J'ai eu la chance de voir mes 2 parents suffisamment longtemps  en bonne santé et vivre de façon autonome jusqu'à l'âge de 88 et de célébrer leur 65 ième anniversaire de mariage.  Mais chaque jour qui passait me rapprochait un peu de la fin de ces belles années.
Le 25 novembre 2018 me donnait  raison de craindre cette fin abrupte d'une belle vieillese pour mes parents et le début d'une course effreinée en solitaire afin de veiller sur eux, car je suis devenue fille unique par défaut ayant dû faire le deuil d'un frère décédé à 26 ans et d' une soeur de 36 ans.  Mon père atteint d'une virulente pneumonie découvre  qu'elle était  la manifestation d'un cancer du poumon non opérable.
C'est à partir de ce moment -là que tout a basculé et que je devais prendre soin seule en même temps de ma mère qui était atteinte de démence  ;elle ne comprenait pas trop ce qui se passait et ne pouvait assister  à tout ce branle- bas de combat pour mon père.  Tout ce dont j'avais le courage , c'était de lui dire que tous les cancers ne sont pas mortels et qu"ellen'avait qu'à penser à Pierre , mon conjoint qui vivait avec un cancer de la vessie depuis 8 ans...

J'ai donc décidé d'arrêter de travailler , car plus rien d 'autres n'avait d'importance que de veiller sur eux.  Je faisais donc les cents pas pour la pharmacie , l'épicerie , l'hôpital ,l'appartement de mes parents...

Au courant, du mois de janvier , la situation s'aggravait.  Il a fallu convaincre mon père que de déménager était la meilleure chose à faire puisqu'il ne pouvait plus prendre soin de ma mère . À ce moment , j'entrepris , seule encore une fois de déménager mes parents affaiblis et malades. Le premier février j'y étais parvenue à faire le tri d'un appartement de 3 étages remplis de biens accumulés depuis des décennies.   Ils aménagent donc dans leur nouvel  appartement qui disposait d'un service santé et dont j'avais pris soin dans le moindre détail    de leur offrir un maximum de confort.  Deux semaines plus tard , j'hospitalisais mon père de façon définitive, alors que ma mère avait gardé à l'esprit qu'il y aurait un retour à la maison dans les  jours  suivants.

Depuis ces évènements ,je ne peux affirmer que j'ai fait mon deuil, car une tritesse m'assaillent à tout instant en pensant qu'il ne me reste que ma vieillle mère affaiblie qui ne semble plus avoir grand intérêt .

Je suis si triste j'appréhende le départ  de ma mère  en prenant soin d'elle comme la prunelle de mes yeux...