Bonjour à toutes et à tous,
je m'appelle Vivian et j'ai perdu ma mère ce 28 février 2020 des suites d'un cancer de la peau (lymphome cutané très rare).
Hier soir, lors d'un énième moment de tristesse intérieure seul sur le lit en attendant ma compagne, j'ai cherché sur internet "je ne me remets pas de la mort de ma mère" et je suis tombé sur ce forum.
Après avoir lu quelques témoignages, je décide de me lancer aussi.
Ma mère est donc partie ce 28 février à 65 ans, j'en avais 29 à ce moment là, on savait que ça viendrait, car les 6 derniers mois, son état s'est dégradé à vue d'oeil.
Pendant ses 4 années de combat, je ne l'ai pas vue énormément (7/8 fois) car contrairement à mon frère et ma soeur, j'habite loin d'elle, j'ai surtout été la pour elle au téléphone, en soutien psychologique.
Je n'avais pas de lien fusionnel avec elle, de par notre éducation, mais elle était aimante et attentionnée à sa façon.
Étant le petit dernier, je sais qu'elle était attentive vis a vis de mon bonheur et mon avenir.
Depuis qu'elle est partie, c'est une partie de moi et mon enfance qui s'est envolée. Malgré le lien pudique qu'on avait, savoir qu'elle était la était un équilibre depuis mon plus jeune age et j'ai du mal à faire sans.
J'ai beaucoup de flashs sur des moments de mon adolescence où nous ne vivions plus que tous les deux (frère et soeur agés de 9 & 10 ans de plus que moi), des souvenirs, des musiques, des situations et à chaque fois c'est un coup au moral.
Malgré mon apparence extérieure qui montre peu (j'ai peu pleuré depuis son départ) je me sens très fragilisé depuis tout ça. A ça s'est rajouté les confinements qui, je commence à le croire, n'aident pas à remonter la pente mais m'enfoncent jours après jours depuis quelques semaines.
J'ai lu un article sur ce forum parlant de la difficulté de perde un parent entre 20 et 30 ans, quand, à ce moment de la vie, "le meilleur reste à venir", et cette sensation , je la ressens tous les jours car 6 mois avant qu'elle parte, ma compagne et moi avons eu une magnifique petite fille que ma mère a eu le temps de ne voir qu'une seule fois, une semaine avant de partir. Les joies des progrès de ma fille sont systématiquement accompagnés d'une pointe de tristesse, tant j'aurai voulu que ma mère voit ça et tant, je sais, qu'elle aurait voulu assister à ça.
Par périodes, j'ai des montées d'angoisses vis à vis de la mort.
Tout se mélange, peur de mourir, peur que quelqu'un de mon entourage meurt, peur de la maladie, peur de "l'après".
Je pense à ma mère, à sa tombe.
En fait, sans qu'elle soit forcément accompagné d'angoisses, je pense souvent à la mort.
Je suis aussi terrorisé quand me reviennent les images de la dernière fois ou j'ai vu ma mère, une semaine avant son décès, en soins palliatifs, la peau recouverte de tumeurs. Nous n'avons pas pu l'embrasser, c'était compliqué vis a vis de ce qu'elle avait, et trop dur pour nous, psychologiquement.
Au moment de osbèques de ma mère, je me suis surpris d'être à ce moment la, assez serein, solide, mais c'est après que j'ai doucement dégringolé et c'est depuis un mois que j'ai la sensation de vraiment chuter.
Je parle beaucoup avec ma compagne, on parle ensemble de ma mère, je lui dis parfois quand je ressens du manque, elle a toujours été d'un grand soutien et en même temps, j'ai du mal à lui parler de ces angoisses, j'ai peur de l'entraîner dans cette spirale aussi que je ne souhaite à personne et je pense surtout avoir peur de craquer en me confiant vraiment, de vive voix, à quelqu'un.
Extèrieurement, je paraît triste, voire un peu déprimé, mais intérieurement c'est une tempête.
Malgré ça, j'arrive a dormir, j'arrive à parler, à sourire parfois, mais quand je suis seul, cette histoire, la peur, la tristresse, la nostalgie me rattrapent fréquemment.
Merci d'avoir pris le temps de me lire.