FORUM "LES MOTS DU DEUIL"
Comprendre et vivre son deuil => Vivre la perte d'un parent => Discussion démarrée par: Titi7 le 05 juillet 2015 à 00:19:48
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Bonsoir,
J'ai perdu mon père il y a un mois jour pour d'un cancer...
aujourd'hui j'ai beaucoup de colère car sa mort à fait ressortir les blessures du passé car mon père m'a fait énormément souffrir moi ainsi que mes proches et inconsciemment je les fais souffrir à nouveau car je pense que une partie de moi même à du mal à s'aimer et à s'accepter .... je voudrais tellement mettre des mots sur cette colère afin d'avancer ! Mon père avait choisi cette vie et je ne veux pas finir comme lui .... je ne sais pas quoi faire je suis perdue...
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Ton message ne peut laisser indifférent (euphémisme) car divers problèmes lourds y sont abordés simultanément.
Pour commencer, un décès nous met TOUS sens dessus dessous, mais chacun à sa façon. Toi, tu vois resurgir des éléments du passé dont les noeuds n'ont pas pu être défaits soit en raison de l'attitude de ton père soit parce que le temps passé ne vous a pas permis de vous expliquer de votre vivant, soit les deux à la fois.
Voir resurgir le passé comme une espèce de puzzle étrange est assez normal.
Que certains comptes n'aient pu être réglés, c'est un peu le lot de nous tous ici, sauf que dans ton cas cet aspect-là du deuil est particulièrement exacerbé. Nos comptes à nous, c'est de n'avoir pas pu dire suffisamment à nos proches ce que nous pensions d'eux en positif : des "je t'aime" qu'on aurait voulu plus nombreux, et maintenant qu'il est trop tard (?) on s'en veut, on en veut au monde. Tes comptes à toi, c'est de n'avoir pas pu dire à temps ce qui n'allait pas. Même problématique en fait.
Que tu ne veuilles pas finir pour lui me semble très sain comme attitude, il faut continuer dans cette direction me semble-t-il, que tu en aies pris conscience est une très bonne chose, même si ça ne règle pas tout.
Peut-être trouveras-tu le courage de nous donner un peu plus de détails, car sinon on aura du mal à te répondre avec suffisamment de précision.
On te sent complètement bouleversée, cela se sent très fort, nous tous ici te soutiendrons du mieux que nous pourrons.
Amicalement,
B.
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Je rectifie une faute de frappe : "Ne pas finir COMME lui est une très bonne chose", voulais-je dire.
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Bonsoir B
je te remercie pour ton message ton point de vue exterieur me permet de voir certaines choses que je ne voyais pas auparavant...
pour répondre à ta question j ai eu une enfance difficile.... en effet mon père était alcoolique et cela a dégradé les relation avec ma mère...
Leur relation était houleuse que des mon plus jeune âge j'ai été placé à la ddass très jeune et malheureusement cela m'a brisé et j'ai perdu toute spontanéité et là chaleur d'un foyer ...
ma mère a toujours été la pour moi alors que mon père a toujours et absent et se réfugiant dans l alcool et il n'a pas voulu faire l'effort car il aimait cette situation ! Je lui ai dit qu il me faisait souffrir avec ma mère et lui me disait qu il souffrait aussi ...
bref je ne veux pas faire ma cosette des temps modernes mais disons que ces souvenirs ont réveillé un sentiment de colère que je ne soupçonnait pas car j'ai bien fait les choses vise à vis de lui et je lui ai pardonné ! Du moins c'est ce que je croyais ... alors pourquoi cette colère vis à vis de ma mère ainsi que mes proches?
j'aimerais tellement comprendre...
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Bonjour Tity7,
Je viens de lire en détail ton dernier message, ne t'inquiète pas pour l'aspect "Cosette" comme tu l'écris, on est tous ici un peu des Cosettes de la vie, suite à nos deuils douloureux. Je transformerai donc ce surnom en "Causette", c'est mieux.
La perte d'une personne que nous connaissions depuis longtemps nous ébranle tous.
Ton cas me semble toutefois particulier car y sont intriquées des relations qui vous sont très spécifiques, à toi et aux tiens.
Je pense que pour y voir plus clair (car tel est l'objet de tes messages : un appel à l'éclaircissement), il faudrait penser à voir un spécialiste qui te permettre de "désembrouiller" toute cette complexité. Pour une fois, je proposerai même la visite chez un psychanalyste (alors que je n'apprécie pas ces gens-là, je préfère les psychiatres qui, eux, sont de vrais médecins).
Lorsque les relations entre membres d'une famille sont portées à un tel degré d'exacerbation, je ne vois pas quel autre conseil donner, mais bien sûr c'est seulement mon avis, qui ne vaut que ce qu'il vaut.
Pour ce qui est de ta vie d'enfant privée d'un foyer réel, cela ne peut qu'émouvoir, ce n'est pas juste, un(e) enfant ne mérite jamais de telles conditions de "vie". Un point positif toutefois (avec mon regard) : jamais aucun de tes deux parents n'a réellement et totalement coupé les ponts avec toi, si j'ai bien compris. Et cela prouve que malgré tout que tu comptais pour eux, que tu n'étais pas "rien". C'est un point, à mon sens, que tu pourrais méditer car il peut se révéler très riche en conséquences et conclusions que tu pourrais tirer de ta vie passée -et présente !
Avec mes pensées sincères,
Be.
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Merci be ton écoute ainsi que tu conseuls m'ont apaiser et mon permis de savoir où était le problème...
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Bonjour Titi,
Pour laisser à Pauline son espace de parole, sur son post, je viens te répondre sur le tien (bien que rien ne soit cloisonné à ce point sur ce forum, heureusement ;-) ).
Je suis heureuse si quelque chose a pu te servir dans mon parcours sur ce forum et sur mon chemin. Nous avons tous tant à apprendre des uns et des autres, tant de soutien à donner et à recevoir.
J'ai bien sûr lu ce que tu donnes de ton histoire. Je crois, c'est toujours très délicat de conseiller, qu'il serait bon que tu puisses faire un travail psy sur ton enfance. Pas une analyse sur un divan qui dure des années et des années mais une thérapie brève avec peut-être de l'EMDR car, parfois, il est bon de pouvoir "vider son sac" (bien à fond, en fouillant dans les coins et les recoins) pour ensuite non pas analyser, disséquer mais... effacer (en quelque sorte) ou se "reprogrammer" par rapport à certains évènements (que l'on ne peut de toute façon pas modifier...).
Je te donne peut-être l'impression de parler un peu (beaucoup) "chinois" là mais si tu souhaites que je développe un peu tu me diras (et si cela ne t'intéresse pas, ce n'est pas du tout un souci, chacun prend ce qui lui semble bon pour lui).
Je vais donc tout à fait dans le sens de B sauf que, contrairement à lui, je pense qu'il y a d'excellent psychologue et de mauvais psychiatre et inversement, cela étant aussi vrai pour les psychanalyste ;-)
Le mieux c'est de demander à ton généraliste de te conseiller quelques "psy" et de ... tester. Tu sauras déjà à la première rencontre si "le feeling" passe ou pas, si tu as envie de parler, de te raconter, de raconter ton histoire...
Bon courage sur ton chemin
Je t'embrasse
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Bonsoir Viviane
Je te remercie pour ton post...
Qu'appelles tu EMDR?
Honnêtement je dois admettre que je ne comprends pas vraiment les thérapies comportementales
as tu déjà testé ?
En te remerciant par avance
TITI
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Bonjour Titi,
l'EMDR est une méthode qui permet de dissocier souvenir et émotion dans le cas de "chocs" (notamment dans l'enfance, chocs dont on a conscience ou pas), cela s’applique aux grands chocs mais aussi aux petits traumatismes et même aux expériences pénibles qui ont laissé un souvenir trop empreint de souffrance. Elle est beaucoup utilisée, avec des résultats stupéfiants, pour ce qui concerne les stress posttraumatiques.
Il serait trop long de résumer cette méthode sur ce fil et, comme je ne suis pas du tout une spécialiste, mes informations seraient sans doute erronées, incomplètes...
Je pense que tu pourrais trouver des renseignements sur internet et également auprès d'un psy qui pratique cette méthode.
Je me suis permise de t'en parler car je l'ai effectivement utilisée pour moi, par hasard si je puis dire, car je ne connaissais pas du tout lorsque la psychologue me l'a proposée. J'ai eu 2 séances (c'est très très court, de l'ordre de 5 mn ou 10 maxi). La première liée aux séquelles d'un souvenir enfoui dans l'enfance et l'autre en lien avec la fin de vie de mon compagnon. Je n'ai pu que constater que non seulement "ça marche" mais qu'en plus les effets sont totalement durables. Je t'avoue que j'étais très septique quand la psy m'a présentée la méthode, cela me semblait trop simpliste... Comme quoi, à partir du moment où c'est sans danger, cela vaut la peine de tester...
La plus agréable des journées à toi
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Bonjour à toi (à vous),
je me permets de confirmer ce que dit Fee Viviane : il existe des bons et de mauvais dans chaque métier. Cela signifie qu'il ne faut pas hésiter à changer de praticien en cours de route si le courant ne passe vraiment pas, plutôt que de souffrir inutilement.
Mes meilleurs sentiments t'accompagnent.
Be.