Auteur Sujet: 10 jours seulement...  (Lu 4492 fois)

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Hors ligne Soliflore

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10 jours seulement...
« le: 08 décembre 2013 à 04:13:01 »
Bonjour
Voici seulement 10 jours que je viens de perdre mon mari d'un infarctus sans aucun signe avant-coureur. Dynamique, sportif, énergétique, tel était mon époux avec qui je viens de partager 30 ans de bonheur. Bizarrement je gère bien mes émotions aujourd'hui : peu de larmes, lucide pour toutes mes démarches...juste un manque d'appétit et une relative mélancolie perpétuelle. Mais, j ai peur de l'avenir : je vais certainement sombrer mais quand? Que vais je devenir? Tous mes repères, tous mes projets ont volé en éclat. Depuis quelques jours, je m accroche a ce site espérant y trouver des réponses: je comprends que le chemin sera long et difficile. J'ai peur de devenir un fardeau pour mes enfants et mes proches qui sont aujourd'hui très présents auprès de moi mais qui doivent continuer leur vie.. Je souhaiterais entrer en relation avec des personnes partageant les mêmes sentiments. Merci d avance

raph

  • Invité
Re : 10 jours seulement...
« Réponse #1 le: 08 décembre 2013 à 14:27:07 »
Bonjour Manée,
J'ai perdu mon compagnon par "mort subite"  le 2 janvier 2013, bientôt  1 an.
Comme toi, je me disais que je vivais plutôt bien les choses, mais au début il faut faire fasse et on y arrive curieusement bien.
Nous sommes pris dans les choses du quotidien a régler, les papiers, les obsèques...
Et puis les choses vont se poser, et la, le vide va s'installer.
Ses affaires seront toujours au même endroit mais lui ne sera plus.
Il y a des hauts et des bas et s'est ça qui nous fait avancer.
Courage à toi, le chemin est long.
raphaelle

Hors ligne Pascale

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  • Je t'aimais, je t'aime, et je t'aimerai....
Re : 10 jours seulement...
« Réponse #2 le: 11 décembre 2013 à 07:33:19 »
Manée,

C'est le début d'un long chemin vers une paix et une sérénité, qu'on essaie chacun à sa façon d'acquérir, les premiers temps la douleur nous endort et on peut faire face à un tas de choses qu'on ce serait cru incapable de gérer, l'esprit nous conduit sur la pointe des pieds..

L'anesthésie s'estompe doucement et laisse place à la réalité, mais vous y ferez face parce que la force est en chacun de nous, et la vie et le bonheur qu'on a vécu nous en donne la force, c'est à travers nous qu'ils vivent, c'est encore eux qui nous animent et puis les enfants, 30 ans de bonheur quelle manne à souvenirs, où bientôt vous y puiserez des moments bonheur futur qui vous rendront le sourire même si il y traîne de la mélancolie..

Ce n'est pas facile, au début les larmes, les pleurs et les cris seront au rendez-vous... La culpabilité, la révolte, la colère aussi...

Il y a 3 ans pour moi, le premier janvier 2011.. Et oui, il s'est sûrement dit que cette date je la retiendrais , j'ai du mal avec les dates..

Il m'accompagne en pensée partout .. Et oui encore!!!!, la tristesse c'est adoucie, je traverse encore des moments douloureux, mais il ne me manque plus de la même façon, parce qu'il est dans mon cœur et dans ma tête..

C'est lui et votre vécu votre force, même si au départ les souvenirs sont douloureux, le temps va s'arrêter un moment, le temps de faire le plein de tous ses moments vécus ensemble, pour pouvoir repartir et se rendre compte que si on a changé, on est une personne forte et bien, c'est pour ça qu'ils nous aiment...

Je vous envoie plein de force, pas du courage car on est courageux de toute façon, puis c'est un mot qui m'a beaucoup énervé à une certaine époque..

Affectueuses pensées

Pascale
Pascale la Louve

desesperance47

  • Invité
Re : 10 jours seulement...
« Réponse #3 le: 13 décembre 2013 à 14:19:30 »
Bonjour Manée, je viens de lire ton message et j'ai très mal au cœur. J'ai perdu mon mari le 17 octobre dernier, cela ne fait pas encore 2 mois. Je comprends ce que tu subis, en ce moment tu es sous le choc. La réalité, moi je n'y suis même pas encore, je suis ce que l'on appelle dans les étapes du deuil, dans le déni. Ce n'est pas possible... il va rentrer... on ne part pas comme ça. Mon mari n'a même pas eu de crise cardiaque, son cœur s'est juste arrêté de battre. Il m'a dit : j'arrive, en partant faire une course, et moi je me préparais, nous allions partir au cinéma. Je n'ai rien "senti", pas de pressentiment, pas de petite chose qui aurait pu m'alerter qu'il gisait sur le trottoir aux pieds de mon immeuble. Si je n'avais pas regardé par la fenêtre pour voir s'il arrivait, on l'aurait emmené et je l'aurais cherché partout. C'est horrible, et quand je te parle de ça, j'ai l'estomac qui se tord et une furieuse envie de pleurer. Maintenant, la seule chose que je puisse faire pour ne pas sombrer dans toute cette horreur, c'est de "m'anesthésier" l'esprit en avançant à petits pas. Mes enfants et mes amies me soutiennent, mais chacun à sa vie, son travail. Moi j'ai 66 ans, je suis retraitée, et donc seconde après seconde je vis cette hérésie. Comme toi, les premiers moments se sont plus ou moins correctement passés. Pas d'appétit, mais après 3 jours je mangeais normalement, je dormais normalement aussi, mais un éléphant était assis sur ma poitrine à mon réveil. Après 2 mois, ce douloureux symptôme a régressé. Il m'arrive d'être angoissée, mais je fais des choses pour ne pas rester dans cet état. Moi qui suis plutôt casanière, je prends le bus pour aller me balader. Quand je me lève le matin, j'allume aussitôt la télé, je le regarde peu, mais c'est une présence. Une amie qui a vécu cela par 2 fois m'a conseillé de pleurer, de crier au besoin. Je pleure donc, il faut m'a t'elle dit "user" ma souffrance, mon chagrin. Voilà tout ce que je peux te dire, pas grand chose, mais je suis avec toi en pensée.
Bien à toi et courage
Désesperance
« Modifié: 04 décembre 2014 à 20:36:44 par Webmaster »