bonjour,
oui effectivement, mon mal-être dépasse le deuil, je suis mal depuis enfant... Ma situation familliale n'aidait pas, ma maman était bipolaire... Il faut croire que je tiens d'elle plus que je ne le pense. j'ai aussi subit des agressions. Enfin bref, un beau paquet de noeud mais leurs absence, c'est ce qui me pèse le plus. leurs absence et tout ce qui n'a pas été résolu.
hier, ca faisait 11 mois que ma grand-mère n'était plus vivante. la claque. pourquoi c'est toujours quand on approche des 1 ans que je pete les plombs ? pas besoin de vous raconter la douleur vive, les détails qui me déchirent... au revoir à l'odeur du café mélanger à la cigarette, aux pates aux jambons, aux câlins qui sentent la menthe, aux disputes qui égratignent, a la douceur de ses cheveux, à son rire communicatif... je suis vraiment devenu expert en acrobatie aquatique. entre l'apnée, l'endurance, la douleur et quelque part par là, une certaine beauté.
MAIS ELLES ME MANQUENT PUTAIN !
je pense à l'EMDR, j'ai vraiment envie de le faire... mes thérapeutes sont réticents parce que certains pensent qu'il y a des contre indications... comme les traumas " complexes". je crois qu'il entendent par là, les traumas répétitifs, vécu dans l'enfance ? quel trauma n'est pas complexe sérieux ? j'attends sagement qu'ils se décident.
j'ai été à un groupe de parole. j'ai entendu de la part des autres, tous ces mots que je croyaient interdit. ah bon ? on a le droit ? d'être terrassé par la douleur tout en n'étant pas sure que même en ayant le choix on voudrais revenir à cette vie d'avant ? ah bon ? j'ai le droit d'être soulagée que ma grand-mère ne souffre plus, que ma mère ne menace plus de suicider ? vraiment ?
c'est bizarre, ma douleur s'amplifie parfois quand je me sens entendue et comprise... peut être parce qu'à ce moment là, je me rejoins enfin ?
et sinon, apreter vous à bondir... j'ai participer à 3 jours d'art thérapie. ce qui en soi est une bonne chose. j'ai aborder là bas la douleur que je ressentais, l'impression d'être seule à en mourrir L'IMPOSSIBILITE d'accepter leurs morts.
les thérapeuthes ont insistés pour me faire dire que j'acceptais leurs mort. j'ai continuer à dire non. quoi dire d'autre ? que c'était ok d'avoir perdu mes deux phares? que c'était ok qu'elle n'existent plus dans ce monde devenu tellement instable et effrayant ? j'ai dit NON. j'allais quand même pas dire oui alors que je pensais non ? c'est peut être ce que j'aurais du faire...
ils m'ont dit que je me complaisais dans ma souffrance que c'était une certaine jouissance, que j'étais dans une position de victime et que je voulais juste qu'on dise " regarder comme elle malheureuse". qu'un deuil, au dessus de 6 mois, c'était PATHOLOGIQUE. je vais me retenir de les insulter… parce qu'en plus je les connais et je les apprécient, d'ordinaire.
qu'on soit claire : OUI je suis dans une position de victime. qui se définit par être dans l'incapacité en gros d'apporter soi-même une réponse à son mal être. de ne pas avoir de pouvoir, de ne pas l'exercer et de rester dans une position passive.
QUI, face à la mort de son ou ses proches ne SUBIT pas tout ce qui en découle ?? quand la tristesse, la chagrin, l'amertume plante leur cros dans votre poitrine ? est ce que je suis la seule à avoir l'impression d'être engloutie, que je pourrai JAMAIS JAMAIS JAMAIS JAMAIS ACCEPTER LEUR MORT ! est ce que ce n'est pas normal ? je parle pas de la vie de tous les jours, de la vie quotidienne ou parfois, par moment, j'arrive à sourire en me disant, je vais y arriver, j'y arrive jour après jour. je parle des vagues, de l'impossibilités de respirer, des réveils en larmes la nuit.
Evidemment, que j'ai aucun pouvoir la dessus. tout ce que je tente de faire, c'est de survivre, de surfer, de tenir... mais je les aimes vous comprennez ? maman, bonne maman, je les aimes à pouvoir mourir rien que de les aimer. une victime, une jouissance? jai cru que j'allais les mordre, les griffer, les tuer. je suis partie de ce stage, je me suis couchée au bord d'une rivière et j'ai tout simplement disparu au fond de moi même. puis j'y suis retourner le lendemains. pour les regarder et en face, leurs dire qu'ils avaient rien compris, que j'étais pas brisée, et que même si je l'étais, j'attendais plus rien d'eux. mais je suis restée, parce que c'est comme ca, je tiens debout. MOI, UNE VICTIME ?