Mon papa est décédé le 25 juillet à l'âge de 55 ans. J'ai perdu mon père, mon repère, mon pilier, mon roi à l'âge de 25 ans.
Les médecins ont découvert un cancer de la vessie au mois de janvier. Il s'en est suivi 8 mois de chimio. 8 mois difficiles à traverser la maladie. La chimio avait fait son effet, mon papa allait entrer en rémission. Sauf que...
Les médecins ont découvert aussi vite des métastases au foie. En 1 semaine, la maladie l'a emporté. Ce fut foudroyant d'après les médecins. Son état s'est empiré en 2 jours de temps. 2 jours où ma maman, ma soeur et moi avons attendu son dernier souffle. C'était dans un sens un soulagement d'avoir pu être présente jusqu'au bout et en même temps tellement brutal. Depuis, je revis ce moment en boucle dans ma tête comme un film. J'angoisse lorsque j'y repense. Il m'est impossible de me sortir ce choc de mon esprit.
Son enterrement a été à la hauteur de l'homme fabuleux qu'il était. Je n'ai jamais vu autant de fleurs, autant de monde, autant de pleurs. Ensuite, le manque et la solitude s'installe. J'ai cette sensation d'avoir un trou à la place de mon coeur. J'ai tellement envie de le voir, de lui parler. Je prends soin de ma maman. Les gens le disent "occupe toi bien de ta maman elle a besoin de toi". Oui en effet mais ils oublient parfois que moi aussi je suis en deuil et que pour moi aussi c'est douloureux. Je suis bien entourée, j'ai de la chance.
Je ressens de la colère envers certains membres de ma famille qui se permettent de juger ou de me faire des reproches. Ils ne voient pas ce que je fais pour mes parents depuis 8 mois. Je suis devenue à 25 ans le parent de mes parents. Je faisais leurs courses, j'allais leur chercher des plats à emporter, j'aidais dans les taches ménagères, je les conduisais à l'hôpital,... J'ai fait mon maximum et je le fais encore aujourd'hui. Il faut également accepter que je ne suis plus l'enfant mais bien la personne responsable pour gérer le quotidien.
Je suis régulièrement inquiète pour ma maman. Je ne peux pas empêcher sa douleur et sa souffrance même si je le souhaiterais.
Il me reste toute ma vie à vivre sans père. J'ai le projet de construire une maison, projet dont il était si fier. J'aurais tellement voulu qu'ils voient cela. J'aurais tellement souhaiter l'avoir à mes côtés et avoir ses précieux conseils.
J'ai beaucoup de difficultés à me confier à mes proches et mes amis. Je pense également qu'il est plus facile de se confier à des personnes dans la même situation.
Le processus de deuil est en route mais je me rends compte qu'il sera long et difficile.
Si vous avez des conseils à me donner pour surmonter cette épreuve, je suis à l'écoute.
Mon poupa, ton absence est tellement douloureuse...