Auteur Sujet: Partie 1 ( Lorsqu'on descend du train)  (Lu 63 fois)

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Hors ligne liloubonnaud

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Partie 1 ( Lorsqu'on descend du train)
« le: 14 juin 2024 à 10:32:34 »
Bonjour à tous(tes),

Voilà, c'est la fin de l'année et je dois regarder en face. Mon père est mort il y a 6 mois, en Décembre 2023.
J'avais 19 ans.

Je compte faire plusieurs "épisodes", pour parler des différents sujets et aspects que compose le deuil.
Dans celui-ci, j'aimerais parler de la fin d'année scolaire qui suit un deuil.

Alors que j'entre dans la deuxième année d'études, j'ai appris pendant l'été que mon père avait un cancer. Je ne sais rien de son état de santé, c'est ma belle-mère qui possède toutes les informations.

En étant persuadée qu'il s'en sortirait, qu'il monterait sur ma moto d'ici quelques mois, je fais un choix, inconsciemment.

Je pouvais passer mon année auprès de lui ou essayer d'avoir mon année. J'ai fait le pire choix.
Il meurt en Décembre.

Nous sommes en Juin, j'ai eu ma deuxième année.
A ce moment là, le train s'arrête et je dois descendre.
A la place de sentir une joie me submerger pour cette nouvelle, c'est une impressionnante vague de colère, de tristesse, de rancoeur et de culpabilité qui s'abat sur moi. C'est avoir l'impression d'arriver sur un champ de bataille.

Nous sommes en Juin et,  je fais face à sa mort,  à un flot de sentiment si intense que je me sens perdue.
Je vais écrire pour essayer d'aller mieux. Pour lui, je vais continuer à m'accrocher. Si je ne peux plus me cacher dans ma scolarité, je vais y faire face. J'ai peur, mais je vais y arriver, nous allons y arriver.

Alors, j'écrirais ici pour parler de ce que je comprends petit à petit, ce que je ressens, ce que je conseils, ce que je vis.

Très bonne journée à vous.

14/06/2024




Hors ligne Fox

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Re : Partie 1 ( Lorsqu'on descend du train)
« Réponse #1 le: 14 juin 2024 à 12:01:32 »
Bonjour Lilou

Pour reprendre le poème de Jean D'Ormesson, ce n'est pas toi qui descend du train, mais ton papa qui en est descendu. Car le train c'est celui de la vie et que tu n'es pas arrivée à destination, heureusement à ton jeune âge.

Et c'est justement parce que tu es dans ce train, à des moments cruciaux de ta vie, que tu ne peux pas facilement ralentir ou surtout t'arrêter.

Je ne peux pas imaginer quel choix faire entre prendre soin d'un proche et suivre ses études. Les deux semblent incompatibles.
J'ai pu prendre soin de ma maman durant 4 ans, mais parce que je suis fobctionnaire, avec la faculté de télétravailler et j'ai choisi un poste qui me permettait d'être relativement libre. Cela ne m'a pas empêcher de préparer des concours, mais comme par magie, l'état de Maman était stable et même plutôt bon quand je passais des épreuves. Ma maman chérie m'a épargné.

Mais tout cela aurait été très différent si j'avais été encore étudiant. Car à cette époque, mes études étaient ma priorité. Et je ne crois pas qu'à ce jeune âge on puisse avoir autant conscience de la proximité de la mort d'un proche.

Et puis tu sais, quelle que soient les situations, on est toujours victime d'un fort sentiment de culpabilité, quoiqu'on fasse et quoi qu'on ait fait. Avec plus ou moins de regrets selon certaines situations.

Ton papa doit être fier de ta réussite et je suis sûr qu'il avait conscience de ça aussi lors de tes absences. Alors maintenant c'est sur toi qu'il faut te concentrer et en effet gérer ce manque et cette absence définitive qui brise le cœur de chacun d'entre nous sur ce forumecrire te soulagera et surtout te permettra de témoigner pour toi même et les autres du chemin que tu parcours.

Amicalement
Pat

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Re : Partie 1 ( Lorsqu'on descend du train)
« Réponse #2 le: 14 juin 2024 à 21:20:15 »
Ta famille, sûrement à l'instigation de ton papa, a voulu t'épargner pour ne pas te perturber, pour ne pas perturber tes études. Et ils ont réussi. C'est ce que voulait ton papa.
Culpabiliser est normal.
Avec le temps tu parviendras mieux à relativiser les "motifs" de ta culpabilisation.
Si la médecine n'a pas pu le sauver, tu n'aurais pas pu non plus. Ca au moins, me semble acquis.

Je compatis, parce que moi quand j'ai perdu mon papa j'étais bien plus âgé que toi. Je ne sais comment j'aurais réagi à 19 ans.
Je pense à toi.