Bonjour, j'ai 52 ans aujourd'hui mais le manque est toujours là et la mort est une " Compagne " embarrassante.
À l'age de 32 ans j'ai accouché de mon garçon et j'ai perdu mon père décédé brutalement , crise cardiaque, juste 4heures avant l'accouchement. Ça a été terrible. Un immense bonheur et une insoutenable tristesse à gérer en même temps. Bien sûr, j'ai fait une dépression, mais j'ai tout de suite su que je devais aimer, m'occuper de mon bébé parce qu'il avait besoin de moi. Ma généraliste de l'epoque m'a dit, je pensais que tu te jetterais par la fenêtre. Colère, je lui ai répondu que j'avais un fils qui n'avait rien demandé et qui avait besoin de sa mère. J'etais choquée d'une telle réflexion qui plus est de la part d'un médecin. D'autant que c'est mon bébé miracle, tout le corps médical m'ayant dit que je ne pouvais pas avoir d'enfant. Mon père, je l'ai pleuré longtemps et il me manque tous les jours. Nous avions une complicité pudique, il m'avait aidé à une période douloureuse de ma vie, alors que personne d'autre, y compris ma mère n'en a été capable. Je lui dois tellement, il était et reste ma référence culturelle, intellectuelle et humaine.
Six ans après, je perds ma soeur qui se suicide à cause d'un échec amoureux. Je pense ne pas avoir fait mon deuil, j'ai porté ma mère à bout de bras, nous étions ses deux filles, et mon fils avait six ans. Il était très proche de sa tante et ça s'est répercuté sur lui par la forme d'une phobie scolaire. Il avait peur qu'il m'arrive malheur.
Enfin, en 2008, mon fils avait 8 ans, j'ai eu un choc septique avec coma de 2 mois, diagnostic vital engagé et je m'en suis sortie miraculeusement. Le coma est une épreuve traumatisante, beaucoup de cauchemars, des rêves d'une complexité et d'un réalisme impressionnant. Sentir la mort passer par moi puis finalement perdre la partie. Mon fiston était quelque part dans ma tête et je savais que je ne pouvais pas l'abandonner. Je me suis battue de toutes mes forces.
Je vis aujourd'hui avec une santé très fragile, je fais attention à moi pour que mon fils de 20 ans ne s'inquiète pas.
J'apprehende le décès de ma mère qui à 77 ans, mais qui, contrairement à mon père a été toxique pour moi toute ma vie.
Mon père me manque beaucoup, et je l'evoque souvent comme ça il est un peu là.
Merci de m'avoir lue et bon courage.