Auteur Sujet: Mon père est décédé il y a 11 jours.  (Lu 4642 fois)

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Laure R

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Mon père est décédé il y a 11 jours.
« le: 11 décembre 2016 à 02:49:59 »
Mon père est décédé il y a 11 jours.

Je viens de m'inscrire dans ce forum car j'ai besoin de partager avec des gens qui traversent mon épreuve, sans doute différemment, car on est tous uniques en un sens, mais qui vivent cette peine. Si je le fais c'est que je m'aperçois qu'après la phase choc, la douleur de devoir organiser les obsèques et tous les papiers à faire, où j'ai trouvé du soutien auprès de mes enfants et de mon mari, où j'ai assuré d'une façon que je ne pensais pas possible,  ma peine les dérange. Idem pour mes amis, les amis de mes parents, ma famille éloignée.  Ils ne me le disent pas bien franchement, mais je sens à leur façon de vouloir me protéger, ou de scruter mes yeux gonflés, ou de m'entendre les appeler, parce que je me sens trop seule, qu'ils ne savent pas bien s'en débrouiller.
Il y a deux jours, mon mari m'a dit, alors que je lui confiais être incapable de travailler (en EHPAD, psychologue) : « tu ne peux pas laisser la mort de ton père bouffer ta vie, faut te reprendre ». Depuis, je l'évite (nous sommes un couple non cohabitant, j'ai très tôt compris le concept de solitude, dès ma plus tendre enfance), mais je suis affiliée au sentiment de partage, de solidarité, cette fraternité que je n'ai pas connue. Mon père ne me bouffe pas ma vie, je suis triste de ne plus l'avoir à mes côtés, je sais que je l'ai en moi, je m'en remettrai, en mon temps, et là, non, c'est pas mon temps. Là j'ai envie de pleurer dans des bras, de la chaleur. Alors je m'inscris à un forum.
Il ne me semble pas pathologique d'être en larmes (pas 24/24) à la suite de la perte de son père, après si peu de temps. Je suis capable de faire mes courses sans m'effondrer dès que quelqu'un me demande si ça va, par politesse : « oui », que je lui souris, ou me propose de faire une commande de saumon pour Noël : « ben je sais pas ce que je fais pour Noël » Correcte, pas effondrée, pourtant ça pleure en moi. J'ai bien le sentiment que mon visage ne traduit pas la joie de vivre, qu'ils doivent voir qu'il y a un truc, et j'aimerais pouvoir me balader en lunettes noires partout.
Je pleure, seule, sans m'effondrer, isolée, je pleure la nuit. J'évite le contact avec mes proches, mes amis, car ils veulent tous me sauver de ma peine. Mais je pense que ma peine est bien normale. Au moment où j'ai besoin d'eux, je me trouve en posture de les protéger de ma peine afin de protéger ce que je ressens et veux exprimer. Les « tourne la page, tu dois vivre », j'en veux pas. Bien sûr que je vis, que je me file des gros accompagnements pour manger, cuisiner, faire les actes de la vie quotidienne, et bien sûr que je vais pas me mettre en parapluie : mon père était atteint du cancer de l'amiante, avec de grosses pathologies cardiaques, ça fait des années que je l'accompagne, et que j'accompagne ma mère, des années, à poser des congés maladies, parce que même, là, où il était dans un centre de soins palliatifs, et quand j'ai demandé un congé pour accompagnement en soins palliatif, on a daigné prendre contact avec moi le jour de son décès à la fonction publique hospitalière !
Et quand j'ai à la fois ma peine, ma mère en larmes, les démarches, cette même FPH m'accorde un jour de congés ? Pour le décès de mon père ?
Alors oui on est en arrêt maladie. Et elle me retire ce jour de congés, puisque en maladie.  Mais le deuil n'est pas une maladie, le deuil, c'est normal ! Ton père et mort, tu vis tout ça, hop hop hop, viens entendre les familles en deuil de l'établissement et faire ton job (ce que j'ai fait d'ailleurs, entendre une famille en deuil, par téléphone, sans aller au boulot, un partage sur un lien fort.). Le deuil non pathologique durerait un jour ? Ensuite on est malade ? Mais dans tes rêves ! Ah, la phase colère, c'est pas mon père, c'est pas ma mère, c'est cette société qui t'accorde un jour de deuil pour ceux qui t'ont donné la vie lorsqu'ils trépassent.
Je ne trouve d'écoute qu'auprès du personnel de l'EHPAD, où réside ma mère qui a 96 ans, et que j'accompagne dans sa douleur. Il savent pertinemment ma double peine d'enfant unique, celle de ma douleur par rapport à la perte de mon père et celle de ma douleur face à ma mère en larmes. Ils savent aussi que la prochaine étape pour moi sera de vider et vendre la maison de ma mère, au plus vite, afin qu'elle soit sécurisée dans l'aspect financier de son existence.

Je ne vous ai pas lus, je suis arrivée ici, j'ai laissé mon message à la mer, mon père était marin et m'a transmis cela : la mer, la voile. Et il y a une chose sur la mer, ce sont les communications. Je vous promets de vous lire et de vous parler si vous m'adressez un message. Pour l'instant, je suis, tout comme vous je le suppose, un peu trop désespérée pour vous avoir lus avant d'écrire.
Mais maintenant, je vais le faire. Parce que j'ai pu dire. Et sans doute êtes vous dans la même démarche que moi.
Cordialement à tous

Laure R

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« Modifié: 11 décembre 2016 à 03:18:10 par Laure R »

Hors ligne Faïk

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Re : Mon père est décédé il y a 11 jours.
« Réponse #2 le: 11 décembre 2016 à 08:52:56 »
Bonjour Laure R,

Je t'ai lue et j'ai entendu ta peine ... tu n'as pas jeté une bouteille à la mer en vain.
Le départ de tous ceux qu'on aime est une déchirure, un anéantissement qui nous projette dans un monde de souffrance difficilement mesurable pour notre entourage, même pour les plus proches ... Cela engendre souvent une incompréhension mutuelle et parfois beaucoup de colère et d'amertume.
Cet espace te permettra sans doute de déposer le trop-plein de douleur en partageant avec ceux qui sont dans la peine comme toi  et d'apaiser quelque peu ton chagrin ... normal, unique et surtout pas pathologique !

A très bientôt …

Laure R

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Re : Mon père est décédé il y a 11 jours.
« Réponse #3 le: 11 décembre 2016 à 14:16:07 »
Merci Faïk
En effet, je découvre avec stupeur cet aspect inconfortable de l'endeuillé. Vu mon boulot, ça ne m'était pas apparu, puisque mon job c'est d'inviter l'autre à parler. Les endeuillés que j'ai reçu ont fait mention de tout un tas de choses, mais pas de cet aspect répulsif. D'autres endeuillés que j'ai connu dans ma vie sont restés mutiques. J'étais loin de me douter que j'allais éviter mes proches qui sont mal à l'aise avec moi. En tout cas, c'est bien qu'un tel forum existe, ça aide de savoir qu'on embête pas l'autre avec notre peine.
A bienôt

Hors ligne kompong speu

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Re : Mon père est décédé il y a 11 jours.
« Réponse #4 le: 12 décembre 2016 à 07:26:45 »
Bonjour Laure
Le temps du deuil n'est plus de la même mesure pour toi et pour les autres ce paradoxe on l'affronte tous les jours , cette solitude extrême , courage voila bien un mot bizarre que l'on entend comme si .......
Mille pensées pour toi 

Laure R

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Re : Mon père est décédé il y a 11 jours.
« Réponse #5 le: 12 décembre 2016 à 22:13:06 »
"Courage"
Ou dans la version cool : "Tiens bon".
Mais bien sur qu'on tient bon!
Aujourd'hui j'ai pris 100ù% soin de moi. La version intériorisée de mon père était fière de moi. Bon repas, ménage, repos, une lecture que je recommande à tous les endeuillés : L'empire du sommeil" de Henry Frédéric Blanc. Je l'ai dévoré. Un petit rhum à l'heure où les larmes viennent d'habitude, c'est à dire là, maintenant. Un très bon rhum, digne de marins : "Black Magic" et un commencement d'ouverture sociale et fraternelle sur le forum. Pas d'écoute ravageuse de "aux héros sombres de l'amer". Bref, je me fais des forces pour ce qui me vient vendredi : vidage de la maison et notaire. Je me ch*** de trouille à vrai dire. Ma mère a tout jeté ou donné de ce qui était de sa famille, pourtant, les dentelles de ma grand mère, je les aurais bien voulus. Elle est partie légère vers son EHPAD et s'inquiète à présent du bordel de mon père. Le seul truc inutile et à benner chez mon père c'est les débuts de l'informatique, les trucs d'électroniciens de 96 à 2013. Le reste, on récupère, on transmet. Mon père a tout gardé de la lignée paternelle, les vieux outils de mon arrière grand-père, ceux de son père, les siens. Je n'ai pas assez de place pour conserver tout cela, mes enfants,mon mari,  puis mes amis et leurs amis. Et puis des musées.
Et puis, l'odeur de la maison, celle des draps de mon père, ses habits, habitudes, tout ça, à passer au peigne fin. Et puis comme j'ai tremblé en ouvrant la maison pour moi, sa fille, céder la voiture de mon père à mon fils. Lui, il faut qu'il emporte un truc, ça l'aide. Moi je veux fuir. Lui, il me dit : on faisait les champignons ici avec papy, et puis, à la maison, il me dit : 5mn. Il embarque, il me dit tu veux quoi? je dis ce que je veux, il me propose de le prendre et je secoue la tête. "Je veux sortir", que je lui dis. Plus tard!". Et ce plus tard, c'est vendredi. Le notaire mardi.
Alors je prends des forces et bon, plutôt que bon courage ou tiens bon,  je veux bien que vous me parliez de ça, vider une maison, vos expériences et vos façons de m'accompagner, ce qui vous a donné de la force pour le faire, ce qui vous a aidé, oui.
Cordialement

Hors ligne marschat

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Re : Mon père est décédé il y a 11 jours.
« Réponse #6 le: 15 décembre 2016 à 13:38:18 »
bonjour Laure

comme toi il a fallu vider son appartement ,un mois pour le faire ,sa tasse dans l'evier ,son courrier sur la table ,son lit pas fait ...l'horreur..............battre le rappel qui veut quoi,tous les habits ,les siens ,ceux de son compagnon partit un an plus tot
sont partis dans une maison de retraite,tellement d'anciens n'ont plus grand chose a se mettre,les meubles en bon etat partis a la salle des ventes et finis au broyeur...............c'est la misere en France ........vaille que vaille on l'a vide ,j'ai garder les photos et tous ses papiers ,car la partie administrative c'est aussi un cauchemard.Attendre l'agence pour l'etat des lieux fermer la porte une derniere fois ,ne pas se retourner partir vite.............Un an et demi apres je n'ai meme pas le courage de regarder la ou elle vivait............Je ne sais meme pas si c'est du courage il faut le faire c'est tout................Je ne savais pas encore que quelques mois plus tard je referai la meme chose ...................aider la belle sœur a faire pareil ...........la dechirure  :'(

Hors ligne jadma

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Re : Mon père est décédé il y a 11 jours.
« Réponse #7 le: 15 décembre 2016 à 19:33:45 »
Bonsoir Laure,

Oui vider la maison de son père c'est une épreuve redoutable. Mettre le nez dans toutes ses affaires, trier, jeter aussi puisqu'on ne peut pas tout garder, et puis tous les souvenirs qui sont là, figés, intacts, comme si le temps s'était arrêté et qu'il allait revenir... Les bruits, les odeurs, toucher ses vêtements, ses draps, son parfum, des cheveux sur sa brosse, le corps est assailli d'émotions fortes et déroutantes en même temps.
Après chacun le vit à sa façon, comme tout le reste, dans ma famille certains frères l'ont vécu de façon plus mécanique, impassible, "il faut le faire", ne laissant guère sortir quoi que ce soit.... Moi non plus je n'ai pas voulu leur étaler ma peine, ma souffrance, que je trouve très intime, je me souviens qu'on s'est chacun mis dans un coin de la maison, comme si on avait besoin de la solitude de ce moment....
Après on fait ce qu'on peut, ce sont des passages obligés qui arrivent souvent trop rapidement, tout est tellement précipité quand un proche décède...
Je me souviens que j'aurais voulu garder cette maison intacte encore un peu.... Mais ce sont des étapes.... Et je crois qu'à des niveaux plus subtils ça fait bouger les choses aussi.... Après la maison se vide, se dépersonnalise, cette maison on ne la reconnaît plus, et puis il faut lui dire au revoir, adieu....
Garder des souvenirs de ton père, concrets, ceux qui pour toi représentent quelque chose de fort, parce qu'on a besoin de ces objets.... Et puis se laisser réagir, comme ça vient, comme ça sort.... Être aussi doux que possible envers soi-même et arrêter de faire comme si la force c'était de ne pas s'écrouler quand on vient de perdre quelqu'un qu'on aime. Un père on n'en a qu'un et ça bouscule beaucoup de choses. Le vrai courage c'est de traverser ses émotions parce qu'elles ont quelque chose à nous apprendre sur nous-même.... j'y crois profondément, même si quand on la tête sous l'eau on pense qu'on va y rester.

Jadma

Laure R

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Re : Mon père est décédé il y a 11 jours.
« Réponse #8 le: 20 décembre 2016 à 21:52:48 »
Bonsoir,
Merci pour vos réponses.
C'était très éprouvant, mais j'ai fait comme tu dis Jadma, j'ai laissé venir.
D'abord je suis arrivée la veille de notre rendez-vous familial. J'ai erré dans la maison de mon enfance, cueillant des petits brins de souvenirs, les déposant dans mes sacs, des trucs qui n'auraient eu aucun sens pour autrui. Je cueillais surtout mon père, étonnée que ma mère aie vidé la maison de ses traces à mon insu, les traces les plus profondes, celles de ma grand-mère, celles de ses journaux de réfugiés. Tout était curé, ne restait que la surface, pour mes yeux d'enfants. J'ai fait ça marschat, parce que je savais que le lendemain, ça serait exactement ce que tu décris.
Comme je voulais aussi avancer, par moments, je résolvais la montagne de papiers (déjà épluchée lorsque il faut, dès le certificat de décès, écrire aux organismes et que tu t'aperçois que ton père était support en ligne. Yès, et les mots de passe ? Tu as les identifiants, mais pas les mots de passe.) Mais après y avait des papiers notices. Qui pense à jeter la notice d'un appareil qu'on ne possède plus, mêlée aux appareils encore en possession, les factures obsolètes ?
J'ai fait les médicaments. Tout ça très tri sélectif. J'allais de découvertes en découvertes. Dans l'intimité de mon père. Puisque ma mère, pfffuitt, plus de traces, et je sais que ça vient d'elle, ça l'obsédait cette affaire de vider la maison à leur mort et elle a voulu me protéger.
J'ai porté la robe de chambre de mon père, j'ai dormi dans son lit.
Il était parti en fumée, resté en cendres, je vidais sa maison.
Le lendemain mon fils aîné est arrivé le premier et a fait preuve d'une certaine efficacité et organisation. Mon fils le plus jeune, quand il est arrivé, a commencé à errer, comme moi. On est descendus à l'atelier et au garage, atterrés, il a tout gardé, jusqu'à son arrière grand-père. Je l'ai envoyé acheter des bières. Moi j'étais encore dans les papiers. La veille j'avais pris les outils d'électricien et d'électronicien , trois fois rien. Lui. J'ai presque rien pris et je ne me sens pas de faire les vides greniers, dupliquer ma peine à l'infini.
Le lendemain, je me suis levée sur un garage organisé pour la vente et la déchetterie : mes fils avaient agi. Je pleurais dans les canes et le chien, Tzigane, posait sa patte sur moi, protecteur, et me léchait les larmes. Les voisins sont venus, ont pris ceci cela, très peu, les meubles, personne n'en veut, de bric et de broc, et nous, on a déjà du bric et du broc qui vient d'eux.
Il y a un boulot de folie à faire.
Vider, se séparer, éparpiller aux quatre vents des affaires qui avaient du sens. Ah je me dis que je voyage léger, mais je vais encore plus voyager léger.
Et puis les papiers de mon père, de ma mère, tout ça, à gérer, chaque jour un organisme, et rien ne se fait tant que ma mère n'est pas sous tutelle. Là encore, j'ai réagi très vite, deux jours après la mort de papa. C'est dur de mettre sa mère sous tutelle, de déclarer haut et fort : « tu ne peux pas gérer ». Elle a capté, mais pas facile. Cependant adapté : 97 ans, DMLA et troubles cognitifs certifiés pas expert psychiatre.
Donc la succession… ça va attendre l'acte de naissance d'une étrangère, (pas avant janvier), la décision du Juge, j'ai déjà la visite de l'expert psychiatre, et après je ne capte couic, sur les affaires pleine part, usufruit et tout ça. Le notaire et le Juge vont se démerder, j'ai pas donation de mon père, ma mère hérite et je suis bien d'accord pour que sa vie soit assurée.

Alors je me rentre chez moi, après avoir fait 5 heures de route, après, avant, en avoir fait autant, pour commencer à vider la maison, et avant, avant durant deux ans, accompagner mon père et ma mère, et je me demande : Où je suis ? Des fois ça me fait hurler quand j'ouvre ma boite aux lettres, chez moi, et que je dois traiter l'administratif de mes parents, ou quand il faut cavaler pour laver le linge de ta mère. Y a un truc qui se fait jour en moi. Ok, je suis en deuil. Mais quand est-ce que j'arrête de parer à l'urgence pour me prendre en compte, non pas dans la survie, mais dans ce qui m'est nécessaire, comme écrire ce soir.
Parce que je viens de passer dans un super grand huit émotionnel, là.
Déjà mes premières communications c'était l'étonnement face à l'évitement. Maintenant, ça n'a plus court. Les proches captent, les amis aussi. J'ai parfois l'impression que la douleur, passionnelle, irrépressible au début, prend plus de profondeur, s'intensifie et se déploie, mais il n'y a même pas un mois. Le 24 novembre. Et ça fait un mois que je pleure, tous les jours. Pas en permanence, non, il y a des hautes vagues, soudaines. Comme maintenant par exemple.
Même si j'ai 58 ans, que j'ai décidé mes propres routes et que je n'avais pas besoin de mon père pour les valider, je suis juste orpheline de mon père.
Merci pour votre présence
Amitiés.