Oui, c'est difficile ... tes sentiments à l'égard de ton père, les sentiments de ta mère à son égard diffèrent ...
C'est le cas dans bien des familles mais l'écart est ô combien plus douloureux après un "départ", comme on dit.
Je crois que tu peux dire à ta maman combien toi, tu aimes ton papa, peu importent ses soi-disant erreurs ...
Sans te fâcher de préférence, mais le dire fermement, car ainsi tu pourras défendre sa mémoire, et moins subir l'injustice ressentie par rapport à son jugement à elle.
Son jugement peut-être assombri par la colère et la frustration de l' "abandon" qu'elle ressent ? Sûrement pas un jugement objectif et définitif !
Et comme tu dis, elle n'a pas fait "attention" à ta réaction ... exprès ou pas ?
Manière maladroite de te dire que ça l'embête de te voir si affectée, et son impuissance à réparer ta blessure, façon d'en vouloir à ton père parce que ta maman t'aime et souffre de TE voir souffrir ...
Compliqué tout ça, je te l'accorde.
Le problème, c'est qu'on ne se dit pas toujours les choses simplement.
Etre en phase avec SES sentiments et accorder SES idées au plus juste ...
Tu peux dire que tu aimes ton papa, que tu es malgré tout heureuse de l'avoir pour papa, pour toujours dans ton coeur. Ainsi tu pourras rassurer un peu ta maman, car dans un deuil, il n'y a pas de "grandes personnes", crois-moi.
Il vaut mieux dévoiler cette opinion, positive, que de laisser tout cela en conflit latent, ces derniers ressortent toujours et avec autant de vigueur qu'ils auront été cachés.
Par contre, il faut que tu prennes garde de ne jamais "accuser" qui que ce soit du choix fait par ton papa, car le suicide recèle ses mystères et rien n'est plus "facile" que de désigner des "coupables" !
Et ton papa n'est pas "coupable" non plus ! La dépression, la fragilité, sont difficiles à gérer !
Qui peut juger ?
Voilà, ma petite Camille, ce que m'inspire ton message.
Merci de nous accorder ta confiance, ces "conseils" ne sont là que pour essayer de t'aider à ne pas te "monter" contre ta maman ...
Ce serait un dégât de plus réussi par le suicide ... mais je sais, c'est terriblement difficile, il y a tant de colère, c'est vrai.
Douce nuit et je dirai un "je vous salue Marie" pour tes prochains exercices d'histoire, hi hi ! (dans la vraie vie, j'adore rigoler!)
Bien affectueusement, Martine.