement.
Merci aux personnes qui participent au forum auprès duquel je trouve du réconfort, des pistes, un partage amical et généreux.
Que deviendrais-je sans vous . . . . Je vous embrasse. Yllen