Bonjour Cachou,
Je crois que je peux comprendre ta souffrance pour avoir perdu mon papa subitement, j'avais 24 ans et j'étais enceinte de ma fille. Celà fait 30 ans, depuis, j'ai perdu ma maman qui certes n'était pas jeune mais que j'aimais profondément. J'ai tenu le choc parce que j'étais soutenue par un mari aimant, j'avais 2 enfants, que je sais que la mort fait partie de la vie même s'il faut du temps pour arriver à cette conclusion.
Et voilà le 25 03 2012, l'homme de ma vie s'est donné la mort un beau dimanche de printemps consécutivement à la très grave maladie de notre fils. Je n'ai rien vu venir si ce n'est que nous étions aussi désemparés l'un que l'autre devant la souffrance de notre grand garçon ( ce qui n'est pas dans l'ordre des choses ). Il a tenu le coup tout le temps de son hospitalisation et puis s'est effondré de fatigue, de colère contre la vie, de peur que la maladie ne reprenne le dessus, lui pour qui ce fils était sa fierté, le symbole de la réussite, de tout ce que nous n'avions pas réussi nous même. La souffrance est terrible d'abord pour mes enfants, ensuite pour moi car notre relation était fusionnelle même après 35 ans de mariage. J'avais toujours redouté que la vie ne me l'enlève mais c'est lui qui a choisi. Et je dois faire face, faire comme si j'avais envie de continuer la route parce que mes enfants sont là et que je dois les aider à réussir à vivre avec ce cauchemar.
Alors, je te parle, Cachou, comme je parle à ma fille :accroche toi, ne te laisse pas abattre, ton papa ne le voudrait pas. Il est là quelque part même si tu ne le vois pas. Pense aux belles choses qu'il t'a laissées, aux grands bonheurs que vous avez vécus, la mort ne doit pas réussir à t'abattre. Et puis, prends soin de ta maman, seul ton amour va lui aider à continuer la route. Et surtout n'aie pas de regrets ni de remords, ton papa sait que tu l'aimais très fort.
Nine