Bonjour BurgerKing,
Quand tu fermes les yeux, il n'y a que son image qui te vient.
C'est à celle là que tu dois t'accrocher, son image.
Tes enfants sont ton bagage pour vivre chaque jour, le lien qui demeurera vivant entre vous
Comme toi, je n'ai pas de famille pour m'épauler, ne serais ce qu'en paroles.
Les "amis" actifs dans ma vie aujourd'hui après presque 7 mois ne sont plus que 2, dont une en deuil de sa maman depuis 1 an.
Nos deux grands garçons ont leur vie de couple, et l'un vient d'être papa à son tour. Ils sont bienveillants.
Notre petit avait 27 mois quand son père est parti, il était depuis les 11 mois du début du traitement toujours collé à moi. En demande d'attentions permanentes. Pas vraiment des caprices, mais la recherche du contact visuel car il ne parle pas encore.
Il sait que le portrait de papa sur le meuble, est une image figée de son existence.
Aujourd'hui, le mot "papa" se glisse naturellement dans les conversations.
Au début, les larmes me montait en lui racontant les menues anecdotes.
Maintenant ça va mieux, j'arrive à lui sourire, et lui, garde son air pensif, et me sourit à son tour.
Je peux dire que le plus dur est passé, j'ai réalisé son absence définitive.
Les 4 premiers mois ont été les plus éprouvants.
Et depuis, j'ai oublié la sensation de détresse de mes soirées passés assise à la table de la cuisine, à regarder nos photos, lire des poèmes, ou le forum.
J'ai oublié cet abattement, ces envies d'envoyer tout en l'air pour que tout soit plus facile.
J'ai oublié combien j'ai torturé mon cerveau à la recherche de beaux souvenirs qui n'apparaissaient plus.
J'ai oublié les matins sans buts, les horaires décalés, les sorties sans programmes, toutes ces errances, cet écho d'une maison vide.
Et pourtant, je n'oublie pas combien nous nous sommes aimés, combien il aimait ses enfants.
Je n'oublie pas combien il aimait la vie, et qu'il ne voulait que notre bonheur.
Je n'oublie pas que l'avenir commence aujourd'hui, qu'il n'y a que moi qui peut répondre aux questions de notre petit.
Il n'y a que moi qui peut lui transmettre l'amour de son père, sa façon de voir les choses, sa manière d'aimer la vie.
Il n'y a que TOI qui puisse faire vivre tout cela avec la famille que vous avez créé.
Il n'y a que TOI qui puisse le faire vivre, toujours, à travers les futures rires de vos enfants.
Non, la vie ne continue pas.
La vie d'avant est finie, c'est une autre qui va commencer, une nouvelle naissance qui se fait dans la douleur, les larmes et les cris.
Dans cette nouvelle vie, tu pousseras vos enfants en avant.
Tu ne seras pas seule, car à jamais accompagné de ton Amour, qui lui sera bien plus vivant qu'avant, grandissant chaque jour, nourrie par l'élan de vos enfants.
Burgerking8, ton Amour savait que tu étais une battante, et t'avais surement choisie pour ça.
Tes enfants aussi le savent, toi même, tu nous le montre, car tu es là.
Laisse ta peine et tes larmes couler, rien ne les retient de toute façon.
Laisse vos souvenirs heureux remonter, il t'aideront à recommencer une vie.
Le temps nous aide tous à traverser le noir.
Nous n'aurons jamais de réponse à ces "pourquoi il / elle n'est plus là"
Avec le temps, nous nous posons moins souvent la question, c'est tout.
Laisse le temps passer, il emportera le plus sombre et tu ne garderas que la lumière de l'Amour que vous avez vécu, car lui est toujours vivant.
Je t'embrasse.
Et surtout, reviens écrire quand une vague plus forte passe, on ne te laissera pas te noyer.
La vie qui reste est précieuse, nous qui en connaissons le vrai prix, la vrai valeur, après toutes ces souffrances, ces absences, après la mort, il reste toujours la Vie.