C'est pas la peine de crier, Camille...
d'autres personnes se posent exactement les mêmes questions que toi...sur la vie, la mort, le sens de la vie...la liberté...le suicide...
 Malgré ton jeune âge tu te retrouves obligée de te poser très tôt toutes ces questions existentielles et ton père n'est plus là pour t'aider à trouver tes propres réponses...et même, par son geste fatal il a ouvert une brèche entre  le possible et l’impossible...
mais je crois sincèrement que le suicide n'est quasi jamais une solution...que la vie vaut la peine d’être vécue et que le sens de la vie se construit en la vivant justement...elle te réserve de si belles choses...même si tu n'y crois pas en ce moment...
L'approche du 16 janvier te rend plus triste et plus sensible à tout ça...c'est naturel... c'est la date du début du changement de ta vie...
Ce que tu vis est très difficile, affronter seule le suicide de ton père...la culpabilité qui  te pèse...elle est là..; on ne peut pas te dire de ne pas la ressentir, elle est là...même si tu n'es coupable de rien... tu la ressens et elle est nécessaire...
on croit tellement que notre amour aurait dû les sauver...
être en colère est aussi une bonne chose...ça t'aidera...
 regarder des vidéos en boucle est une vraie stratégie pour ne pas penser, ça marche bien...Fais du mieux que tu peux.. mais ne reste pas seule avec ce chagrin et ces questions...trouve  autour de toi quelqu'un qui t'écoutera et ne te jugera pas et surtout ne te donnera pas de conseils que tu n'as pas envie d'entendre....

à bientôt ici

Moi non plus je n'ai plus peur de la mort,mais je ne la rechercherai pas...

Bonsoir Camille, ces questions: quel est le sens de la vie, le but, je me posais les mêmes à 14 ans, puis la vie fait qu'on continue, qu'on essaie de construire quelque chose, chacun prend un chemin. Ces questions sont alors moins présentes....

Pourtant après vécu ce cataclysme du suicide, ces questions sont revenues plus accrues je crois.  Que faisons nous la, pourquoi, dans quel but' quel est le sens.......Je me les pose encore, beaucoup ......

Tu es à l'âge où on se pose ces questions mais ce que tu as vécu les rend encore plus fortes, encore plus incompréhensibles
....
Tu vois je n'ai pas non plus  la réponse , mais te dire que la vie te réservera sûrement des moments de bonheur, des moments de partage, de joie que tu as à vivre......

Sûrement que tu as raison' le plus difficile est pour ceux qui restent.....la peine est pour ceux qui restent.......

Il y a ceux qui ont peur de mourir, ceux qui n'en ont pas peur, je pense que c'est propre à chacun......

On ne vit pas seul, on créait des liens, on aime, on est dans une famille, un groupe d'amis......même si ce n'est pas toujours simple,   on vit avec les autres pas pour les autres... Tu dois vivre pour toi..mais ces liens qui se créent ,  font ce qu'est la vie , ils participent à faire ce que tu es et ce que tu deviendras....

Oui un jour nous mourrons tous,  et la vie n'est pas simple, tu l'expérimentes déjà........alors il faut peut être essayer que jusque là tu essaies de trouver des moments simples, des moments de joie.........
Tu as ta vie à construire même si çelà te paraît aujourd'hui très compliqué....... Mais oui au final nous partirons tous, alors entre ces 2 moments j'espère que tu trouveras un chemin paisible fait de belles rencontres......

Stefy

Rencontrer la première fois une personne ( psy) et lui délivrer ce qui te fait le plus mal .... Ce n'est pas gagné ... La première fois on bloque !  Difficile de livrer sa souffrance intime du premier jour .... Un peu de temps Camille ... Du temps .......

Et si tu ne peux encore parler parceque ça fait mal , représenter ta souffrance par un dessin peut aussi être plus illustrant que les paroles .... Tu peux te soigner ... Oh que oui que tu vas arriver ...... Mettre un pas devant un autre .. Prend ton temps ... Tu vas y arriver même si c'est long ....

Tu sais parfois la douleur est tellement forte que l'on pense que ça ne va pas passer .... Or tu verras que ça passe ... Même si tu n'y crois pas mais elle passe ! Se lever sans conviction ... Se lever pour se lever , .... Mais tu sais , à un moment , j'ai écouté le chant des oiseaux  au petit matin ... Et cela a été une première motivation , juste les écouter me faisait comme un baume dans mon coeur ... Tu vois des petits trucs, que je ne faisais même pas attention avant .... Ce sont ces petits truc qui vont te motiver .... Et si tu sens fatiguee , alors repose toi....

J'ai juste envie de te serrer dans mes bras , j'ai juste envie de t'ecouter des heures et des heures à me parler de ton papa , j'ai juste envie de t'envoyer un vent de tendresse

Tiens bon Camille tu y arriveras

Chère Camille,

Quand, à 23 ans, j’ai perdu ma mère suite à un cancer qu’elle avait combattu pendant 8 ans, je pensais que la mort c’était une fin et pour elle la fin de la souffrance. Effectivement, vu comme-ça, on peut se demander pourquoi souffrir de la perte d’un être cher et faire des efforts jour après jour puisque nous allons tous mourir un jour.

Mes convictions ont changé du tout au tout après le suicide de ma fille, il y aura bientôt 5 ans. Il y a eu tellement de « hasards » à de nombreuses reprises que je suis convaincue maintenant que ma fille a essayé de me faire comprendre que la mort n’est pas une fin mais seulement un passage vers une autre forme d’existence. Par la suite, j’ai commencé à chercher et j’ai lu des témoignages de personnes ayant vécu des expériences proches de la mort réunies par de nombreux médecins. Je pense que ces témoignages nous donnent un début de réponse. Cela veut dire aussi que nous ne pouvons pas nous tuer. Je crois aujourd’hui que notre vie est faite d’expériences, d’un apprentissage de la vie, d’un cheminement, des rencontres. Nous devons essayer de grandir intérieurement, de gagner en profondeur. L’essentiel à mon avis, c’est l’amour et l’attention que nous pouvons apporter à nos semblables.

La mort de ma fille m’a appris pleines de choses. Je ne pouvais plus me contenter d’ignorer la mort en me disant que ce moment n’était probablement pas encore pour tout de suite pour moi. Comme toi, je devais me confronter à toutes ces questions existentielles et j’ai gagné en profondeur et compréhension et tolérance pour les autres. Je ne serai plus jamais la même.

Comme toi, j’ai énormément souffert. Aujourd’hui, je pense que je suis en train de me reconstruire. Ma fille et tous les autres membres de ma famille que j’ai perdus ne me quittent pas et je suis apaisée - au moins en ce moment.

Dans un de tes messages, tu disais que tu avais envie de crier. Isole-toi et fais-le. Tu verras, cela te fera du bien. Je te parle par expérience.
Ce qui m’avait beaucoup aidé aussi, c’était de parler à ma fille – d’autres écrivent. On peut se libérer ainsi. J’espère que les disparus nous entendent et sinon au moins cela nous aura fait du bien.

Si tu n’as pas encore lu le livre de Christophe Fauré « Après le suicide d’un proche », je te conseille de lire son article que je viens de découvrir :

http://www.lexpress.fr/styles/psycho/comment-faire-son-deuil-apres-le-suicide-d-un-proche_1536290.html?xtmc=christophe_Faur%E9&xtcr=6

Il te permettra davantage de comprendre ce qui se passe en toi.

Encore un argument pour continuer à affronter ta vie : Tu as vu la douleur dédoublée tout autour que provoque un suicide. Voudrais-tu l’imposer à tes proches ? Bats-toi un jour à la fois et accroche-toi. Réserve-toi des moments de répit comme la vidéo ou fais quelque chose avec ta mère ou tes amis qui pourra te faire plaisir.

Patience. Le chemin sera long mais tu y arriveras.

Je t’embrasse très fort

Méduse

Camille,

Qu'est ce que cela changerait ? D'abord tu nous manquerais.
Ensuite, tu manquerais à ta vie.

Ta colère peut devenir une force petit à petit.
Tu pourrais la hurler sur la plage, dans la forêt ou sous la douche,
Tu pourrais la chanter,
Tu pourrais la peindre,
Tu pourrais la faire poésie,
Tu pourrais la faire roman,
Tu pourrais la danser,
Tu pourrais la faire rêverie,
Tu pourrais la faire voyage,
Tu pourrais...à toi de trouver ce que cette colère peut devenir, car elle guidera toute ta vie.

Je t'embrasse et nous attendons tous de tes nouvelles.
Milou

    Chère jeune Camille,

    nous devons tous ici, sur ce forum où nous sommes aux prises avec les douleurs les plus vives,
    nous nourrir d'espérance ...
    Ce n'est pas un vain mot, l'espérance, c'est l'amour, c'est l'essentiel de notre amour éternel ...
    Bien sûr qu'il y a AUSSI la colère, et peut-être que tu éprouves cette colère pour ne pas avoir autant de chagrin ...
    Moi aussi, j'éprouve tout le temps des sentiments qui prennent la place de mon chagrin, des sentiments passionnés, forts, pour ne pas m'écrouler de peine ... pour ne pas me laisser pleurer dans un coin jusqu'à ce que mort s'en suive ... et je suis consciente que ce n'est pas "une solution",  la solution c'est d'être bien patiente, de laisser le temps à nos émotions meurtries de reprendre forme, lentement ... en douceur ...
    Je te dis ça alors que j'alterne des moments sereins et des moments de révolte ... je souffre aussi à cause d'un suicide, je sais bien que c'est affreux, courage, bien chère Camille, avec le temps tu iras mieux, en attendant, inutile de faire comme si cette souffrance n'était pas.
     Tu es jeune mais à égalité avec nous dans le malheur.
     On arrivera tous ensemble à aller un peu mieux, en se serrant les coudes.
     Les choses heureuses, tu réapprendras à les goûter petit à petit.
      Je t'envoie un gros poutou, Martine.

Hier soir avant de me coucher j'ai fait signer une croix à ma mère parce que j'avais oublié de faire un exercice d'histoire... on a dit deux trois trucs et là ma mère a dit : .... ton père... (une remarque qui disait en gros que mon père était un incapable).

Je lui en veux trop et le pire c'est qu'elle ne comprend pas pourquoi je ne lui parle plus et ça m'énerve encore plus qu'elle dise ça sans s'e rendre compte... Je ne lui Parle pas j'ai envie de lui crier dessus et de me casser...

C'est la remarque la plus désobligeante que quelqu'un ai fait sur mon père et en plus c'est ma MERE qui l'a faite...

Et elle ne s'en ai pas rendu compte... je suis tellement en colère..... 

     Oui, c'est difficile ... tes sentiments à l'égard de ton père, les sentiments de ta mère à son égard diffèrent ...
     C'est le cas dans bien des familles mais l'écart est ô combien plus douloureux après un "départ", comme on dit.
      Je crois que tu peux dire à ta maman combien toi, tu aimes ton papa, peu importent ses soi-disant erreurs ...
     Sans te fâcher de préférence, mais le dire fermement, car ainsi tu pourras défendre sa mémoire, et moins subir l'injustice ressentie par rapport à son jugement à elle.
     Son jugement peut-être assombri par la colère et la frustration de l' "abandon" qu'elle ressent ? Sûrement pas un jugement objectif et définitif !
  Et comme tu dis, elle n'a pas fait "attention" à ta réaction ... exprès ou pas ?
  Manière maladroite de te dire que ça l'embête de te voir si affectée, et son impuissance à réparer ta blessure, façon d'en vouloir à ton père parce que ta maman t'aime et souffre de TE voir souffrir ...
  Compliqué tout ça, je te l'accorde.
  Le problème, c'est qu'on ne se dit pas toujours les choses simplement.
     Etre en phase avec SES sentiments et accorder SES idées au plus juste ...

     Tu peux dire que tu aimes ton papa, que tu es malgré tout heureuse de l'avoir pour papa, pour toujours dans ton coeur. Ainsi tu pourras rassurer un peu ta maman, car dans un deuil, il n'y a pas de "grandes personnes", crois-moi.
     Il vaut mieux dévoiler cette opinion, positive, que de laisser tout cela en conflit latent, ces derniers ressortent toujours et avec autant de vigueur qu'ils auront été cachés.
     Par contre, il faut que tu prennes garde de ne jamais "accuser" qui que ce soit du choix fait par ton papa, car le suicide recèle ses mystères et rien n'est plus "facile" que de désigner des "coupables" !
     Et ton papa n'est pas "coupable" non plus ! La dépression, la fragilité, sont difficiles à gérer !
     Qui peut juger ?
     Voilà, ma petite Camille, ce que m'inspire ton message.
     Merci de nous accorder ta confiance, ces "conseils" ne sont là que pour essayer de t'aider à ne pas te "monter" contre ta maman ...
     Ce serait un dégât de plus réussi par le suicide ... mais je sais, c'est terriblement difficile, il y a tant de colère, c'est vrai.
     Douce nuit et je dirai un "je vous salue Marie" pour tes prochains exercices d'histoire, hi hi ! (dans la vraie vie, j'adore rigoler!)
     Bien affectueusement, Martine.