Auteur Sujet: Une peine immense  (Lu 34906 fois)

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Hors ligne katrinap

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Re : Une peine immense
« Réponse #45 le: 04 octobre 2021 à 09:28:00 »
peut être faire néanmoins un petit rituel pour rendre hommage à cet anniversaire? pour communiquer avec eux encore
Sacrée force que vous devez avoir pour surmonter en même temps la disparition de vos deux piliers, vous faire passer en un claquement de doigt du statut d'enfant de vos parents à celui d'un adulte sans parents
entourez vous, créez vous des moments cocon car vous en aurez besoin
on pense bien à vous
katrin

Hors ligne Philippe99

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Re : Une peine immense
« Réponse #46 le: 04 octobre 2021 à 18:35:23 »
Merci Katrin pour votre soutien.
Pour rendre hommage  j’ai apporté une plante au cimetière, je sais que mes parents adoraient les plantes et c’est symboliquement un petit lien de vie déposé à leur côté, un témoignage, le seul petit geste matériel que je puisse faire, en imaginant que ça leur ferait plaisir.
Moment forcément difficile …

Hors ligne Mandy

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Re : Une peine immense
« Réponse #47 le: 04 octobre 2021 à 19:03:14 »
J'ai lu vos mots avec beaucoup d'émotions.
Une pensée pour vos parents et en particulier votre papa.
Malheureusement on se sent tellement démunis dans ces moments là. On aimerait tant qu'ils soient encore là.
Je vous envoie du réconfort

Hors ligne Philippe99

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Re : Une peine immense
« Réponse #48 le: 04 octobre 2021 à 19:12:27 »
Merci Mandy.
Une pensée chaleureuse pour vous aussi.

Hors ligne katrinap

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Re : Une peine immense
« Réponse #49 le: 05 octobre 2021 à 11:12:49 »
cher philippe
oui des liens de vie: plantes, messages, autres témoignages qui vous feront du bien car faits avec le coeur ne pourront que vous accompagner sur ce chemin douloureux
c'est la vie qui doit primer,; la votre pour en profiter, la votre pour en perdurer le souvenir de vos parents
la votre pour rendre hommage à ceux qui ont contribué à faire de vous j'en suis convaincue, une belle personne
amicalement
katrin

Hors ligne comment_faire

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Re : Une peine immense
« Réponse #50 le: 25 octobre 2021 à 20:36:18 »
Bonjour Philippe,
Juste un mot pour te dire que je suis bien d'accord avec toi lorsque tu écris, dans ton premier message : "mais on ne peut pas se préparer à cette étape ultime."
Hélas c'est clair : il s'agit d'une mission impossible, car tant que nos parents sont avec nous, on est toujours dans" l'ancien monde", celui d'avant.
Et celui d'après n'a plus grand chose à voir, effectivement.
Je suis un homme qui a sa perdu maman lorsque j'avais 51 ans, et elle 80/ presque 81, et mon papa quelques années plus tard.
Je vais mieux c'est sûr, parce qu'au début c'était très très dur.
Mais à certains moments, des sensations, des images reviennent. Et en général, cela génère plus de tristesse qu'un sourire ...

Je pense à toi.

Hors ligne Philippe99

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Re : Une peine immense
« Réponse #51 le: 30 octobre 2021 à 17:51:20 »
Bonjour Comment_faire,

Merci à toi.

Tu décris exactement ce que je vis actuellement.
Je vais mieux, mais au détour d’une situation parfois banale, les souvenirs remontent à la surface et ce n’est jamais quelque chose qui me fait du bien, d’autant que ce sont majoritairement les moments les plus durs qui reviennent. Je dirais presque que « j’ai l’habitude » , soit j’essaie de ne pas développer ces souvenirs et assez rapidement ça va mieux, soit je me laisse emporter par mes pensées et c’est plus dur. Le film de tous ces moments terribles reste intact et très détaillé, le traumatisme est présent; avec toujours le même schéma, il y a systématiquement des moments où j’arrête le film et où je me demande « pourquoi », « que pouvais-je faire pour éviter ça » …
Je commence un peu à redouter la fin de l’année, cet esprit festif généralisé, cette douceur de vivre apparente,  mais plutôt pour moi la date anniversaire (1 an) du décès de mon papa, suivi de celui de ma maman. Moi aussi avant, j’aimais cette période de fêtes, cette pause familiale où finalement tout le monde est heureux d’être ensemble. Aujourd’hui plus rien à fêter, mais un tunnel entre le 14 décembre et le 28 janvier à traverser, synonyme d’un changement de vie total.
Je pense bien à vous tous.
Chaleureuses pensées
Philippe

Hors ligne Philippe99

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Re : Une peine immense
« Réponse #52 le: 30 novembre 2021 à 19:33:18 »
Bonjour à toutes et à tous,

Aujourd’hui, belle journée ensoleillée, je décide d’aller faire une petite ballade en vélo. Même si je sens une certaine fragilité à l’approche des dates anniversaires fatidiques, je vais bien et l’état d’esprit est bon. Je prends plaisir à flâner. Mais soudain, de façon totalement inexplicable et hors contexte, un souvenir réapparaît. Ce souvenir, c’est un petit surnom que me donnait mon papa, il y a de très nombreuses années, surnom affectueux que j’avais oublié. Et là, moment difficile; énorme coup au moral. J’ai les images de mon père lorsqu’il m’appelait ainsi, je me souviens du ton de sa voix.  Depuis cet après-midi, je suis un peu en boucle dessus. Si j’ai régulièrement des images des moments terribles pour mon papa ou ma maman, c’est la première fois où je suis terrassé par un souvenir qui n’est pas lié à un évènement majeur. Dans une famille ou entre amis, avoir un petit nom n’a rien d’exceptionnel et souvent on n’en connaît pas l’origine, mais finalement, seul mon père m’appelait ainsi. Ce petit signe affectueux, presque insignifiant au quotidien, je me rend compte maintenant de son importance. Plus personne ne m’appellera ainsi, encore un témoignage de ce qui est définitivement perdu, une douceur de vivre et le sourire de mon papa.
Heureusement j’étais seul et j’ai pu me mettre à l’écart pour me reprendre.
Au final, aujourd’hui, s’est rajouté un motif de tristesse supplémentaire …

Chaleureuses pensées

Hors ligne Serine

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Re : Une peine immense
« Réponse #53 le: 30 novembre 2021 à 20:11:07 »
Cher Philippe
Le deuil est ainsi fait. Des jours où on se sent un peu mieux et comme vous dites, soudainement un souvenir ressurgit et la douleur revient de plus belle.  Je comprends votre tristesse. L'autre jour, c'est une odeur qui a fait remonter en moi pleins de bons souvenirs.  Celle du basilic lorsque ma maman préparait sa sauce tomate. Souvenirs heureux et douloureux à la fois, souvenirs d'une vie heureuse et comme vous dites perdue à jamais.
Je vous souhaite du courage.
Sérine

Hors ligne Mandy

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Re : Une peine immense
« Réponse #54 le: 01 décembre 2021 à 02:28:50 »
Je vous envoie tout mon soutien...J ai souvent.des souvenirs de cinéma avec ma maman qui me reviennent avant son cancer. Des souvenirs de nos rituels du dimanche midi et après midi. Je nous vois assises dans le salon avec nos sandwiches américains devant "le rebelle". Ce sont les moments quotidiens qui nous manquent, l'ordinaire, ce qui semblait naturel et auquel on ne prêtait pas beaucoup d'attention. Peu après le décès.mon frère a dit nous étions heureux, c'est juste que je ne le savais pas. C'est quand bonheur disparaît qu'on se rend compte qu'il était là.
Tout mon soutien

Hors ligne katrinap

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Re : Une peine immense
« Réponse #55 le: 01 décembre 2021 à 10:43:55 »
parfois juste une odeur fait ressurgir des petits riens ou des grands tous qui bousculent nos esprits et font trembler nos forces
je comprends votre chagrin
ce matin, alors que mon père est dans toutes mes pensées en regardant sa photo je me suis dit qu'il y avait un moment que je n'avais pas regardé aussi intensément et cela m'a interpellé, cela m'a fait dire qu'à 5 ans du décès mes besoins avaient évolué, avant j'étais scotchée plusieurs fois par jour sur sa photo, maintenant elle est dans mon bureau cela m'accompagne, mais en la re regardant ce matin, cela était troublant ce chemin parcouru dans mes émotions, alors qu'il continue à me manquer
je dirai Philippe que ces moments qui seront durs sont aussi des moments importants pour revenir à l'essentiel de souvenirs qui ne paraissent rien mais qui sont grands car c'est dans l'intimité qu'une relation père fils belle comme la votre 'est construite et en vous faisant mal elle vous porte aussi
prenez soin de vous
katrin

Hors ligne Philippe99

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Re : Une peine immense
« Réponse #56 le: 02 décembre 2021 à 13:35:58 »
Serine, Mandy, Katrinap, merci beaucoup pour votre soutien.
Les souvenirs, c’est tout ce qui nous restent aujourd’hui. Tous ces moments qui sont ancrés en nous et dont nous sommes les seuls à apprécier la saveur.
 Les souvenirs les plus terribles sont encore là, en détail, mais j’arrive globalement à ne pas trop m’appesantir dessus, autant que possible. En revanche, comme cette semaine, les bons souvenirs qui surgissent soudainement, sont difficiles à gérer. J’ai du mal à concevoir qu’un jour leur souvenir me fera du bien. Aujourd’hui c’est systématiquement le rappel cruel de ce qui est irrémédiablement perdu. Cela n’est que le synonyme de regret, de peine et de tristesse.
Bonne journée


Hors ligne katrinap

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Re : Une peine immense
« Réponse #57 le: 03 décembre 2021 à 11:35:01 »
philippe
oui il faut du temps beaucoup je pense pour que les souvenirs ne soient pas le rappel cruel de la perte et de l'absence, et je pense même que le temps n'est pas linéaire et que ce qui fait sourire le lundi peut faire pleurer le mardi pour divers motifs si tant est qu'il y ait des motifs
mais on sent qu'on a passé un cap dans le deuil quand on se sent porté par ses souvenirs
vous y arriverez, je sens en vous cette force et capacité de résilience
avez vous pensé à écrire?
je vous embrasse bon week end
katrin

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Re : Une peine immense
« Réponse #58 le: 06 décembre 2021 à 01:12:58 »
Philippe,
J'ai lu avec attention tous les messages de ce post et votre histoire fait un peu écho à la mienne sur certains points.
Je suppose que vous êtes fils unique?
Je vous partage mon histoire:
Moi je suis fille unique. A 27 ans, mon père décède à l'âge de 72 ans d'une fracture du col du fémur qui faisait suite à un Alzheimer. Mon père avait vécu la déchéance avec son Alzheimer mais suite à sa fracture du col du fémur, là, ça a été la descente aux enfers. Il était alité pendant 6 mois. Il a eu des escarres sur la peau. Rien que d'y penser, ça fout le moral en trompes. Ce n'est pas moi qui me suis occupé de mon père. Au début, il était hospitalisé puis ils ont mis en place l'hôpital à domicile mais ce n'était pas terrible comme accompagnement. Des auxiliaires qui changeaient tous les jours. Parfois une gestion complexe des retards, absences,....Ma mère était déjà assez malade et elle ne pouvait pas changer mon père.
Mon père est mort 6 mois après sa fracture du col du fémur. Il est mort quand même jeune: 72 ans seulement.
A ce moment là, j'étais mariée et j'attendais la naissance de mes jumeaux lorsque mon père est mort. Sa mort a été dure à encaisser mais c était une délivrance aussi car je me disais qu'il ne pouvait pas encore plus souffrir que ce qu'il avait vécu.

Je ne pouvais pas trop céder au deuil car je devais trouver les forces pour l'arrivée des jumeaux.
Ma mère, suite au décès de mon père, était en totale dépression. Elle pleurait et était si triste et si seule.
Je voulais l'amener chez moi mais mon conjoint ne voulait pas.
3 ans après le décès de mon père, mon conjoint décide d'amener ma mère chez moi.
On vivait chez moi avec les enfants, mon mari et ma mère.
Au début, on s'est dit que comme je reprenais le travail, ma mère allait s'occuper des enfants en mon absence.
Sauf que dans la réalité, ma mère avait tellement d'antécédents, qu'elle était juste présente mais ne pouvait pas trop s'occuper des enfants.
La cohabitation a été très dure. Mon conjoint était désagréable avec ma mère. Il ne la supportait pas, ne lui disait pas bonjour,....Et cela blessait ma mère. Mon conjoint était jaloux même de la relation qui m'unissait à ma mère.
J'avais vécu un véritable enfer entre mon conjoint qui détestait ma mère sans raison et ma mère qui finissait aussi par haïr mon conjoint.
Je tentais de concilier tant bien que mal tout le monde. Je faisais de mon mieux pour que ma mère soit à l'aise. Parfois, il nous arrivait aussi de nous chamailler mais jamais plus de 2 jours. Elle me pardonnait toujours avec son grand coeur.
Même si on se chamaillait, les enfants venaient me réconcilier avec ma mère.
Puis en 2019, ma mère a eu des complications cardiaques AOP. Elle a fait 4 AOP en 4 mois. On a crû qu'elle allait y passer tellement les crises sont impressionnantes.
Elle a guéri et une femme médecin m'avait dit au téléphone: "votre mère avec ses antécédents, elle ne sera jamais stable. ça va même s'empirer." J'étais si désemparée après ce coup de fil. Mais grâce à la volonté divine, elle s'en était sortie et elle allait bien. Elle était stable. J étais tellement contente d'avoir ma maman stable et avec moi.
Puis fin mars 2021, elle a eu un kyste ovarien. J'étais en télétravail et je lui ai dit que je comptais la prendre d'ici 10 jours en consultation mais que pour le moment, le travail n'accepterait pas d'absence. Son kyste s'empirait. Puis elle le sentait carrément dans la peau. Je décide donc d'appeler les pompiers et ils l'emmènent à l'hôpital. Comme vous le dîtes, l'hôpital n'est pas le meilleur lieu pour s'occuper des personnes âgées.... Elle était mal voyante et les aides soignantes refusaient de lui donner la chaise percée et refuser aussi de l'accompagner aux WCs. Ce qui m'a fait le plus mal, c'est qu'avec ce covid, les visites étaient interdites. Ma mère m'a appelé le dimanche 11 avril et m'a demandé pourquoi je n'étais pas venue la voir et je lui ai répondu que l'hôpital ne voulait pas. Elle était en larmes en me disant qu'elle souffrait trop et qu'elle voyait la mort approchée à grands pas. Elle m'a dit de prendre soin des enfants.
Ils ont fait 2 opérations à ma mère et je n'ai même pas pu la voir.

Ils m'ont ensuite appeler ce lundi 12 avril 2021 à 4h du matin pour me dire que ma mère était en réanimation et que ses reins ne fonctionnaient plus. J'ai donc averti le travail que je m'absentais et je suis allée voir ma mère.
Elle était contente de me voir et m'a appelé de sitôt par mon prénom.
J'essayais de voir si elle avait toute sa tête. Je lui ai demandé ce qu'on lui faisait. Elle m'a dit qu'ils étaient en train de lui faire une dialyse car ses reins lui avaient fait trop mal. Elle m'a dit qu'elle voyait la mort approchée à grands pas et qu'elle allait pas tarder. Je lui ai dit qu'on savait pas, que seul Dieu sait. Elle m'a dit "non, j'ai eu trop mal. C est sûre que c'est fini."
Elle avait peur, peur pas de la mort, peur de ne pas avoir été assez prier.
J étais en larmes. Et elle m'a dit "non, cesses de pleurer. Moi aussi, mes parents sont morts,....Ton père également est mort....c'est comme ça,...on va tous mourir." puis elle m'a dit "Non ma fille, je ne veux pas te voir pleurer."
J'étais si impuissante face à ses douleurs.
Puis elle a appelé par leurs noms chacun de mes enfants et elle m'a demandé de bien prendre soin d'eux. C'est comme si elle me disait qu'ils allaient tellement lui manquer.
Elle a même pensé aux démarches administratives liées au rapatriement du corps en me disant que j'allais galéré vu qu'on n'avait pas fait le changement de sa carte nationale. Même ça, elle y avait pensé.
Puis, je me suis dit qu'il serait plus adéquat de voir le médecin pour avoir un vrai avis médical. Celui ci m'avait dit qu'il allait tenté son maximum dans ses 3 semaines en faisant la dialyse et qu'après elle pourrait aller mieux. Par contre, il me demandait si elle était autonome dans sa vie de tous les jours et là, je lui ai répondu que non. Qu'elle se déplaçait que dans la maison, que c'était moi qui la douchait, et qui lui faisait les repas. Et là, il était un peu déconcerté et il m'a dit "moi, je vais faire mon maximum mais si la situation se détériore, je ne vais pas faire de réanimation en urgence car ses antécédents sont trop lourds et par rapport à son âge, c'est délicat.". Suite à cette entrevue, je me suis dit qu'il y avait un espoir. Que peut être après les 3 semaines, ma mère pourrait aller mieux.
Comme on avait transféré ma mère pour son opération dans un autre hôpital, sa carte vitale et sa pièce d'identité étaient dans l'autre hôpital. J'ai donc dû aller avec mon mari dans cet autre hôpital.
Puis on revient à la maison. Et là, à 19h15, le médecin m'appelle pour me dire que ma mère a l'air de partir et qu'il fallait que je vienne au plus vite. Arrivé à 19h30, ma mère est décédée à l'âge de 72 ans et on ne m'a pas laissé la voir jusqu'à 20h....
J'étais tellement désemparée …. tellement triste. Je me retrouvais à 37 ans, orpheline de père et de mère.
Même si entre le décès de mon père et ma mère, il y a 10 années, la douleur reste quand même là.
Seule. Même si j'avais un mari et des enfants. Mes parents n étaient plus là. Chaque jour est un combat. J ai souvent des coups de blues.
Je repense comme toi à ce qu'aurait pu dire ma mère dans tel instant.
J'ai ressorti toutes les photos en cherchant les photos où mes parents étaient encore en bonne santé et souriant. J'en ai pas trouvé des masses.... tout un sac de photos et à la fin, on en trouve 2 ou 3 photos où ils étaient en bonne santé....
Puis si seulement j avais pu faire l'enterrement au plus vite. Avec le covid, les frontières étaient fermées. J'avais des démarches administratives pour que ma mère soit "refrigérée" jusqu'à ce que les frontières s'ouvrent.
Le 15 juin, on a rapatrié le corps et le 16 juin, ma mère a été enterré.
Voilà ce que j'ai vécu au cours de cette année. C est dure, éprouvant. C'est vrai qu'avant quand je m'occupais de ma mère c était un peu dure de la doucher, de faire avec ses coups de pompes à cause de sa santé,...mais au moins, elle était présente et avec moi. Mais là, sans elle, j'ai tout mais j'ai rien. Comme tu le disais dans un de tes messages, j'ai trouvé une liberté mais je ne la saisis pas car les personnes que j'ai aimé sont parties.
Parfois, j'aurai aimé avoir juste un message de ma mère dans un rêve pour me dire qu'elle est bien là où elle est.
Puis il y a ces souvenirs qui remontent à la surface comme un film où on revoit des séquences. Parfois, je revois des anciens souvenirs que j avais complétement occulté mais très souvent, c'est l image de l'agonie de ma mère avec ses souffrances à l'hôpital qui me reviennent en tête et là, je me sens si mal. Je me dis que j'aurai dû l'emmener plus tôt à l hôpital, que j aurai dû faire plus pour elle, .....Les regrets viennent comme si ça allait changer quelque chose.
J'aimerai tellement revoir ma mère pour l'embrasser de tout mon coeur et lui dire à tel point je l'aime.
Il y a ce vide de maintenant presque 9 mois. Il m'arrive de compter sans arrêt le nombre de mois comme si ça allait changé quelque chose à ma peine.
C'est dure de vivre un deuil et en particulier celui de la maman.
Courage à tous.




 

Hors ligne Philippe99

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Re : Une peine immense
« Réponse #59 le: 07 décembre 2021 à 17:37:16 »
Merci Katrinap : il m’arrive d’écrire (un peu) mais seulement certaines réflexions, Je ne sais pas à quoi vous pensiez mais je n’écris pas « à mes parents » et je n’écris pas sur les souvenirs du passé; cela me semble difficile aujourd’hui et m’obligerait à ressasser ce terrible passé , déjà trop présent.

Merci Reseau : vous avez vous aussi connu un chemin difficile. Les entretiens avec les médecins, les appels téléphoniques, le labyrinthe administratif, tout ce contexte que vous décrivez fait évidemment écho chez moi et me rappelle de mauvais souvenirs. Oui, le vide créé par l’absence est immense.

La période de creux que je pressentais se confirme. Le moral est touché et c’est donc un peu plus difficile en ce moment. C’était à prévoir, l’hiver arrive, il fait nuit à 17h, il y a (pour moi) moins de légèreté dans l’air (… cela ne veut pas dire grand chose, mais c’est ce que je ressens ), la période des fêtes qui accentue le vide et surtout les dates anniversaire du départ de mes parents qui approchent. Tous les ingrédients du cocktail « moral en baisse » sont réunis. Sans oublier, l’inévitable « passez de bonnes fêtes ! » qui me guette.
Donc il faut lutter un peu plus en attendant que cela passe, mais c’est compliqué car tout manque de saveur.
Merci à tous pour nos échanges.
Philippe