Bonjour Catherine,
Un mois, c’est si long et si court, mais en réalité, oui, je pense que tu as raison, la douleur et le chagrin t’ont anéantie le jour où tu as su qu’il n’y avait pas d’espoir. Et ton travail de deuil a commencé à cet instant.
Je ne vais pas te dire que c’est un « privilège », non, loin de là, mais ces mois passés à ses cotés vous ont profondément enrichis de l’Amour de l’autre. Des liens d’une grande intimité se sont tissés et le rapport à sa disparition est tout autre.
Mais cela ne change rien à ton chagrin et à cet immense sentiment de solitude aujourd’hui. L’important est, je pense, que tu ne « refuses » pas son départ, que tu ne luttes pas pour garder ta peine en toi, que tu l’exprimes, par des mots, des échanges, des plongées dans le passé…
Les larmes et les cris ne sont pas une manifestation obligatoire et ne pas, ne plus ou moins pleurer ne signifie pas que la douleur n’est pas là. Mais il faut surtout que tu prennes soin de toi.
Être forte pour ton fils, bien sûr, mais partager aussi avec lui ce manque, parler de son père, chercher des souvenirs et en créer de nouveaux.
Cette caresse ressentie cette nuit, et ton petit chat au comportement étrange…
Si tu veux mon avis « d’ancienne », acceptes-en la douceur et le réconfort que cela t’apporte. Ne cherche pas plus à comprendre.
Nous avons tous plus ou moins ressentis et vus des signes, surtout dans les premières semaines, les premiers mois. Certains diront que notre esprit est polarisé sur l’être aimé que nous le sentons partout. D’autres que nous « créons » ce que nous souhaitons. Peu importe.
Un mois après le départ de Pierre, nuit courte et sombre, levée « au radar », je fais un tour dans le jardin, le soleil se lève, la lumière est magnifique, le jour s’annonce beau et je me souviens de mon Pierre qui aime tant le levé du soleil. Je prends mon appareil photo. Clic, clac.
Plus tard, en téléchargeant les photos, je m’aperçois que la première, la plus belle, marque 7 :50, le 22 août 2010. Heure exacte où le souffle de Pierre s’est arrêté, 1 mois plus tôt. J’ai voulu y voir un signe, cela n’est peut-être qu’un hasard, mais « Il n’y a pas de hasard, juste des rendez-vous. »
Les lunettes de Pierre sont encore un peu partout chez nous, je souris en les regardant.
Tu n’es pas seule. Quoiqu’il arrive, tu es sa femme, la mère de son petit, celle qui l’aime, l’a accompagné jusqu’au bout. Il est dans ta vie, dans ton cœur, dans ta tête, toujours là, avec toi.
Marina