Il y a un an aujourd’hui, 28 janvier, je vivais le deuxième jour le plus terrible de ma vie.
Aujourd’hui, je n’ai pas les mots; je suis juste abattu et triste.
Pour lui rendre à nouveau l’hommage qu’elle mérite, j’ai décidé de partager quelque chose de plus personnel; ce que j’ai écrit et lu pour le départ de ma maman.
Philippe
Ma petite Maman,
Il y a quelques semaines seulement, Papa nous quittait, laissant un vide immense et une douleur terrible.
Je ne t’ai rien dit pour te protéger le plus possible, mais je pense que tu avais perçu ma peine. C’est pourtant toi qui me remontait le moral.
Tout s’est enchaîné tellement vite.
Aujourd’hui c’est toi qui pars et c’est à nouveau un pilier de ma vie qui s’écroule.
En sept ans et demi, que d’épreuves, que de combats !
La place des personnes en difficulté est auprès de ceux qui les aiment.
J’ai fait tout ce que je pouvais pour t’éviter les difficultés et la cruauté du quotidien, je ne suis même pas certain d’y être vraiment parvenu.
J’ai une profonde gratitude envers les quelques personnes qui nous ont accompagnés; leur soutien est inestimable.
Tu as toujours été forte, beaucoup plus que moi, tu me l’as démontré jusqu’au bout, en m’attendant avant de partir. Tu savais que je tiendrais ma promesse d’être toujours présent et de ne jamais douter que je faisais le maximum.
Tu as toujours été là pour moi; toujours contente dans les bons moments, toujours très soucieuse dans les moments difficiles. Tes cris de joie, lorsque je rentrais à l’improviste, résonnent encore dans ma tête. Nous avons partagé tellement de choses ensemble. Tu t’es dévouée pour moi sans compter.
Je me souviens de tout ce que tu me disais et qui restera à jamais entre nous. C’est toi qui avais raison.
Je souhaite que soit venu pour toi le temps de l’apaisement et de la sérénité que tu mérites tant.
Je vais garder ton sourire dans mon cœur. Ce si précieux sourire qui nous a tenu durant toutes ces années. Ce sourire, avec Papa, nous le scrutions tous les jours, à chaque minute. Nous étions tellement heureux de le voir éclairer ton visage; c’était nos petits moments de partage, ensemble. Ces sourires soulageaient les moments difficiles de notre quotidien; ils illuminaient nos journées.
Tu aurais beaucoup apprécié ce poème :
Un sourire ne coûte rien et produit beaucoup,
Il enrichit celui qui le reçoit sans appauvrir celui qui le donne,
Il ne dure qu'un instant, mais son souvenir est parfois éternel,
Personne n'est assez riche pour s'en passer,
Personne n'est assez pauvre pour ne pas le mériter,
Il crée le bonheur au foyer, soutient les affaires,
Il est le signe sensible de l'amitié,
Un sourire donne du repos à l'être fatigué,
Donne du courage au plus découragé
Il ne peut ni s'acheter, ni se prêter, ni se voler,
Car c'est une chose qui n'a de valeur qu'à partir du moment où il se donne.
Et si toutefois, vous rencontrez quelqu'un qui ne sait plus sourire,
Soyez généreux donnez-lui le vôtre,
Car nul n'a autant besoin d'un sourire
Que celui qui ne peut en donner aux autres.
Tu m’as donné beaucoup de sourires, plus que les mots que tu ne pouvais dire.
Le sourire nous repose quand nous sommes fatigués et nous encourage quand nous sommes déprimés. J’aurais tellement aimé continuer à te faire rire. Ne plus voir ton sourire est une nouvelle épreuve pour moi.
J’ai un profond chagrin de te voir partir, avec Papa, pour toujours, et une extrême affliction face à ces années passées que je rêvais douces et agréables pour vous.
Il va falloir accepter qu’après plus de 62 années passées ensemble, l’un à côté de l’autre, vous ne deviez pas être séparés.
Toi et Papa allez désormais pouvoir reprendre un merveilleux chemin ensemble et veiller sereinement sur moi.
Part apaisée, ma petite Maman.
Je n’ai plus les mots pour décrire l’immensité de ma peine.
Tu pars rejoindre Papa; je vous imagine vous retrouver souriant et joyeux.
Merci d’avoir été ma Maman.
Je vous remercie tous les deux d’avoir été des parents exceptionnels.
Part tranquille, ma petite Maman.