Maman, déjà plus de deux ans et demi que tu es partie...
Etonnamment, j'arrive à vivre, sans toi. La douleur ne m'empêche plus de vivre, elle me rappelle seulement à quel point tout serait tellement plus beau si tu étais là, si tu pouvais partager avec moi mes joies, mes peines, toutes mes aventures... et si je pouvais partager les tiennes.
Tout est toujours si différent… Je me sentirai tellement plus vivante si tu étais là.
Je me sens comme une survivante. Je suis désolée pour toutes les personnes qui vivent avec moi aujourd'hui, mais tout manque de saveur ici depuis ton départ. Peut-être qu'en devenant maman, tout sera différent ?
Le jour où, tout comme toi, je connaîtrais ce bonheur, cela me donnera peut-être une nouvelle vision du monde.
Je rage toujours, pourquoi es-tu partie aussi tôt ? Pourquoi toi ?
Si je deviens maman d'une petite fille, je lui donnerai ton prénom en deuxième prénom.
Je pense à toi, j'ai besoin de toi, besoin que tu me reboostes, quand ça ne va pas.
Besoin que tu me confortes dans mes choix. Du coup, j'essaie d'imaginer ce que tu aurais pu dire en espérant ne pas me planter.
Je savais, lors de la maladie, la souffrance que ce serait de te perdre. J'espérais tellement me tromper.
Malheureusement non. (...) Je n'ai toujours pas trouvé mon tatouage, je voulais inscrire dans ma chair ce lien puissant que nous av(i)ons. Mais rien n'est assez beau, rien n'est assez significatif. Alors j'attends l'inspiration, ce "oui... c'est ça".
Je suis désolée, je me comporte mal. Je ne prends pas assez soin de moi. Cela te ferait de la peine de me savoir ainsi.
Mais ton absence ne m'aide pas à m'en sortir. Parfois je me dis qu'au moins, je pourrais faire attention pour toi, pour ne pas gâcher tout ce que tu aurais souhaité pour moi. Mais n'ayant aucun compte à rendre, ou presque....
Pensées à toutes les personnes qui perdent un de leurs parents avec qui elles ont un lien fusionnel...