Auteur Sujet: Perdre son père à l'âge de 6 ans et ne pas faire son deuil plus de 10 ans après.  (Lu 7751 fois)

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Paupau

  • Invité
Bonjour à tous,

Voilà si je viens ici sur ce forum, c'est pour parler un peu de mon histoire, le décès de mon père, qui était la personne la plus importante de ma vie et avec qui j'ai toujours eu une relation "privilégié" car j'ai toujours étais très proche de lui, même plus que ma sœur...

Mon père avait des problèmes d'alcool et de de tabac. On peut dire que c'était un fumeur intensif de tabac, il fumait jusqu'à 2 paquets par jours, jusqu'au jour où il a apprit qu'il avait un cancer de la gorge. De ce jour, il à tout de suite arrêté la cigarette, il a cependant pas réussit à arrêter l'alcool... Moi je n'avais que 4 ans à l'annonce de sa maladie. Alors comme tout enfant, je ne comprend pas forcément ce qu'il se passe. Cependant l'état de mon père s'aggravait. Il passait quasiment tout son temps à l'hôpital avec des fils un peu partout ( et je peux vous dire que c'est vraiment très impressionnant de voir son papa dans cet état là à cet âge). Mais il y a eu encore pire pour moi... Le peu de fois où il était chez lui, et que ma sœur et moi passions les weekends avec lui, il finissait toujours par avoir de grosse hémorragies (externe) c'est à dire qu'il vomissait son sang, et qu'il finissait par se vider de son sang si on appelait pas les urgences.  Ceci arrivait toujours la nuit et moi comme nombreuse petite fille j'avais peur de dormir toute seule, alors j'attendais qu'il s'endorme pour me faufiler dans son lit. J'étais donc toujours la première à assister à ces hémorragie, et aujourd'hui encore j'ai du mal à en parler car ça m'a énormément traumatisée... à chaque fois, ma sœur et moi devions aller chercher de l'aide auprès de nos oncle et tante qui résidaient dans une maison tout près.  De plus, ces chimio l'affaiblissait de plus en plus, il passer pratiquement toutes ces journées allongé dans son lit. Tout ceci à durer 2 ans. Puis un matin, ma mère nous à  annoncé à ma sœur et à moi son décès. Je n'y croyais même pas, ou du moins je ne voulais pas y croire. Il a fallu que je le vois allongé dans son cercueil pour y croire. Et je me rappellerai toujours ce que j'ai dit à ce moment là. Je l'ai pris dans mes bras pour lui faire et un câlin de au revoir et j'ai dit en pleurant "maman il est tout froid !".
Voilà un peu mon histoire, aujourd'hui j'ai 18 ans et il me manque énormément, je n'arrive pas à accepter qu'il soit partit car je l'aime tant. Il est malgré tout, toujours très présent dans ma vie, je ne sort jamais sans avoir une photo de lui sur moi, comme si elle allait me protéger ou je sais pas... Et oui, je sais c'est bizarre ! De plus, l'année prochaine j'ai décider d'aller en fac de psychologie pour devenir psycho oncologue (même si je ne suis pas sûr d'avoir suffisamment de force pour faire ce métier...)
Bref, en guise de fin, j'aimerai ajouter un petit mot : Papa je t'aime plus que tout et jamais je ne t'oublierai. Tu me manque !!!!!! <3 <3

mamita

  • Invité
Bonjour,

Oui, un père, une mère qui s'en vont trop tôt ça manque toute ta vie et je comprend quand tu dis que tu n'as pas fait ton deuil.
Par ma propre expérience je le confirme. J'ai perdu mon père à l'âge de 6 ans d'une tumeur au cerveau, j'en ai 65 aujourd'hui. En juillet 2011, mon fils Antoine est mort à 37 ans laissant deux enfants de 7 ans et 3 ans. Eux aussi ont vécu ce que j'ai vécu ! Ma colère a été terrible, mon passé a ressurgi, tout s'est mélangé dans ma tête, je ne voulais pas que mes petits enfants vivent cela.
Heureusement j'ai consulté une très bonne psychiatre qui a très bien compris que je n'avais jamais fait le deuil de mon père,  c'est la mort de mon fils qui a réveillé tout ce qui était enfoui dans mon inconscient.
Bien sûr, autrefois on ne parlait pas beaucoup aux enfants et le manque de mon père vient du fait que ma mère ne nous en a parlé comme il aurait fallu. De plus, je n'ai pas de souvenirs, peu de photos aussi. Pour mes petits enfants c'est différent, leur maman parle beaucoup d'Antoine. Mon petit-fils était très complice avec son papa, il a des bons souvenirs, il en parle beaucoup. Nous fabriquons des souvenirs pour la petite qui ne se souvient pas de la vie avec son papa, nous lui montrons photos et vidéos, elle sait comment il était, elle sait tout l'amour qu'il leur a donné dans cette courte vie. Ils ont rencontré une très bonne psy qui les a aidé à parler, à mieux comprendre ... mais le manque est là, il sera toujours là et à certaines étapes de leur vie (comme pour toi) le chagrin ressurgira, certainement.

Fais-toi aider, va déposer ton chagrin chez un professionnel compétent et ensuite tu seras libéré et tu pourras entreprendre tes études dans le secteur que tu souhaites.

Avec mon soutien chaleureux,

Marithé