Bonjour,
Mon père est parti il y a 4 mois à cause du covid.
Mon père a 58 ans, il travaille toujours, fais beaucoup de sport, ne fume plus et boit peu d'alcool. Mais malgré tout ça le covid est arrivé.
Juin 2021 le diagnostic est tombé, il est positif au covid, mais pas de gros symptômes alarmant, juste une fatigue et de la diarrhée.
Étant en bonne santé je m'inquiétais peu de la suite, je l'appellais tout les deux jours pour avoir de ses nouvelles mais je me suis pas trop alarmé.
Puis en 2 jours la fatigue devint plus intense, les diarrhée aussi, dans le doute je lui conseille de contacter le 15.
Mais ils ont refusé d'envoyer une ambulance, par manque de place et par peur de propager le virus. Le lendemain ça s'empire, par inquiétude je décide de demander à ma mère de rappeler le 15 et d'exagérer les symptômes. Je sais bien que ce n'est pas la bonne solution mais dans ce genre de situation on devient égoïste.
Alléluia le médecin accepte d'envoyer quelqu'un, mon père rentre directement au dechoc avec 78 de saturation. La nuit ce passe et il monte au service de pneumologie pour un plus grand apport en oxygène. En une journée le service est dépassé, malgré l'apport de 30L/min d'oxygène sa saturation n'augmente pas et il monte en réanimation.
Les médecins sont rassurants, mon père a le corps d'un jeune homme de 30 ans, tout va bien ce passer.
Les visites sont très limités, seul ma mère peut aller le voir et les occasions sont minces. Je finis par réussir à venir le voir au bout de 3 jours. Mais mon père réclame le coma, lui qui est dur au mal ne supporte plus la difficulté pour respirer, les douleurs dans les dos ( a cause de la position sur le ventre qui aide l'oxygénation), mais le médecin est encourageant, mon père est en bonne santé on ira pas aussi loin.
Le lendemain le service rappelle ma mère, mon père va être endormie, son cas ce complique, on a juste le temps de l'appeler 5 minutes pour lui dire bonne nuit.
Le lendemain nous sommes autorisées pour aller voir mon père dans le coma, on est inquiet, la saturation ne semble pas augmenter et nous ne reconnaissons plus mon père. Le médecin est très compatissant et nous explique qu'une autre solution est possible, lecmo. Mais il nous rassure encore, mon père va s'en sortir. Nous rentrons perdue mais nous avions confiance en mon père. Le lendemain matin, la rea nous appelle, mon père a chuté en saturation cette nuit, il va être envoyé par hélicoptère dans une autre ville pour être placé en ecmo. Le choc est dur a assimilé, mais notre famille est solide, ma mère, ma sœur et moi croyons en mon père. Il est solide il va rentrer rapidement à la maison. Puis commence la torture, les aller retours dans l'autre ville (a 2h de chez nous) pour que ma mère voit mon père, qui est la seule vacciné (car c'était une personne fragile). Nous devenions des cadavres, ma mère fatiguée par les crises de l'arme, d'angoisse et les aller retours incessant, ma sœur et moi par la course à la recherche d'un vaccin pour voir notre père. Plusieurs mois passes, les médecins de moins en moins encourageant, mon père à des constantes stables ou qui diminue, il ne remonte pas la pente. Ma sœur et moi réalisons très vite que les chances étaient minces ou nulles, ma mère y croit encore, alors on s'accroche. Jusqu'au jour, a 6h du matin la rea nous appelle, "votre père ne va pas tenir longtemps, il faut venir aujourd'hui pour lui dire au-revoir. La décision est là, les médecins n'ont plus d'espoir et abandonne. Nous voilà donc dans la voiture d'une amie, qui nous conduit pour notre dernier aller retour.
Les médecins nous laisse le voir (entre temps nous avions eu accès au vaccin)
On pleure, on rigole, on chante, pendant 2 heures nous apprécions nos derniers moments avec mon père, un corps endormie, qui je sais maintenant, ne rouvrira jamais plus ses yeux.
J'ai 21 ans, ma sœur 27 ans et ma mère 52 ans. Maintenant nous devons vivre avec ça sur le cœur.
Je suis un "pilier" dans la famille, je reste forte devant tout le monde, disponible dès qu'on m'appelle, mais je n'ose rien dire sur mes sentiments, ma famille est fragile, si je casse cette image de pilier tout ce détruit.
Mais je suis perdue dans tout ça, mon père me manque horriblement, je pense à lui tout le temps, rêve plusieurs fois de nos retrouvailles, je pense à ces nuits tout les jours, tout le temps.
Je suis désolée de tout ce long pavé mais dieu que ça fait du bien.
J'aimerais beaucoup savoir si des gens on connu cette situation pendant le covid. J'ai besoin de savoir si je ne suis pas seule dans cette situation, en dehors de ma famille.
Et désolée pour toutes les fautes, j'ai ecris tout d'un coup surtout pour me défouler.
Merci encore d'avoir eu le courage de tout lire.