Auteur Sujet: Un manque qui revient en fléche  (Lu 6222 fois)

0 Membres et 1 Invité sur ce sujet

Vince

  • Invité
Un manque qui revient en fléche
« le: 27 juin 2016 à 15:50:54 »
Bonjour à tous,

Cela fait maintenant 4 ans que j'ai perdu ma mère. J'avais 17 ans, et après 3 année à combattre son cancer du sein, avec des hauts et des bas, ma mère nous a finalement quitté...
Je n'ai aucun regret des derniers moments avec elle, j'ai toujours été là à l’hôpital pour la soutenir, chez moi je faisais tout mon possible pour qu'elle ne pense pas à sa maladie... Mais le verdict est tombé 1 mois avant son décès, elle ne s'en sortira pas. A ce moment là, j'ai essayé d'être le plus fort possible, lui faire passer ses derniers instants avec mes deux petites sœurs et moi même, profiter d'elle un maximum tout simplement...
Je suis rester fort pour mes sœurs, elles avaient besoin de moi. J'ai décroché mon bac malgré ça, je suis allé en école d'ingénieur, je suis actuellement encore étudiant. Tout le monde dit que je suis fort, indestructible et qu'ils m'admirent pour ça.
Mais au fond de moi je suis complètement perdu, ce n'est qu'une apparence que j'ai envie de montrer pour aider mes sœurs et ne pas montrer ma faiblesse. Là je craque, j'ai tellement mal. Ma mère qui était vraiment parfaite à mes yeux.. Elle n'aura pas été là pour ma première rupture difficile, mes exploits sportifs, ma joie après l'obtention de mes diplômes , les peines de cœur de mes sœurs que je devais endosser...
Franchement je crois que je vais exploser.. Maman tu me manques !
Que faire dans mon cas ? Consulter peut être ?
Je viens ici parce que je ne sais plus comment vivre cette situation...

Nandou_Guanaco

  • Invité
Re : Un manque qui revient en fléche
« Réponse #1 le: 27 juin 2016 à 18:15:35 »
Tu as perdu ta mère au pire moment de ta vie, tu étais déjà en deuil, en deuil de ton enfance pour devenir adulte, c' est ce que dit une psychologue dont on voit régulièrement ses vidéos sur la page FB Comemo.  Tu as fait le maximum pour ta maman, chapeau, tu n' auras donc aucun regret du devoir accompli. Tu t' es occupé de tes soeurs car si j' ai bien compris tu es l' aîné de la fratrie, c' est très honorable à toi, il est vrai que ce devoir t' incombait aussi. Jusque là tu as été parfait et tu as tenu le choc.  Seulement voilà, tu n' es pas un robot, aujourd' hui tu craques, alors tu as deux solutions qui t' échoient: te faire soigner ça oui c' est primordial, donc consulter un spécialiste du deuil et te faire prescrire les soins adéquats.

Concernant ton devenir, vu que tes études marchent bien et je t' en félicite il s' agit de remettre au clair la situation avec les autres dont tes soeurs. Il n' y a pas d' autre alternative que d' être franc et de leur dire: oui j' ai été fort, oui je vais épaulées, j' ai fait le maximum, je n' ai rien à me reprocher mais maintenant je suis fatigué, vous devez prendre le relais, vous devez  vous prendre en charge progressivement, j' ai besoin de souffler, moi aussi je souffre même si je tente de le cacher par dignité. Voilà, je craque, je suis épuisé, non je ne suis pas faible, je suis fort car j' ai tenu bon jusqu' ici, 4 ans contre vents et marées, maintenant je n' en peux plus et à partir de là tu vas discuter avec chacune et chacun et vous allez vous attribuer les fonctions, devoirs et autres qui vont rendre ta vie supportable.

Sache que de là haut ta mère est fière de toi et veut ton bonheur rappelle-le aussi à tes soeurs, le meilleur hommage que vous puissiez lui rendre est de réussir votre vie.  Courage, le deuil n' est pas linéaire, tu auras d' autres retours de bâtons, mais tu les encaisseras mieux dorénavant avec une situation aplanie. Bisous.

Hors ligne souci

  • Membre Héroïque
  • *****
  • Messages: 2728
Re : Un manque qui revient en fléche
« Réponse #2 le: 27 juin 2016 à 18:24:05 »
    Bonjour Vince,

    Une histoire triste mais de grand courage ...
     
    Dans les premiers moments du deuil, il peut venir une grande énergie pour contrer le malheur: tu t'es consacré à tes soeurs et à faire "tout bien".

    Et puis voilà le moment où ces forces t'abandonnent, où ta mère te manque, où tu n'en peux plus de faire le fort ...

    C'est si dur, cette ombre sur tes jeunes années ...
    En tant qu'aîné de fratrie, tu as pris sur toi, tu t'es montré digne de la bonne éducation que ta maman t'a transmise.

     Et tu peux souffler un peu, maintenant, avouer ta peine et te lamenter sur la rudesse du sort, ici ou chez un psy, n'importe, mais ça fait du bien de déverser sa peine, de dire que l'on souffre du manque d'une personne essentielle.

     Bien malheureusement cela ne nous les rend pas, mais ça soulage, et parler d'eux  assure la continuité de leur présence dans nos vies.

     Le moment le plus délicat est peut-être venu pour toi: prendre enfin soin de TA souffrance, que tu as mise de côté pour encourager les tiens.
     Il n'y a vraiment aucune faiblesse dans cela, au contraire: que de la sensibilité.

    Une sensibilité à laisser entendre en toi.
    Chapeau pour ton endurance, prends soin d'épurer tes poumons pour garder le souffle, sportif !
    Solidairement, Martine.

Hors ligne loulou15

  • Membre Héroïque
  • *****
  • Messages: 653
  • Le forum d'entraide durant un deuil
Re : Un manque qui revient en fléche
« Réponse #3 le: 27 juin 2016 à 21:59:33 »
Je salue l'énergie que tu as eu, alors que toi aussi tu avais tant besoin de ta maman, elle doit etre fière de toi !
mais il faut que tu penses à toi aussi, tu es en souffrance parce que tu as voulu tenir pour tous jusqu'à maintenant ...
il faut s'écouter et demander de l'aide (psy, ami, proches ...) il faut aussi que toi tu evacues cette douleur que nous connaissons tous ... je te souhaite du courage ... mais je suis sur que tu en as encore un peu en reserve


Vince

  • Invité
Re : Un manque qui revient en fléche
« Réponse #4 le: 28 juin 2016 à 11:58:52 »
Merci beaucoup pour vos messages.

Il m'aident à y voir plus clair sur ce que je dois faire.. Je vais  parler de mes peines avec mes sœurs et les personnes qui m'entourent, c'est vrai que je commence à ne plus pouvoir endurer ça tout seul, même si d'un coté aider mes sœurs a été une aide pour moi.
Je suis content d'avoir trouver un forum tel que celui-ci, je ne suis pourtant pas un grand fan de cette pratique mais écrire me soulage finalement.
Je lis beaucoup de témoignages, mais je n'arrive pas à trouver des cas similaires au mien, même si chaque deuil est unique, certains s'en rapprochent plus ou moins.

Tu as perdu ta mère au pire moment de ta vie, tu étais déjà en deuil, en deuil de ton enfance pour devenir adulte, c' est ce que dit une psychologue dont on voit régulièrement ses vidéos sur la page FB Comemo. 

Merci de me donner ce lien vers ces vidéos, ça m'aidera beaucoup je pense.
Vous avez raison, on doit vivre pour que l'être aimé soit fière de nous, c'est pour ça que je continuerai à me battre pour réussir mes études, mes convictions et mes choix !

Encore merci à vous trois du fond du cœur,

Vince

Nandou_Guanaco

  • Invité
Re : Un manque qui revient en fléche
« Réponse #5 le: 28 juin 2016 à 14:23:46 »
Cher Vincent

Pour mieux affronter ton deuil, car tu n' y étais pas préparé comme nous tous ici, c' est le grand dilemme de notre vie trépidante, moderne, aseptisée etc, nous avons accès à tout sauf à savoir de manière innée ou automatique comment endurer le deuil.

Donc pour comprendre ce qui se passe en toi et qui est tout à fait naturel, voici les repères:

https://www.facebook.com/comemo.TLD/?fref=ts

Tu fais défiler, une psychologue parle régulièrement par l' intermédiaire de vidéos

Et surtout ne pas rater le psychiatre Christophe Fauré, grand spécialiste du deuil, dont voici les vidéos:

https://www.bing.com/videos/search?q=christophe+faur%c3%a9+deuil+psychiatre&FORM=HDRSC3

Regardes-en une par jour, car il y en a beaucoup, c' est par thème, mais tu comprendras beaucoup de choses sur ce qui se passe quand on est confronté au deuil, avec les conseils, les exemples etc

Bon courage, tu as pris de sages résolutions pour te préserver, c' est très bien, tu es courageux pour toi et pour les autres mais maintenant tu vas t' occuper de toi.  Bisous et tiens nous au courant.




Vince

  • Invité
Re : Un manque qui revient en fléche
« Réponse #6 le: 03 juillet 2017 à 14:18:27 »
Bonjour,

Je reviens ici pour vous dire que durant toute cette année je me suis occupé exclusivement de moi. J'ai fait comprendre à mes soeurs qu'elles peuvent se débrouiller sans moi, même si bien sûr je reste toujours là en tant que leur grand frère. Bien sûr ma mère me manque toujours, mais quand j'y pense je revois surtout les bon moments passés avec elle. Il est vrai que le temps permet de cicatriser les blessures même les plus profondes, même si celle là ne sera jamais vraiment effacée.

Je suis maintenant diplômé, j'ai une copine extra, et des potes géniaux. Pour tout ceux qui sont en deuil, laissez couler vos larmes et laisser libre cours à vos émotions. Le temps est le meilleur remède. Vous verrez que la vie est loin d'être finie, que les choses retrouveront leurs goûts et leur couleurs.

Bien à vous,

Vince

Hors ligne elisa.

  • Néophyte
  • *
  • Messages: 9
  • Le forum d'entraide durant un deuil
Re : Un manque qui revient en fléche
« Réponse #7 le: 03 juillet 2017 à 17:26:51 »
Bonjour,
j'ai 15 ans et lorsque ma mère est décédée, j'ai également tenté de tous garder pour moi. J'ai aidé mon père pour les obsèques etc, dans les premiers tant je bougeais pour oublier. J'ai essayé d'être forte, là pour mon frère et pour ma sœur; mais au final un jour j'ai pleuré devant eux et ils m'ont avoué avoir été soulagé. Aider tes sœurs c'est courageux mais dans ma famille dire lorsque nous nous sentons mal ça permet d'échanger des souvenirs, des points de vues. Peut-être devrais tu essayer?
Bonne chance en tous cas.
Elisa