Bonjour a tous,
En mars 2012 je perdais dans des circonstances totalement imprévisibles ma Maman seulement âgée de 59 ans. Son départ nous a laissé, mon père, ma grand-mère ainsi que ma tante et moi même, totalement désemparés et détruits. Je publiais d'ailleurs un message sur ce forum où j'ai trouvé du réconfort, de l'écoute et des vécus hélas similaires.
Aujourd'hui je souhaitais faire part de mon témoignage mais je suis face a certaines difficultés, nouvelles ou réapparues récemment.
Après le "tunnel" des obsèques et des diligences habituelles mais si lourdes a gérer (notaire, succession, résiliations et autres courriers administratifs) j'ai du rapidement reprendre un rythme - et c'est tant mieux ! - imposé par nos conditionnements sociaux : amis, travail etc..."L'après" est finalement arrivé assez vite et les exigences de la vie m'ont empêché de trop focaliser sur ma peine.
Toutefois j'ai accepté d'entamer une psychothérapie pour m'aider et trouver une certaine sérénité car d'autres problèmes sont malheureusement venus se greffer à mon travail de deuil (Mon père qui est tombé malade, des problèmes de couple en parallèle avec séparation et règlement au tribunal d'un accident de la route dont j'ai été victime).
Je précise que je suis fils unique, mais heureusement que j'ai d'excellents amis qui m'ont permis d'être moins seul notamment le soir où après des journées bien remplies, j'avais tendance a ruminer. Je pleurais pour ainsi dire très souvent et de manière incontrôlable. Dur quand on est un grand garçon de 33 ans !!!
Ils suffisait parfois d'une rue, un restaurant où nous avions nos habitudes, ou encore une chanson et ... C'était le drame. Les gens dans la rue qui vous regarde comme une bête curieuse et vous dans l'incapacité d'expliquer le comment du pourquoi. Les choses allaient mieux, une belle promotion professionnelle m'ayant donné du baume au cœur.
Au bout d'un an, pensant que le temps serait mon meilleur ami, je pensais aller mieux et évidemment a la date " anniversaire " si je puis dire, j'ai eu l'impression de totalement rechuter. Tristesse immense, renvoi aux premières questions " Pourquoi elle ? Comment ? Pourquoi ?" Etc.. Puis sans raison, cette peine s'est estompée. Mon père avait parallèlement moins de problèmes de santé. J'avais l'impression que les choses rentraient dans l'ordre. De surcroît, le sport m'a permis de mieux gérer mes émotions négatives.
Début 2014, après un Noël encore bien triste j'ai miraculeusement fait une belle rencontre et aujourd'hui enfin je commence à construire quelque chose de sérieux avec la personne que j'aime ... Cela m'a beaucoup aidé. Plein de petites choses positives sont aussi arrivées, au point ou un peu benoîtement, je me suis dit que Maman, de là où elle est, me donne des petits coups de pouce pour m'en sortir.
Malgré tout, j'ai de nouveau ce sentiment de manque terrible (mère et fils unique c'est un lien fort !!!) et un sentiment de tristesse, le soir surtout... Deux ans et demi après ! J'ai l'impression d'évoluer en dents de scies même si dans ma vie aujourd'hui tout va bien ( un bon travail, une vie sentimentale constructive et une belle famille très proche ... Le restant de ma famille même restreint, se porte bien).
J'ai l'impression que ce sera à vie. Je n'arrive pas encore à accepter (âge, circonstances du décès) et j'ai l'angoisse permanente de remettre en doute le bienfondé du travail que j'ai mené jusqu'à aujourd'hui pour aller " mieux "...