Auteur Sujet: Une peine immense  (Lu 34899 fois)

0 Membres et 2 Invités sur ce sujet

Hors ligne Titi

  • Membre Junior
  • **
  • Messages: 53
  • Le forum d'entraide durant un deuil
Re : Une peine immense
« Réponse #15 le: 10 mai 2021 à 17:10:07 »
Quelle force de vie ...

Et oui, ils seraient très contents ! J'en suis sûre !!

J'aimerais avoir ce courage car la question se pose concrètement maintenant pour moi  >:(

D'un autre côté, c'est vraiment tout l'un ou tout l'autre, à un époque, j'avais entrepris de faire traduire mes diplômes pour aller vivre en ... Norvège, la porte à côté donc  ;D
Plus récemment, j'ai voulu déménager pour fuir, le voisinage, la douleur de la maladie, le confinement et tout ... en fait je comprends que c'était pour me fuir moi, sans aucun réel but.
Et quand papa s'est trouvé paralysé, je me suis félicitée de ne pas être en Norvège, même s'il me reste une certaine nostalgie pour ce pays fantastique. Je sais aussi que, dans de telles conditions, je serais revenue sans me poser de question si j'avais déménagé dans le coin, en France, pas loin d'ici ou même loin d'ailleurs ... je ne travaille plus ...

Mais je comprends parfaitement cette dualité de sentiments, à mon avis, c'est logique, on cherche à avancer malgré tout, à tourner une page, mais sans oublier, et je suppose que ça demande une adaptation de qq temps. Je ne sais pas, c'est l'impression que j'ai.

En fait, à y réfléchir, votre appartement, c'est un peu comme moi et mes parents, on vivait chacun dans sa maison, mais on se voyait 15 fois par jour !!!! Du coup, dormir chez eux et les soigner, ça ne m'a changer que d'inverser les temps passés dans une maison ou l'autre, pourtant, tout le monde dit que c'est tout une histoire. C'est vrai que savoir qu'on a la possibilité de souffler, de s'isoler, même juste une heure, ça permet d'encaisser les moments difficiles. Mais ça me rassurait tellement aussi d'être là, que c'est donnant donnant, ne trouvez-vous pas ?

Hors ligne Philippe99

  • Membre Junior
  • **
  • Messages: 54
  • Le forum d'entraide durant un deuil
Re : Une peine immense
« Réponse #16 le: 11 mai 2021 à 10:15:15 »
En fait, nous avons été confronté à un évènement d’une gravité absolue, la perte de nos parents avec un parcours douloureux qui a changé nos vies, cet évènement restera grave pour toujours, sans réelle explication qui pourrait nous apaiser (pourquoi nous, pourquoi ce parcours de souffrance et de peine, pourquoi maintenant,  pourquoi une perte des deux parents si rapprochée, …), avec peut-être toujours le sentiment que l’on aurait pu faire un petit quelque chose en plus. Face à cela, la vie continue qu’on le veuille ou non. Il faut réapprendre la liberté, même si cette liberté rappelle cruellement le prix qu’il a fallu payer. Avant, la peine venait de ma situation au quotidien, aujourd’hui elle vient des souvenirs; même les bons souvenirs sont encore difficiles car ils témoignent d’une vie passée que l’on ne retrouvera plus.
Malgré toutes les difficultés que cela impliquait, je sais que si je ne m’étais pas occupé de mes parents, je l’aurais vécu encore plus mal, sans parler du fait que c’est à la maison qu’ils étaient le mieux soignés, avec la meilleure attention et le temps nécessaire.
La place des personnes qui souffrent est auprès de ceux qui les aiment …

Hors ligne Philippe99

  • Membre Junior
  • **
  • Messages: 54
  • Le forum d'entraide durant un deuil
Re : Une peine immense
« Réponse #17 le: 28 mai 2021 à 07:58:19 »
Aujourd’hui cela fait exactement 4 mois que ma petite maman est partie et a rejoint mon petit papa, parti à peine 6 semaines plus tôt.
Je concrétise tous les jours l’aspect définitif de la situation; ce point de non-retour devant lequel on reste impuissant, face à sa propre peine. On a beau raisonner, analyser, prendre du recul, se dire qu’on a fait plus que le maximum, cette peine est bien là, cachée, même dans les moments d’insouciance, prête à resurgir et on a alors l’impression de ne pas avoir beaucoup avancé. Il ne faut plus penser, ne plus penser aux moments de partage, de complicité, ne plus penser aux sourires, ne plus penser au bonheur d’être simplement ensemble. Mais impossible d’oublier …   
Évidemment la vie continue, mais il faut redonner du sens à ce que l’on fait … facile à dire.
Je vais mieux, mais je vis comme avec une blessure béante, elle est toujours présente, toujours douloureuse, surtout si j’y prête trop attention, parfois insupportable, je m’y habitue, je vis avec mais j’y pense en permanence.

Hors ligne Serine

  • Membre Complet
  • ***
  • Messages: 222
  • Le forum d'entraide durant un deuil
Re : Une peine immense
« Réponse #18 le: 30 mai 2021 à 07:24:17 »
Je vous comprends tant.
Ce manque,  cette blessure béante , cette impuissante et cette dure réalité qu'on ne les verra plus jamais. Difficile à accepter. J ai perdu ma maman il y a un an et je n'y arrive pas, c est toujours aussi dur. Dans mes souvenirs,  elle est tellement vivante, comment s habituer à ce manque , parfois je ne réalise toujours pas.
Courage à vous Philippe.
Une pensée à toutes les mamans parties si loin de nous
Bonne fête à elles toutes

Hors ligne Philippe99

  • Membre Junior
  • **
  • Messages: 54
  • Le forum d'entraide durant un deuil
Re : Une peine immense
« Réponse #19 le: 18 juin 2021 à 08:03:21 »
Cela fait aujourd’hui 6 mois, que mon petit papa est parti.
Déjà 6 mois et pour moi c’est comme si c’était hier.
Peu de mots, beaucoup de peine et de tristesse …

Hors ligne katrinap

  • Membre Héroïque
  • *****
  • Messages: 830
  • Le forum d'entraide durant un deuil
Re : Une peine immense
« Réponse #20 le: 18 juin 2021 à 09:05:48 »
bonjour Philippe
ce sentiment que c'tait hier vous le garderez sans doute un certain temps le processus est long
Vous avez dans ce que je peux ressentir à travers vos lignes une forme de résilience étonnante et une vraie force
sans doute celle de l'amour que vous ont donnés vos parents et qui vous porte aujourd'hui malgré la douleur de la perte
venez parler ici de vos parents si vous en avez besoin, pour les faire vivre à travers vos jolis écrits
nous vous soutenons c'est si douloureux
amitié
katrin

Hors ligne Philippe99

  • Membre Junior
  • **
  • Messages: 54
  • Le forum d'entraide durant un deuil
Re : Une peine immense
« Réponse #21 le: 28 juin 2021 à 07:56:12 »
Merci Katrinap pour votre soutien.

Aujourd’hui nouvelle date bien triste, cela fait 5 mois que ma maman est partie. Comme sans doute beaucoup ici, on compte  les mois, comme si cela pouvait changer quelque chose. Le temps passe mais tout est tellement présent.
Pour arrêter de penser, j’essaie de combler le vide par des activités, pour m’occuper l’esprit et m’échapper un peu de cette réalité. Difficile de trouver tout le temps un sens à ce que l’on fait; un peu comme se forcer à rire quand on n’en a pas envie. Bien sûr je suis moins anéanti, mais tout est fragile. Au hasard d’un propos, d’une situation, d’un souvenir, on réalise, à nouveau, et tout remonte à la surface en détail. J’ai désormais la liberté dont je rêvais pendant toutes ces années durant lesquelles je m’occupais de mes parents, mais au final le prix à payer est trop élevé, pour en profiter pleinement pour l’instant.
Les proches, pour qui c’est déjà du passé, un événement dont on ne parle plus; malgré toute leur empathie, leur vie n’a pas changé et poursuit son cours. Alors que pour moi la vie a radicalement changé et il faut combler le vide qui s’est définitivement installé. Cette nouvelle vie où même les instants plus légers ne font que souligner que rien ne sera plus comme avant. Les belles choses de la vie sont autant de moments que l’on ne pourra plus partager. C’est ce qui me fait le plus de mal.
Nous savons tous ici que face à cette blessure immense qui nous touche une lente rééducation doit se faire. Elle est terriblement individuelle, longue, difficile et sans succès écrit à l’avance.

Je vous souhaite à toutes et tous le meilleur et de trouver la paix intérieure et la force nécessaire pour affronter la peine qui nous touche.
Bien chaleureusement.
Philippe

Hors ligne katrinap

  • Membre Héroïque
  • *****
  • Messages: 830
  • Le forum d'entraide durant un deuil
Re : Une peine immense
« Réponse #22 le: 28 juin 2021 à 09:32:26 »
bonjour Philippe
oui les mois passent et on les compte de manière absurde, en effet on attend quoi? one ne sait pas, sans doute une forme de sidération, de choc de se dire qu'on est toujours debout malgré les jours, les semaines, les mois
pour ma part, le comptage était terrible car  i me donnait l'impression que tout allait trop vite et que à telle date il était toujours vivant
on aime se blesser, c'est incontournable dans le deuil
Vous arriverez à remonter la pente, au vu de ce que je pressens de votre force de vie
mais en effet, rien ne sera plus léger, il y a aussi dans le deuil une  "plus value " sur soi, si je peux parler ainsi, une forme de regarde sur la vie plus grave mais aussi plus portée sur la beauté des petits moments que l'on aime, faire plaisir à soi parfois et à ceux qu'on aime, car on mesure pleinement la richesse d'être en vie, et que ce qui est futile doit être laissé de côté car le bonheur est ailleurs, dans le soleil, les moments heureux même fugaces, ce que vous aimez surtout
On a aussi le devoir de mémoire, être là pour faire vivre ses parents à travers ce qu'on regarde et fait ce qui rappelle ce que nos parents aimaient faire, le fait de s'astreindre à construire son bonheur parce qu'ils en seraient heureux pour vous et que le seul véritable bonheur es parents est de savoir son enfant en vie et soucieux d'être heureux
Alors en se mettant dans cet état d'esprit, on devient nostaligo heureux, on est double, on est pluriel, on reste soi et on devient autre, une partie de ses parents rentre en soi, et on se sent moins seul, porté
amitié
katrin

Hors ligne Philippe99

  • Membre Junior
  • **
  • Messages: 54
  • Le forum d'entraide durant un deuil
Re : Une peine immense
« Réponse #23 le: 28 juin 2021 à 20:06:00 »
Très juste Katrinap.

Il y  a sans doute par moment , consciemment ou pas, une culpabilité de ne plus avoir de peine, comme si on avait trop rapidement tourné la page. On confond alors la peine et l’oubli. Au final, il y a la théorie que l’on peut aborder avec lucidité, puis il y a la vie au quotidien où la peine peut vous submerger instantanément, sans que l’on ne maîtrise rien.
J’essaie toutefois de ne pas faire les choses « pour«  mes parents ou parce qu’ils auraient été heureux que je le fasse. Je le fais exclusivement pour moi, parce que j’ai envie de le faire, afin de ne pas m’enfermer dans un cadre, avec l’obligation de faire ou la déception de ne pas y parvenir et ainsi trahir  mes parents. Je sais que quoi que je fasse sur le plan personnel ou professionnel, ils étaient heureux pour moi. Pour autant, être totalement heureux est actuellement difficile car il y a toujours des moments qui nous ramènent à la dure réalité de la perte irrémédiable des êtres chers. On peut tourner le problème dans tous les sens, chercher des explications, se faire aider, au final c’est un combat que l’on mène seul pour redonner du sens à sa propre vie et c’est terriblement difficile.
En effet, rien ne sera plus comme avant (c’est le côté négatif) et on apprend à relativiser ce qui n’est pas essentiel pour soi (c’est le côté positif).

Hors ligne Philippe99

  • Membre Junior
  • **
  • Messages: 54
  • Le forum d'entraide durant un deuil
Re : Une peine immense
« Réponse #24 le: 12 juillet 2021 à 09:17:12 »
Encore des dates, toujours des dates.
Aujourd’hui c’est l’anniversaire de ma maman. Mais plus rien à fêter.

Comme généralement le lundi, je ferai un crochet au cimetière, pour arroser les plantes et sans doute déposer des fleurs (ma maman adorait les fleurs). Je continue à dire « je vais voir mes parents », comme avant , même si cela fait mal. Je ne sais pas comment me positionner par rapport au cimetière. Ne pas y aller est comme un message d’oubli, alors j’y vais, c’est la seule chose que je peux encore faire pour eux. Comme toujours un moment difficile; je ne vais pas bien avant, pendant les quelques minutes où je reste c’est souvent compliqué et je vais mieux après; comme si j’avais passé une épreuve. Se dire que j’ai désormais mes habitudes dans ce cimetière, le chemin à parcourir, les stèles que l’on reconnaît, le point d’eau, le pin qui ombrage la tombe de mes parents … c’est inimaginable.

Les jours s’écoulent inexorablement dans cette nouvelle vie qui n’est pas installée. Un peu comme un déménagement précipité, rien n’était prévu, les cartons sont partout, mais rien n’est en place car pas envie de déballer et de tout réorganiser. Je fais de petites choses dans le seul but de m’occuper l’esprit pour ne pas trop penser. Toujours ce sentiment que, dans un autre contexte, un autre état d’esprit et surtout sans cette peine, on pourrait profiter pleinement de ce que l’on fait, alors que tout manque de saveur. La joie de faire des choses n’y est plus depuis longtemps et l’envie est un effort. Je profite de moments fugaces, mais le retour à la réalité est cruel. Pourtant c’est la seule solution partielle que j’ai trouvée pour l’instant. Donc je fais l’effort de chercher ce qui pourrait attirer ma curiosité; rien d’exceptionnel, il en faut très peu pour que je me demande ce que je fais là. Il faut se forcer un peu, dans la mesure du possible, pour ne pas sombrer et ressasser tous les moments terribles en cherchant où était la faille et ce que l’on aurait pu changer.
Hier, j’ai participé à une activité sportive, démarrée depuis peu. Je n’avais pas envie d’y aller, mais j’ai quand même fait l’effort. C’était une compétition et il s’avère (malgré ou peut-être grâce à mon détachement sur l’événement) que je l’ai remportée et avec un résultat inégalité selon les organisateurs. Alors que les gens autour de moi me félicitaient, j’étais comme ailleurs, content mais finalement peu impliqué et sans exaltation. L’impression d’être mi-acteur, mi-spectateur de sa vie. Plus tard j’ai surtout pensé à mon papa qui aimait me dire « là tu as fait fort », j’ai revu son beau sourire quand il était heureux pour moi … plus heureux que moi. C’est l’exemple type; tout manque de saveur, plus rien n’a de valeur. Le seul point positif, quand j’étais à ce que je faisais, évidemment je ne pensais pas à autre chose.

Dans la vie « normale », au quotidien, on essaie toujours de se positionner dans la situation la plus confortable pour soi ou faire en sorte qu’une situation désagréable dure le moins longtemps possible, on réfléchit, on agit, on cherche des solutions pour que cela change, on peut faire une pause. En l’espèce c’est différent car la situation de fond restera inchangée à jamais, elle est là en permanence et il n’y a pas de solutions pour contourner le problème. Il ne suffit pas d’avoir juste de la volonté, bien sûr ça aide grandement, mais sur le principe nous voulons tous aller mieux, pour autant la blessure profonde est là et très difficile à soigner.

Je suis encore plus sensible à la futilité des discussions ou la superficialité des relations. Les gens qui n’ont pas le moindre souci (et la plupart ne s’en rend même pas compte), mais appellent presque à l’apitoiement pour pas grand chose. Je ne dis rien, j’ai juste perdu mes deux parents … De l’extérieur personne ne se doute de rien, personne ne peut imaginer ma peine car le masque est bien en place depuis longtemps. Je n’ai absolument aucune aigreur envers les autres car il faut vivre ces situations terribles pour vraiment comprendre.
Pris au pied de la lettre, la vie continue. Cette phrase qui ne veut rien dire; comme si on pouvait passer facilement à autre chose.

La bienveillance est bien rare dans notre société, il faut venir sur ce forum pour la trouver dans chaque message. Pas de débat, de méchanceté, de controverses stériles, juste des paroles vraies de personnes qui savent ce qui est essentiel …

Bonne journée
Philippe

Hors ligne Serine

  • Membre Complet
  • ***
  • Messages: 222
  • Le forum d'entraide durant un deuil
Re : Une peine immense
« Réponse #25 le: 12 juillet 2021 à 19:50:44 »
Je vous comprends tellement dans ce que vous dites.  Je ressens la même chose.  Nouvelles habitudes,  nouvelle vie qui ne ressemble plus à rien, perte de la joie de faire les choses qu'on aimait avant. Je suis comme vous,  je le fait mais sans le plaisir.  Et non , cette fois il n'y a pas de solution pour essayer d arranger la situation.  Cette cruelle réalité  est bien  là  et rien ne pourra la changer.
Oui ,  nous nous comprenons  ici ,  nous savons.
J'ai toujours mon papa qui a des soucis de santé,  on s'occupe de lui et j en profite  un maximum  car je sais que tout peux basculer d'un coup. Je regrette tellement de ne pas  avoir profité de ma maman encore plus.
Courage à vous.

Hors ligne Philippe99

  • Membre Junior
  • **
  • Messages: 54
  • Le forum d'entraide durant un deuil
Re : Une peine immense
« Réponse #26 le: 12 juillet 2021 à 20:44:54 »
Merci Serine.
Je suis sûr que vous êtes aux petits soins avec votre papa et que cela vous fait du bien d’être avec lui. D’une certaine façon, par sa présence, il vous aide dans ces moments difficiles. C’est ce que je me disais au départ de mon papa, la présence de ma maman me soulageait un peu et c’est finalement elle qui me réconfortait (alors qu’elle ne communiquait plus).  Elle était là donc il ne fallait pas lâcher l’affaire; malheureusement tout est allé si vite …

Bonne soirée

Hors ligne Philippe99

  • Membre Junior
  • **
  • Messages: 54
  • Le forum d'entraide durant un deuil
Re : Une peine immense
« Réponse #27 le: 28 juillet 2021 à 08:01:30 »
Aujourd’hui 28, cela fait 6 mois que ma maman est partie.
Demain 29, un évènement majeur, extra ordinaire et qui va changer profondément et définitivement ma vie, aura lieu. Cet événement est l’aboutissement  d’un long processus entamé il y a 3 ans. Seuls mes parents connaissaient en détail  l’intégralité de ce parcours de vie qui a débuté il y a 34 années. Le fait que cet événement arrive en plein deuil lui enlève toute sa saveur. Le plus important pour moi était de le partager avec mes parents. Tout ce qui était prévu après, permettait de m’occuper de mes parents avec un peu plus de sérénité. Au final, plus rien n’est prévu, c’est le vide dans le vide.
On commence déjà à me dire « alors, tu dois être heureux ? », je ne dis rien … je suis tellement triste, mais qui pourrait le comprendre dans le contexte de cet événement …
« Modifié: 28 juillet 2021 à 08:10:35 par Philippe99 »

Hors ligne katrinap

  • Membre Héroïque
  • *****
  • Messages: 830
  • Le forum d'entraide durant un deuil
Re : Une peine immense
« Réponse #28 le: 28 juillet 2021 à 09:41:48 »
ce que le deuil m'a appris paradoxalement est de donner toute sa valeur à chaque événement, et de le vivre pleinement bonheur ou malheur
profitez de cet évènement extraordinaire du 29 pour ne jamais avoir à le regretter si vous le vivez avec fadeur
faites vous plaisir vivez ce moment
on est là pour vous
katrin

Hors ligne Philippe99

  • Membre Junior
  • **
  • Messages: 54
  • Le forum d'entraide durant un deuil
Re : Une peine immense
« Réponse #29 le: 28 juillet 2021 à 12:22:42 »
Je comprends ce que vous voulez dire, j’y adhère pour les petits moments.
Mais là en l’espèce, cet événement extra-ordinaire (pas forcément dans le sens  exaltant, d’où l‘’espace entre extra et ordinaire), est une lame de fond gigantesque dans ma vie, qui n’arrive qu’une fois et dont je garderai pour regret que mes parents ne soient pas là pour le vivre avec moi. Cette lame de fond arrive derrière le décès de mes parents, ce  qui a déjà changé toute ma vie, vie qui est encore instable.
Vous aurez compris que je n’ai pas le cœur à détailler cet événement. Mais pour imager très globalement, imaginez  que durant des années (34 ans !) vous construisez une maison, avec peine et effort, vos parents voient ce que vous faites, ils partagent vos moments difficiles et  vos moments heureux dans toutes les étapes de la construction, ils sont discrètement inquiets sur le devenir de cette construction, ils sont fiers de ce que vous faites et vivent le projet à travers vous.
Puis le jour où le projet abouti avec succès et permet de tourner la page avec sérénité, le jour où la chose la plus merveilleuse serait de partager ce moment ensemble, le jour où les inquiétudes et les soucis peuvent disparaître, ce jour-là, ils ne sont plus là. Ils n’auront pas pu vivre la fin de l’aventure.  Mon père m’aurait dit « là tu as fait fort », ma mère « ça ne m’étonne pas il sait tout faire », les phrases de parents qui ne vivent que pour leurs enfants et qui sont encore plus heureux qu’eux lorsque tout va bien.
Donc, oui, c’est difficile pour moi et cela renforce la difficulté à trouver une nouvel axe de vie et lui donner du sens.
« Modifié: 28 juillet 2021 à 12:24:35 par Philippe99 »