Auteur Sujet: un deuil chaotique  (Lu 10730 fois)

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un deuil chaotique
« le: 01 juillet 2021 à 00:23:26 »
Bonjour,

c'est cruel comme les mots me semblent inutiles. chaque jours qui passent n'est qu'une croix de plus sur le calendrier. Encore des croix. je suis désolée, c'est une entrée en matière plutôt morose mais ca résume bien ce que je ressens.

il y a deux ans, ma mère est décédée sans raison connue. elle avait 56 ans, elle était en mauvaise santé générale mais n'avait de maladie connue mis à part qu'elle était une grosse fumeuse.  un soir, ( un de plus) je l'ai eu au téléphone et elle toussait beaucoup, je lui ai demandé d'aller voir un médecin, elle s'est voulue rassurante en disant qu'elle y avait été... je n'ai pas écouté cette boule de lave qui me tordait l'estomac et je me suis dit qu'il fallait lui faire confiance. j'ai hésité... j'aurais appeler l'ambulance, contre son gré, je serais aller dormir chez elle pour être là au cas ou. mais je me suis dis que je devais construire ma vie. j'avais 26 ans, je commençais des études... je me suis dis qu'elle était adulte, lucide et responsable. Que son médecin était compétent.

le lendemain, elle ne s'est pas réveillée.

tout ce qu'il s'est passé ensuite est incompréhensible, et finalement, sans importance. Parce que ce moment, ou j'ai appris son décès, il n'y a plus que ce moment qui résonne comme un écho. tout ce que je vis depuis 2 ans me semble être une supercherie. rien ne compte, juste une phrase, venue de nulle part qui tourne en boucle plus ou moins intensément selon mon état de fatigue " je veux voir maman". c'est la première chose que j'ai demandé quand mon frère m'a " annoncé" son décès ou me l'a plutôt fait comprendre parce qu'il était incapable de dire " maman est morte". je voulais la voir. mais même en la voyant, je ne l'ai pas vraiment vue elle... c'était comme un mannequin de cire, une médiocre imitation... aujourd'hui je crois que je l'attends toujours.

paradoxalement, son décès a été une tragédie et un soulagement... il parait que c'est normal. ca, c'est dis par des personnes qui ne vivent pas ce déchirement. combien de fois ai je rever de ma mère, en vie en lui disant " tu ne peux pas être en vie, tu es morte" en me sentant terriblement angoissée à l'idée qu'elle revienne. tout en pleurant de joie. les cauchemars en disent long. c'est dur, je ne me permet pas complétement de la pleurer, parce que je me sens coupable d'etre soulagée qu'elle ne souffre plus et de ne plus être inquiète. plus jamais je n'ai à choisir entre ma vie et la sienne, inquiète tous les jours de la savoir malheureuse, suicidaire, dépressive... d'avoir peur de lui raconter mes problèmes qui viendrais l'alourdir.

je ne vis que dans la culpabilité. rien de ce que je pense, de ce que j'exprime, de ce que je ressens n'est jamais suffisant. quand je lui dis à l'intérieur de moi que je l'aime, quelque chose en moi sème le doute. quand je parle d'elle et de ses fragilités, je me sens mal de la trahir.

je suis coincée, paralysée, et ma grand mère était une des raisons pour laquelle je tenais le coup. pour la soutenir, la faire rire, l'aimer et me sentir en lien avec ma famille. puis pendant le confinement, le verdicte est tombé ; cancer du pancréas. confinement= plusieurs mois sans la voir... l'entendre pleurer au téléphone de solitude alors qu'elle vivait des semaines à l'hopital. plus un calin, plus un bisou, meme prendre sa main était sujet à controverse familliale. puis elle est partie aussi. j'ai vu son corps et je ne l'ai pas reconnu... j'ai du lui refuser à contrecoeur ce qu'elle voulait le plus... une étreinte.

je "vis" avec tout ca. mais le temps qui passe ressemble à une corde usée dont les liens cassent les uns après les autres. chaque jours est un jours de trop. ma vie a changer de chemin et je ne reconnais rien de ce que je devrais vivre. je suis perdue.
j'ai un tas de jugements qui se placent comme obstacle à écrire ici... mais qu'est ce que j'ai à perdre?  parfois, je souhaite juste les rejoindre ou qu'elles soient. déposer tout ce qui me ronge et moi aussi, quitter le monde. la seule chose qui m'en empêche, c'est d'avoir compris que mes proches comme les personnes qui sont plus éloignées. personnes n'en sortira sans une douleur quelqu'elle soit. et je ne veux pas multiplier la souffrance autour de moi.

mais je risquerais aussi, de ne pas tenir le coup.

je vous remercie d'avoir lu.

Je vais mieux qu'hier, et moins bien que demain...

Hors ligne Mandy

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Re : un deuil chaotique
« Réponse #1 le: 01 juillet 2021 à 08:32:33 »
Bonjour
Je t accueille bien tristement sur ce forum. J'ai moi aussi perdu ma.maman dans des circonstances différentes des tiennes (cancer) mais je me reconnais tout à fait dans tout ce que tu dis et notamment sur les 2 années passées. L'impression que la vie s est figée au moment où elle est morte et que tout est sans saveur depuis. J'ai la chance d'avoir un petit garçon qui est ma bouée de sauvetage même si le fait que ma mere n ait pas pu le voir souffler sa première bougie d anniversaire (il avait 11 mois quand elle est partie) et ne puisse le voir grandir me ronge. J en deviens même jalouse de ma belle mère qui est plus âgée que ma mère et qui peut elle en profiter. Des sentiments pas très jolis car je ne lui souhaite pas du tout de mal. Je pense que c'est la colère et l'injustice qui ressortent d une façon ou d une autre.
Il y a les conférences du dr Fauré qui peuvent aider ou en tout cas donner qq clés. Des groupes de parole aussi; il n y en a pas vers chez moi mais peut être que là où tu habites tu en trouveras.
As tu songe à parler à un professionnel pour cette culpabilité qui te ronge ?
Es tu proche de ton frère ? De ton père ?
Prends soin  de toi, et viens parler de ta maman ici autant de fois que tu veux. Personnellement c'est ma soupape ici,

Hors ligne Philorine

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Re : un deuil chaotique
« Réponse #2 le: 01 juillet 2021 à 09:38:19 »
merci, je suis désolée pour ta maman, te lire me fait me sentir moins seule même si j'aimerais que personne ne connaisse cette souffrance. c'est vrai qu'écrire peut nous soulager...

 c'est vrai que j'ai besoin d'en parler, et de lire aussi des personnes qui vivent des ressentis similaires car très vite, on peut se prendre pour un monstre quand on reste seule. je suis en thérapie ( depuis des lustres comme on dit  ::) ) et ca apporte un certain soutien... Mais ces thérapeutes ne vivent pas ma vie, ils ont une grille de lecture mais le soir, ils retrouvent leurs famille, leurs train-train, leurs démons. c'est difficile de se sentir vraiment en lien quand il y a une "distance thérapeutique". j'ai penser aux groupes de paroles, surtout à l'annonce du diagnostique de ma grand mère... avec le confinement, au moment ou j'ai appeller, il arrêtaient les groupes. alors je me suis dis que j'allais faire comme je pouvais. mais le problème est là : je ne peux plus. ces derniers mois ont été vraiment épuisants, j'ai l'impression d'avoir sérieusement entamer mes ressources intérieur. Mais comme d'habitude, je tiens le coup en surface alors ca passe inaperçus.

pour répondre à tes questions, mon père est hors de ma vie depuis mes 14 ans. il s'est passé des choses vraiment inconcevables ( auxquelles ma mère n'a pas réagit d'ailleurs) et donc, je ne veux pas m'exposer à quelqu'un de malsain. mais je ne lui veut pas de mal pour autant, juste que je lui pardonne mieux à distance. mes frères, ont été marqués par la vie aussi. l'un était militaire, l'autre est éducateur, autant te dire que j'ai intérêt à filer droit ( ce que je ne fait pas, naturellement.) pour te situer, le jour du décès de ma mère, ils m'ont dit deux choses : " ne compte pas sur nous, on vas vivre notre vie chacun de notre coté" et " ne fait pas de conneries, pense à bonne-maman". et c'est à peu près ce que j'ai entendu tout le reste du temps jusqu'à l'enterrement. sinon que mon frère m'a dit que j'étais une gosse qui arrêtait pas de pleurer quand on était enfant et que c'était chiant. que c'était toujours moi qui passait en premier. bref, on est pas très doué dans la famille pour les relations.

je suis pas très douée non plus, il faut l'avouer... j'ai laisser les choses m'échapper. à l'enterrement j'étais pratiquement seule. je ne voulais pas que trop de mes proches amis viennent. c'est incroyable, avec le recul, je me dis que le seul à être venu rendre visite à ma mère dans mon cercle social, c'est mon psy.  ca en dit long sur moi. ma mère, était quand même bien entourée pour son départ, il  y avait pas assez de place dans l'église pour tout le monde, des gens ont fait des malaises du fait de leurs émotions, on a du appeller les pompiers, mes frères étaient entourés de tous leurs collègue et amis. j'étais heureuse de voir ca. toutes ces personnes réunies pour l'être que j'aimais le plus au monde.

je ne sais pas si c'est normal, mais plus que de la douleur, j'ai ressentit beaucoup d'amour. la vraie douleur est venue avec le temps. je ne comprends pas pourquoi on dit qu'avec le temps la douleur s'estompent... plus les jours passent et pire c'est. j'ai quelques périodes de répis mais par vague je suis engloutie. depuis la mort de ma grand-mère c'est encore pire, avec la vente de la maison aussi, l'héritage que je gère si mal, ma vie que je ne sais plus reconstruire. je ne sais pas comment avancer. j'ai l'impression d'être attachée à cette catastrophe par un énorme élastique, plus j'essaye d'avancer, plus je me retrouve entrain de lutter juste pour me lever le matin, me doucher, ... c'est tous les jours, pratiquement tout le temps. c'est ca que les personnes autour de moi ( qui ont encore leurs parents pour la plupart) ne comprennent pas. quand je parle de ma douleur ils se disent " ah oui c'est vrai elle vit des deuils, ca explique tout" mais ils reprennent leurs vie. moi je vis avec ca tout le temps. le jour, la nuit, tout m'y confronte. mais je n'ai pas à vous l'expliquer je pense.

c'est fou le nombre de film, de chanson, ou la mort apparait. à chaque fois, mes jambes se coupent, j'entends un son aigus, je revois des flashs, je comprends plus rien à ce qu'on me dit, je sais plus vraiment ou je suis. ... j'ai le livre du dr fauré et j'ai écouter ses conférences... qu'est-ce que j'ai pu pleurer. Ses mots sont en or. ma plus grande difficulté je pense, c'est d'acceuillir la souffrance. depuis plusieurs mois, je vis sans me retourner. aujourd'hui tout me rattrappe, encore. ce deuil de ma mère, celui de ma grand mère, mais toute mon enfance aussi, mon adolescence, le sentiment d'être seule au monde.

j'essaye de "me raisonner", c'est peine perdue... alors j'ai peur de me morfondre, de me faire assimiler à une vitime passive et barbante... mais comment on peut être actif dans un deuil ? passer à l'action oui mais comment ? je ne pense pas pouvoir accélérer les choses, quand un arbre pousse, c'est pas en le voulant plus fort qu'il va pousser plus vite. mais je suis fatiguée, de pleurer, de résister, d'aller à des rendez-vous, de traverser des anniversaire qui me rapellent la réalité des faits encore et encore. ma mère est morte, et ne reviendra jamais. on avait encore tant de choses à se dire, de dispute à terminer, de choses à règler... j'avais encore besoin d'elle. j'ai toujours eu besoin d'elle et elle a si peu eu la force d'être vraiment là, comme une mère assumée. elle me disait " je t'aime" mais ca voulait dire " j'ai besoin que tu m'aimes". et je n'ai jamais pu lui offrir un je t'aime comme un cadeau qui viendrait spontanément. j'avais a peine la force de lui dire " moi aussi" vite fait... pour lui donner ce qu'elle réclamait. et oui, je l'aime, je l'aimais. je regrette tellement de ne pas avoir eu plus d'espace pour le ressentir pleinement. sans devoir la rassurer, la soigner, la materner. ma petite maman... tout ca est tellement déchirant.

avec la mort de ma grand mère, un autre déchirement est arrivé : quel deuil choisir ? pour qui être triste ? est-ce que je suis équitable ? pourquoi je suis plus atteinte par le décès de ma mère alors que ca fait 2 ans ? quand ma grand mère est partie il y a 10 mois. est ce parce que ma mère est partie sans prévenir ? parce que j'avais un role parentale avec elle ? parce que j'ai passer toute ma vie fusionnelle avec elle ? mais quelle place reste il pour ma grand mère. pour toute sa beauté, sa force, l'odeur du café, les pates au jambon, l'odeur de sa lessive, le bruit de son horloge?

je vais éclater, je finirai par exploser. tout ca me remplit, me déborde, m'épuisent,... je vis minutes après minute sur une mer agitée, j'essaye de garder un certain cap, de pas prendre d'eau, pas chavirer, pas sauter par dessus bord...
Je vais mieux qu'hier, et moins bien que demain...

Hors ligne katrinap

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Re : un deuil chaotique
« Réponse #3 le: 01 juillet 2021 à 10:44:39 »
philorine
des décès multiples sont toujours compliqués
on n'a parfois pas assez d'espace émotionnel pour pleurer les 2 ou plusieurs personnes en même temps, chaque deuil se fait séparément et souvent plus tard
je suis passée par là il y a 4 ans, 3 décès en 5 mois
2 ans c'est encore très court, la douleur ne passera pas en si peu de temps et elle est personnelle à chacun dans son cheminement
pour autant la phase aigue ne peut pas durer éternellement sinon on ne peut plus vivre, le corps, l'esprit et l'émotion ont besoin de reprendre leur souffle
on reconstruit ensuite sa vie différemment avec un manque permanent qui devient familier
ce n'est pas la douleur ou le manque qui s'arrêtent c'est progressivement le sentiment d'irréalité et le fantasme de retour
Vous voyez un thérapeute c'est déjà ça moi c'est l'écriture de mon livre sur mon père qui m'a aidé un peu, et paradoxalement m'a à la fois aidé à réaliser sa perte irrémédiable et à la fois permsi de prolonger symboliquement sa vie avec ce livre
je vous soutiens venez parler ici vous serez lue et comprise
amitié
katrin

Hors ligne Philorine

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Re : un deuil chaotique
« Réponse #4 le: 01 juillet 2021 à 18:42:56 »
l'espace émotionnelle, c'est vraiment ça ! 3 décès en 5 mois, je ne sais pas comment vous avez fait pour garder la tête hors de l'eau. je connais une dame qui a perdu ses deux parents en l'espace de 4 jours aussi... comment un être humain peut se relever après ca ?

j'ai lu un peu partout, qu'un deuil ca durait un an grosso modo... je me suis dis à la mort de ma mère qu'il fallait que je tienne le coup un an. je me suis dis " un an, après, on verra" mais la vie ne s'est pas arrêtée et j'ai vécu en mode pilote automatique jusqu'à ce que 11 mois plus tard, je réalise qu'elle n'allait jamais revenir. je l'ai réaliser une première fois et ce matin là, je n'ai simplement plus pu me lever de mon lit, plus prononcer un seul mot, plus pu faire un seul geste. j'ai été aidée, heureusement, il m'a fallu 2 semaines pour retrouver la force de simplement m'asseoir. mais depuis, j'ai limpression que ma vie n'est faite que de chute répétitve. régulierement je réalise que maman n'est plus là. puis la douleur vive me paralyse. je pleur tout ce que je sais pleurer... je souffre à en vouloir la rejoindre, puis la vie se réinstalle... jusqu'à la prochaine chanson qui passe à la radio, la prochaine date anniversaire... quelque chose qui va me ramener de plein fouet dans le deuil.

est ce que ca se passe comme ca pour vous aussi ? parce que sincèrement je commence à désespérer... à me demander quand est ce que la douleur vas s'estomper. quand est ce que je vais pouvoir refaire des projets concrets. j'étais déjà fragile avant le décès de ma mère, j'étais souvent à l'hopital pour cause de dépression et autre. mais depuis sa mort, j'ai l'impression que mon esprit est une roche fendue. je ne sais pas si m'en releverai un jour.

j'ai tellement peur de vivre d'autres pertes, dans ma famille, prendre soin de soi est mal vu. plus on se malmène, plus on recoit de la reconnaissance. mes frères pourrait mourir, une amie a froler la mort récemment en accouchant... je sais que la mort fait partie de la vie mais celle de ma mère m'a tellement changer... j'ai peur de toute cette impermanence.

est ce que tout le monde vit tout ca ? le deuil a l'air d'être quelque chose de tabou... quelqu'un annonce un décès, pleure quelque temps puis n'en parle plus. est ce qu'on est obligé de se sentir si seule ? je suis loin de ma famille, on ne se voit presque jamais. mais meme quand on se voit, il n'y a pas de place pour les larmes, pas de place pour parler d'elles. je suis entourée, par d'autres personnes mais ils ne traverse pas les memes choses (et je ne leurs souhaite pas). je voudrais tellement les entendres rire une dernières fois, rattrapper toutes ces fois ou j'aurais pu mieux faire. je suis rongée par les remords. je ne sais plus rien changer. même si je tente de réparer, au moins symboliquement ce qui est brisé.

ca faisait plusieurs semaines que je n'avais pas vécu une vague aussi violente. j'ai perdu l'habitude de cette souffrance et je ne sais pas comment traverser encore cette étape. mais être sur ce forum a l'air d'être un bon début. je voudrais juste avoir un peu d'air de temps en temps, pouvoir vivre aussi... à coté de leur mort et de la douleur.
Je vais mieux qu'hier, et moins bien que demain...

Hors ligne Soledad

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Re : un deuil chaotique
« Réponse #5 le: 01 juillet 2021 à 23:17:21 »
Bonsoir Philorine,
Ne sois pas désolée, tu es malheureusement au bon endroit pour t'exprimer et décrire la triste et cruelle réalité comme tu la ressens. Je n'ai pas de mot magique pour apaiser ta peine ni celle de tous à mon grand regret (cela n'existe pas d'ailleurs) je n'ai pas de conseil non plus à te donner simplement une écoute bienveillante comme tous ici. Nous traversons des drames différents, réagissons différemment parfois de manière similaire mais ici tu seras lu, comprise et non jugé.Je suis récente sur le forum mais cela m' apporte un tout petit peu d'oxygène ici, se sentir un peu moins seule dans cette tempête, ce tsunami, j'espère qu'il en sera de même pour toi.Il est parfois plus facile de raconter ce que nous ressentons, traversons à des personnes qui connaissent malheureusement la terrible épreuve qui est de perdre un être très cher. Concernant ton questionnement sur la durée "d'un deuil' il n'y en a pas nous sommes tous différents (je n'aime d'ailleurs pas cette phrase" il faut faire son deuil) Je te souhaite un peu de répit, de la lumière sur ton chemin et trouver quelque chose qui saura t'apaiser un peu, bon courage ...

Hors ligne Mandy

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Re : un deuil chaotique
« Réponse #6 le: 01 juillet 2021 à 23:19:46 »
Et faire tabula rasa ? Changer de vie, de ville voire de pays ? Cela peut paraître extrême mais si tu n'as pas de compagnon ni d enfant et que les personnes les plus importantes de ta vie ne sont plus là....Je ne dis pas que cela sera magique ou que cela effacera la douleur mais dans certains cas cela peut être salvateur.
Tu as des relations assez compliquées avec ta famille avec de ce que je comprends des traumatismes liés à l enfance et ton papa, ce qui ne peut pas aider dans la reconstruction. Même si on se sent très très seule pendant le deuil, on a quand même besoin d avoir des personnes qui nous entourent. On ne les voit pas au début mais elles sont si essentielles pour ne pas complètement s'effondrer et nous forcer à avancer....
Le deuil dure toujours, c'est juste qu'on apprend à dompter la douleur mais les absents restent toujours absents...pour aller mieux Il faudrait qu ils reviennent.... Comment oublier une maman qui nous a élevés, qu elle ait été parfaite ou imparfaite? Comment ne pas être en manque de cette relation ? Cela fait 21 mois pour ma part. Je ne suis plus dans l état de zombie dans lequel j étais...mais à l intérieur je suis toujours détruite. J'ai toujours envie de hurler. J'ai souvent les larmes qui me montent sur une chanson ou juste un souvenir qui vient toquer à ma fenêtre et qui me.plonge dans une détresse infinie. J'ai cette rage en moi de ne plus avoir de maman.
N'essaie pas de comparer les  deuils ou de t' en vouloir...tu es déjà accablée par le décès de ta maman ça anesthésie parfois les émotions liées à d autres deuils... et puis tu as perdu ta maman, c'est quelque chose. Elle était jeune. Vous avez eu des non dits. Des choses peut être à lui reprocher qui n ont pas forcément été exprimées. Ou inversement de belles choses que vous n avez pas su vous dire. On doit vivre avec tant de regrets....
L écriture peut aider, écrire à ta mère, ou parler d elle par écrit pour ne pas oublier. Pour qu il reste une trace. Pour moi c'est très important qu elle ne soit pas oubliée. De mentionner son prénom avec mon fils. De parler de souvenir. Je refuse de la faire passer dans l.oubli, ce serait cela pour moi la mort véritable. Parfois dans les familles on préfère ne plus en parler. Pas parce qu'on veut oublier mais parce que c'est trop difficile...
Je pense qu avec le.covid qui recule tu devrais peut être te renseigner à nouveau sur les groupes de parole car j ai l'impression que tu ne peux pas forcément partager beaucoup ton chagrin ou simplement parler de ta maman avec des gens qui comprennent vraiment.
En tout cas reviens écrire ici. Ça fait un moment que je suis là. Bien souvent je pleure en écrivant ou lisant mais cela me fait un peu de bien de me.sentir moins seule.
Prends soin de toi

Hors ligne Philorine

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Re : un deuil chaotique
« Réponse #7 le: 02 juillet 2021 à 00:38:08 »
Soledad, mandy, merci pour vos réponses. Chaque mots que je lis depuis que je suis sur ce forum me porte. Je viens régulièrement, juste pour me sentir en lien et c’est tellement plus facile de laisser de la place à la douleur de cette façon. En prenant le temps qu’il faut, une petite pause par ci par là pour essorer mon chagrin. Quand je vous lis, avec Katrinap aussi, je suis touchée profondément. Et je finis par croire que c’est par là que je dois passer pour tenir le coup sur la durée.

A force d’avoir voulu repousser la souffrance, j’ai créé un raz de marrée. Je sais pas pourquoi ces jours ci, mais tout ca s’impose à moi avec beaucoup de violence… enfin, c’est pas dur de relier cela à l’anniversaire le 21 juin de ma grand-mère défunte, à ma rupture amoureuse le 22 juin et même à mon propre anniversaire le 24 juin. Je déteste avoir encore vieillit. Une année encore passée sans elle. Comme ci le temps allais nous séparer. Je ne veux pas que le temps passe. Je veux retourner au moment ou je pouvais encore la voir, la toucher même si elle était déjà partie. Même avec ses mains toute froide et son visage que je reconnaissais à peine. Je donnerais tout. Je n’ai pas envie de célébrer, de me célébrer. Les fêtes d’anniversaires, de noël,… tout ca c’est un supplice. C’était mon premier anniversaire sans ma grand-mère. Et elle ne peut plus vieillir. Je n’y arrive pas. Accumuler ces deux pertes, je ne sais plus parler de l’une sans parler de l’autre, je ne sais plus me concentrer pour me sentir proche de l’une sans culpabiliser de ne pas penser à l’autre. C’est un calvaire, ce n’est pas possible et je refuse tout ca, je refuse leurs morts. Vous comprenez je ne peux pas. Tout s’est passé trop vite et je ne peux pas accepter, intégrer… je ne comprends même pas comment le corps de ma mère a pu être réduit à ce point. Elle reçut une crémation, conformément à son choix et mon esprit essaye de comprendre, d’assimiler que son visage, ses yeux, sa peau, ses mains tout ça n’est plus qu’un tas de cendre. Ca frôle l’absurde. Je ne peux pas. Ca me rend folle.

Il faut que je me calme, j’en ai assez de faire des crises d’angoisses. je suppose que je ne peux pas forcer mon esprit à tout intégrer. Mais qu’est ce qu’elles peuvent me manquer. Je les déteste tellement de m’avoir laisser. Et je les aimes tellement aussi. C’est une torture.

J’ai effectivement changer de vie… j’ai arrêter mes études, j’ai déménager pour vivre en colocation plutôt que seule, j'ai changer de région ( je suis belge :) ) j’ai vendu tous mes meubles, j’ai repris si peu des affaires de ma maman je voulais la laisser tranquille, la laisser partir en quelque sortes. Qu’est ce que je ne donnerais pas pour un dernier tour dans la maison de mon enfance. Quand il y avait encore, tous les meubles, son parfum, mon chien qui me sautaient dessus pour me dire bonjour, ma mère endormie dans le fauteuil, le vent qui s’engouffre dans le salon… et qu’est- ce que je peux revisiter mon passé…

Tout changer n’a pas tout résolu mais rester vivre seule dans cet appartement ou elle était si souvent venue, ce n’était pas possible. Honnêtement, je n’aurais pas survécu seule. Les choix que j’ai fait m’ont permis de survivre jusqu’ici, mais quelque chose est entrain de se désagréger… j’ai l’impression d’être dans un avion qui tombe en panne en plein vol. est ce que le crash est inévitable ? je m’accroche à cette possibilité d’expression que le forum offre et à vos oreilles ( yeux ?) bienveillantes.

C’est vrai que je pourrais retenter les groupes de soutiens. J’appréhende un peu. J’ai peur de pleurer en public, de perdre le contrôle. Mais je ne peux pas rester comme ca. C’est vrai qu’avec mon passé, les deuils et certaines fragilités que j’ai, ce n’est pas facile de se reconstruire ( ce n’est de toute façon facile pour personne). Et même si je suis si souvent désespérée que ca aille mieux un jour, je continue petit à petit à avancer… je ne sais pas toujours pourquoi, comment ni pour vivre quoi mais je continue. Peut être que mon chat est ma raison principale. Et puis, je me dis souvent qu’elles sont probablement quelque part. peut être plus sur cette planète mais il y a parfois d’étranges coïncidences et j’aime y voir un clin d’œil. Ou peut être que c’est juste un réconfort…

Tous les deux vous m’avez fait penser aux chansons de grand corps malade : «  nos absents » et «  j’ai pas les mots ». il a tout compris.

Merci beaucoup de votre présence. Prenez soin de vous aussi.
Je vais mieux qu'hier, et moins bien que demain...

Hors ligne Soledad

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Re : un deuil chaotique
« Réponse #8 le: 02 juillet 2021 à 07:34:19 »

C'est un" bon début' "Philorine si le fait d'écrire,lire,se sentir écouté et comprise vous porte un peu...c'est déjà une petite victoire dans ce combat de chaque jour.Vous n'êtes pas seule ici, continuez à vous exprimer si vous en avez envie,le besoin, mettre des mots sur vos maux que vous avez peut-être tenté d'étouffer mais qui ressurgissent sans crier gare. On est là avec vous "sur le bateau',courage, prenez soin de vous...

Hors ligne katrinap

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Re : un deuil chaotique
« Réponse #9 le: 02 juillet 2021 à 09:22:51 »
philorine bonjour
un an pour faire son deuil cela ne veut rien dire et je pense que c'est insuffisant
faire son deuil est un mot bien plaqué et qui n'a pas le même sens pour tous
on n'est pas aidées en france pour traverser les périodes de deuil, d'une part car la vie va vite et qu'on n'a pas de sas symoblique, officiel qui serait indispensable pour permettre d'avoir des espaces pour souffler, des espaces pour respirer et permettre de pouvoir pleurer la personne disparue, de ce fait vous n'auriez pas ce sentiment d'irréalité qui vous frappe quand des souvenirs évoquent son absence
par ailleurs, la culpabilité qui fait souffrir davantage n'aide pas à traverser plus sereinement cette souffrance, or un espace et temps pour la pleurer vous est indispensable, c'est un cercle vicieux, il vous faudrait pouvoir parler d'elle à votre entourage pour la faire vivre, eux qui la connaissaient, pour pleurer mais leur réaction sans doute maladroite vous blesse plus encore
c'est pour cela  que voir un thérapeute peut aider, des groupes de paroles, des forums, et aussi trouver vos propres sas, vous reposer c'est essentiel, essayer en vous faisant aider de vous laver de toute forme de culpabilité ou complexe du sauveur, on l'a tous et c'est plus blessant encore
je suis convaincue qu'il faille créer des espaces associatifs pour permettre de soutenir les gens en souffrance, libérer la parole, je vais penser à ces créations
tenez bon, soufflez, offrez vous des petits moments de plaisir et détente, ils sont aussi essentiels dans cette période
amitié
katrin


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Re : un deuil chaotique
« Réponse #10 le: 02 juillet 2021 à 22:31:20 »
Merci, je m'accroche ici , j'ai besoin de lâcher la pression que je me met depuis un an pour fuir l'inéluctable. mais affronter toutes ces émotions seule c'est insoutenable. Merci d'exister. ;)

je pense que parler de la mort ou des défunts, il y a beaucoup de personnes que ca gène. quand j'en parle, je vois chez certains le visage qui grimace de douleur à l'idée de perdre eux même leurs parent ou leurs proche. du coup, c'est tentant pour eux de passer à autres choses, de changer de sujets ou de laisser un vide pesant s'installer quand je parle de ma mère. je n'en parle d'ailleurs plus vraiment en dehors des contextes thérapeutiques. mais là encore, souvent je me retrouve face à des grilles de lectures plutôt que des êtres humains.

Ce que je voudrais, c'est que quelqu'un me prenne dans ses bras. je voudrais pleurer, hurler tout ce que je n'ai pas hurler à la mort de mes deux mères. c'est vrai, je n'ai même pas pleurer à l'annonce des décès. enfin si, quelques larmes ont coulés de mes yeux mais aucun cri, aucun sanglots, aucun spasmes, juste le vide qui s'est installer de la gorge jusque dans mes trippes. et des obsessions... incompréhensible. Comme prendre mes cours avec moi au cas ou j'aurais le temps pour étudier... et étudier dans la pièce à coté du cadavre de ma mère. je suis désolée d'utiliser des mots aussi cru. mais la violence que je ressens en moi, je ne peux plus la contenir. et j'ai si peur de la retourner contre moi.

aucun cri, aucun sanglots. sauf quand une amie ( qui avait bravé mon interdiction) est venue à l'enterrement. après 150,200 mains serrées en condoléances à la chaine, sans plus voir qui se présentait devant moi, il y a une main qui  ne m'a pas lâcher tout de suite, avant de voir qui c'était, j'ai eu une pensée bizarre... je me suis dis qu'on bloquait la file et que tout le monde allait être contrarié. puis quand j'ai levé les yeux, j'ai vu son visage mais sans vraiment la reconnaitre. puis j'ai senti ma poitrine exploser, je n'ai pas compris, je me suis effondrée dans ses bras. je ne savais plus respirer, j'ai vraiment cru que j'allais mourir à cet instant là aussi. elle m'a dit " je sais, ma belle, je sais" et  ces mots sont imprimés en moi. c'était si dur de recevoir de la compassion. sur le coup, je préférais l'indifférence générale à mon égard. ca me permettait de tenir le coup. mais la présence de cette amie, Mélanie, ca m'a déchiré en deux. parce que ca donnai une place à ma peine.

mais quelques secondes après, j'ai remis toute cette douleur en moi, je ne voulais pas " me donner en spectacle" comme on dit dans ma famille. quelle conne. je me déteste de ne pas avoir pris tout mon temps. j'aurais du me laisser faire. Peter les plombs, sauter sur son cercueil, hurler de déchirement, la retenir à tout prix, essayer de la réveiller. mais non, j'ai toucher timidement sa mains, j'ai esquisser un sourire béat de gratitude de l'avoir connu pendant que les larmes me brulaient les joues. j'aurais voulu m'allonger avec elle pour qu'on m'ensevelisse. me coucher par terre et attendre que la terre m'engloutissent. mais " ca ne se fait pas". aujoudrhui je m'en fou des convenances. et tous les jours, soleil ou pluie, je m'allonge dans lherbe et je sens la terre me porter sans que j'ai à fournir le moindre effort.

le soir de l'enterrement, j'étais dans mon appartement, seule, je n'ai plus dormi pendant une semaine, plus manger non plus, plus pris de traitement non plus. il n'y avait que le silence, mon chat qui miaulait à la mort tellement il était stressé par mon comportement. les frissons et le temps qui ne passe plus. " toutes mes condoléances", "condoléances" pour les plus pressé ou ému. et depuis ce retour dans mon appartement, le temps est suspendu. j'y suis encore. ce saut quantique ne se résorbera donc jamais? ou avec le temps... tellement de temps.

je vous écris tout ca, j'encaisse, je souffre, mais  j'aime parler de ces moments. il y a tellement de subtilités, tellement de détails gravés dans mon corps, dans ma tête, j'ai l'impression d'avoir tout absorbé mais je coule avec tout ca à l'intérieur de moi. accepté d'en parler, de le déposer, c'est déjà commencer à lui dire au revoir. c'est terrible et nécessaire. je ne l'oublierai jamais.

j'ai besoin de l'écrire même si ca n'a aucun sens, même si c'est impossible, même si c'est douloureux au point ou ma poitrine devient un trou noire et qu'un boulet de canon me reste en travers de la gorge à chaque fois que j'ai besoin de le dire : je veux voir ma maman.

merci de lire, merci de répondre, j'espère que ce n'est pas trop... bonne soirée  :-*
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Re : un deuil chaotique
« Réponse #11 le: 04 juillet 2021 à 16:43:21 »
je suis désolée, je me rend compte que j'écris vraiment des textes trop longs. pourtant quand j'écris, je voudrais que mes mains puissent suivre le cours de ma pensée. j'ai tellement de choses à dire, j'ai tellement retenu mes larmes. je ne réalise qu'aujourd'hui à quel point j'ai pu me faire du mal en bloquant mes émotions, en refusant de voir le vide qu'elle a laisser en moi. elle me manque tellement, j'y pense à chaque seconde.

elle est décédée le 1er Novembre 2018. brulées et ensevelie le 04 novembre 2018. comment est-ce que je peux me retrouver aujourd'hui, 32 mois après son enterrement, avec une telle sensation de nausée. qu'est ce qu'il reste de moi maintenant ? les idées suicidaires m'envahissent et me tétanise. chaque seconde qui passe est comme une marche insoutenable, un escalier qui ne s'arrête jamais. et je monte, je marche, je la cherche, je la veux. et mon cœur se liquéfie à force de n'avoir que le néant comme horizon. je ne sais plus qui je suis, ou j'en suis, ni si je veux, ni si je vaut de continuer
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Hors ligne katrinap

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Re : un deuil chaotique
« Réponse #12 le: 05 juillet 2021 à 09:28:34 »
bien sur que ça vaut le coup de continuer, il y a toujours des choses même petites qui nous animent et qui rendent même fugacement heureux de vivre
votre maman aussi a eu des êtes chers disparus et elle a relevé la tête elle a été heureuse avec vous, vous le vivrez aussi
il est plus difficile d'être heureux que malheureux c'est une construction constante
32 mois après, vous en êtes là car vous aviez sans doute besoin philorine de sas pour pleurer votre chagrin et ce sas vous ne l'avez pas eu
construisez le ici ou ailleurs pour progressivement ne plus suffoquer, respirer en apnée,
ce sera déjà ça et permettra sans doute et seulement après de pouvoir relever la tête
le manque sera là mais autrement
je pense à vous
katrin

Hors ligne Mandy

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Re : un deuil chaotique
« Réponse #13 le: 05 juillet 2021 à 16:26:00 »
Philorine
Tu as besoin de crier ta douleur, tu l as beaucoup trop cachée et maintenant elle te détruit.
Cela fera bientôt 3 ans et alors ? Tu auras le droit même 20 ans plus tard d'avoir les yeux qui piquent face à un souvenir qui remonte. On les aime tellement nos mamans et/ou papa.
Vois tu toujours ton amie qui est venue pour ta maman? J'ai l'impression que c'est une personne bienveillante et empathique. Ce sont de ces personnes qu il faut s'entourer pour s'en sortir car c'est un véritable parcours du combattant.
Moi aussi j'ai parfois écrit des pavés quand mon coeur était trop lourd et crois moi c'est plutôt bon signe d'arriver à sortir tout cela, ça permet de soulager sa peine même si ça ne dure pas très longtemps. Je n arrive plus vraiment à écrire, mes mots se sont usés.
Pleurer ça j'y arrive toujours.
Prends soin de toi. Essaie de te forcer à faire de petites choses pour faire attention à toi, prendre le soleil, aller chez le coiffeur...on se refuse souvent des choses qui peuvent nous faire un peu de bien. Pour ma part le coiffeur était un rituel avec ma maman...du coup je prends moins de plaisir à y aller mais je sais qu elle n'aurait pas aimé me voir négligée elle qui était si soignée.

Hors ligne Philorine

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Re : un deuil chaotique
« Réponse #14 le: 15 juillet 2021 à 16:38:59 »
merci pour vos réponses,

les jours s'enchainent et je continue de me noyer. certains jour plus que d'autres. je vais bientot signer le compromis de vente de la maison de ma grand mère... une épreuve. mon frère trie les affaires de notre mère et partage avec nous des souvenirs, le passé me hante, tout me reviens. et pas seulement le manque de ma mère ou notre relation ... non, c'est tout mon passé, et cette air triste que je décode sur chacune de nos photos. qu'est ce que j'ai pu aussi être malheureuse à cette époque là.

pour être honnête avec vous, je suis découragée. vraiment et je sais pas combien de temps encore je vais pouvoir me battre en me voilant la face. en me disant que ca va aller mieux. rien ne va mieux, tout s'enchaine et je suffoque. la colère me bouffe, la culpabilité m'asphixie. je perds mes forces et j'ai perdu espoir.
Je vais mieux qu'hier, et moins bien que demain...