Oui, Mandy, je vois ce que tu veux dire, parfois je culpabilise qd je coupe en me disant "l'hôpital n'appellera plus de toute façon ... et tu es bien seule ici" ... sauf que tu as raison, j'ai aussi des personnes à qui je tiens, mes frères ... ils sont loin, je me dis que je ne peux rien faire, sauf que parfois, c'est juste de l'écoute dont les gens ont besoin ...
J'ai mes amies, là, c'est sûr que si je coupe, elles peuvent appeler, je ne pourrai pas venir les aider ... du coup, même si ça me rappelle le temps de la maladie, peut-être que je laisserai allumé ... enfin, pas sûr car les vraies amies ont le fixe aussi !
L'urgence, ce mot me frappe ... pendant la maladie, pour mes 2 parents, j'étais paniquée si je n'avais pas le tél en vue, ou que je ne le sentais pas dans mon sac ou ma poche ... et maintenant, j'ai juste envie de mettre tout ça à la poubelle. Mais en même temps, un petit sms et on reste en contact avec les copines, non ? Et ça, c'est tout de même précieux, surtout qd on va mal, qu'on est triste ...
Les enfants n'ont pas de responsabilité, ça les rend plus "libres" dans un sens, mais je ne sais pas, finalement, si ça n'est pas mieux d'être conscient de ce que l'on vit, au moins, c'est clair.
Je repense à mon grand-père maternel que je n'ai pas connu ... encore maintenant, c'est perturbant.
Et ce bébé que maman a perdu à 6 ou 7 mois de grossesse, j'avais environ 6 ans. J'ai bien compris à l'époque que le petit frère ou la petite sœur ne viendrait pas, mais ... j'ai eu tellement peur pour maman, ne pas savoir ce qui lui arrivait; après j'ai fait des rêves où je me voyais prendre la main de papa, ma poupée dans l'autre main, et le cordon du bébé qui dépassait de la poche du manteau de papa, je le voit encore ce manteau, il l'a eu lgtps ... on était retournés tous les deux à la clinique pour récupérer ce petit frère, il y a eu comme un doute, je en sais pas, peut-être que j’interprète avec mon expérience d'adulte.
Mais ce que je veux dire, c'est que l'innocence de mes 6 ans, là en fait, je pense que ça a généré plus de stress qu'autre chose et je me rends compte que ça a peut-être encore des incidences aujourd'hui sur ma santé, phobie sociale, peur des autorités, de ne pas être protégée par ceux qui devraient le faire, péter un câble dès qu'on me prend pour une nouille ...
Depuis qq jours, je ne cesse de me demander si, à ce moment-là, on m'avait expliqué les choses "simplement", sans mystère, sans chercher à cacher les larmes ... par la suite, on m'a expliqué que le cordon était enroulé autour du cou, mais que, de toute façon, il y avait un pb et que le bébé n'était pas viable. Oui, mais trop tard
Et ... j'ai encore la question dans la tête, 46 ans après ... quel pb
Ce manque de confiance en moi dont j'ai totalement pris conscience ce matin ... au volant de la voiture de mon papa ... ne vient-il pas de là
Enfin, tout ne sert peut-être à rien, autant ne pas se poser de questions, on ne peut pas revenir en arrière, mais pour les générations qui suivent. Et encore, est-ce que ça n'est pas là aussi une question d'individu, est-ce que l'on peut faire des généralités sur les réactions ...
Bon, désolée, je "philosophe" et ça ne sert à rien.
Mandy ... je reviens à ton téléphone ...
Je pense que tu n'es pas la seule à pouvoir aider toutes ces personnes, si un jour (une nuit plutôt) tu coupes, je ne pense pas que qq1 puisse t''en vouloir. En cas d'urgence, il y a certainement d'autres n° à appeler, et puis, si ça se trouve, personne n'aura besoin de toi ces jours où tu coupes.
Ne te mets pas trop de pression ... enfin, je sais, c'est facile à dire.