Bonjour à vous tous
En entendant une chanson ce matin, son titre « Rien n’est vraiment fini » m’a inspiré ce message… C’est comme un souffle venu d’un autre monde qui me dit : raconte…
Est-ce mon Gilles,mon amour, qui, dans un murmure, me l’a suggéré ?? Je l’ignore, mais après une grosse lame de fond comme vous pouvez en connaître par moment, le calme revient tout doucement… Presqu’une certaine forme de paix… Un souvenir, une expérience qui remonte à la surface, après 17 ans, pour m’aider à mieux supporter son départ, pour essayer de me rassurer, et me faire comprendre qu’il est encore « vivant » là-bas… dans cet ailleurs qui m’est inconnu…
Pour vous faire partager cette histoire, l’histoire de mon premier grand amour, je dois la reprendre du début, lorsque j’avais 18 ans, en 1970…
Cet été là, j’ai fait la connaissance d’un garçon de mon âge et cela a été le coup de foudre immédiat. Pendant 2 ans nous nous sommes aimé follement. Il avait devancé son appel sous les drapeaux pour que nous puissions nous marier à son retour. Mais une autre fille (qui était une « amie ») a mit tout en œuvre pour le séduire. Il ne voulait pas me quitter car il me disait qu’au plus profond de lui, c’était moi qu’il aimait vraiment, mais qu’il ne parvenait pas à résister à cette attirance qu’il avait pour cette fille. Finalement, me sentant doublement trahie, c’est moi qui ai fait le choix de rompre… Cette décision a été douloureuse, mais en amour, je ne partage pas.
Puis je me suis mariée, les années ont passé, mais le souvenir de mon premier amour était toujours présent et la blessure ne se cicatrisait pas, je ne parvenais pas à pardonner.
En 1995, j’ai été amenée à rencontrer une personne qui établissait des « contacts » avec l’au-delà en pratiquant « l’écriture automatique » et qui m’a proposé une séance. Amusée mais pas convaincue, j’ai accepté… J’en suis ressortie dans le même état d’esprit, pensant qu’elle avait certainement beaucoup d’imagination !
A l’époque, je suivais un chemin spirituel dans la « Franc-maçonnerie » où l’on était amené à « travailler » sur des sujets de la condition humaine, son origine, son être profond, son devenir…
Un jour où je devais faire un travail sur un sujet donné, j’étais devant ma page blanche, le crayon à la main et sans inspiration, la tête vide de toute idée… et la chose la plus incroyable est arrivée : mon stylo faisait des mouvements sur le papier, comme animé d’une vie propre… Je ne sentais presque plus mon bras, il me semblait lourd et léger à la fois et je ressentais plein de picotements dans la main… C’était une sensation très étrange…
J’ai alors repensé à cette femme qui faisait de l’écriture automatique et j’ai laissé faire… au début, les traces sur le papier ne représentaient rien : des traits, des volutes, des ondulations… puis un dessin que j’interprétais comme étant une clé de sol… plusieurs fois ce symbole se dessinait… je n’en comprenais pas la signification, mais au bout d’un moment un mot s’est formé à la suite pour inscrire un prénom : celui de mon premier amour…Je ne parvenais pas à y croire, ni à imaginer la conséquence de ce « contact »… Alors je posais des questions, je voulais savoir, comprendre… puis une date s’est inscrite : mars 1978…puis « décédé » et encore « accident de voiture »…
J’ai voulu en avoir le cœur, pensant que mon imagination me jouait un vilain tour… J’ai donc appelé la mairie de son lieu de naissance qui m’a confirmé ce qui était écrit sur le registre d’état-civil : décédé le 3 mars 1978 à Vannes – Morbihan…
Que dire après cela ?... que j’ai fait des recherches pour retrouver son frère ainé… que l’ayant retrouvé j’ai eu la confirmation qu’un accident de voiture était bien la cause du décès de son jeune frère…
Voilà… cette histoire m’a fait prendre conscience, à l'époque, qu’une vie existe dans l’après-vie et, avec le recul dont j'ai eu besoin, qu’il a voulu que je sache qu’il n’était plus dans mon monde afin que je puisse faire le deuil de cet amour et que je réussisse à pardonner… Ce qu'enfin j'ai réussi à faire, après…
Je te l’ai raconté, Marina, cette histoire, mais quand tu m’as demandé si cela ne me rassurais pas, je t’ai répondu, sur l’instant, que non…
Je pense que je n’avais pas complètement tout remonté à la surface, qu’il a fallu que je me replonge dedans entièrement.
Le tourbillon de détresse du décès de Gilles m’en a fait oublier tout le reste… Mais en laissant remonter pleinement cette expérience de mon passé, je sens à présent une douce sérénité s’installer peu à peu…
Je ne dirais pas qu’il n’y aura plus de douleur car, malgré mon histoire, l’absence de Gilles, le manque de lui sera toujours là, mon cœur explosera toujours en mille morceaux en pensant que « plus jamais » dans mon monde il ne sera près de moi physiquement… plus jamais ses yeux sur moi, plus jamais la tendre complicité de son regard, plus jamais sa peau contre la mienne ni le refuge de ses bras qui me consolaient des mauvais jours, plus jamais la caresse de ses mains, plus jamais mes mains dans la douceur de ses longs cheveux, plus jamais sa voix grave et douce me disant « Bébé, tu sais quoi ? », non… « Je t’aime…» finissant par un tendre baiser…
Tous ces manques sont autant de maux incurables, même si avec le temps ils peuvent s’atténuer un peu… peut-être…
Pardon d’avoir été aussi longue…
Je vous embrasse, vous mes compagnons de chagrin, en souhaitant de tout mon cœur que mon histoire puisse vous aider à penser que « rien n’est vraiment fini »…
Ghislaine