Voilà le moment de faire un petit point... 1an, 1 mois et 11 jours après le décès de ma mère.
Les jours passent, et globalement se ressemblent, à présent.
En effet, les émotions font moins les montagnes russes, comparées aux premiers mois. La pensée de son décès ne survient plus à chaque fois que j'ouvre les yeux dans mon lit le matin, ni quand je vais me coucher.
Non, c'est plutôt quand mes yeux se posent sur sa photo sur mon meuble, ou quand un souvenir particulier revient.
Je pense moins souvent à elle ; cependant la souffrance reste parfois violente.
Il ne faut pas trop que je me tourne vers le passé, sinon l'absence est cruelle.
En écrivant ces lignes, je pleure ; alors que ça fait bien quelques temps que je n'ai pas pleuré à cause de sa mort.
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J'ai l'impression que le temps a permis que je vive à nouveau à peu près normalement. Cependant, son absence est un point sensible, et il ne faut pas trop appuyer dessus ; sans quoi la tristesse fait couler des larmes irrépressibles.
Ça m'embête de moins penser à elle, mais au fond je sais que ce n'est pas parce que je pense moins à elle que je l'oublie.
Oh non, je l'aime toujours, à la folie. Elle me manquera toujours, je reste convaincue que notre relation était unique et que j'ai eu une mère exceptionnelle.
Parfois, quand je profite de la vie, je pense à elle ; je me dis qu'à ma place, elle aurait fait pareil.
Ça ne me dérange pas quand on est en famille de trinquer, de trinquer pour elle. Elle m'a transmis son goût pour la vie, et tellement d'autres choses...
Je porte toujours certains de ses bijoux, et je me rends compte que ma "relation" aux objets s'est transformée. Avant, les voir, et les porter me déchirait le cœur mais j'avais besoin de le faire à la fois. A présent, je ressens plutôt de la fierté, quand je les porte, et ça a un côté rassurant. Je dis souvent, que je mets sa bague ou son bracelet quand je suis amenée à vivre une situation un peu difficile ou stressante, comme si ces objets me donnaient de la force.
Je me pose moins de questions du type "où est-elle ? est-ce qu'elle va bien ?". Je pense qu'il y a autre chose après la mort, et j'imagine qu'elle a des choses à faire, visiblement des choses à apprendre.
J'ai vu une medium, ça ne m'a pas perturbé. Si ce n'est, que la medium m'a dit qu'elle était seule (je lui avais demandé si elle était avec quelqu'un) car elle n'avait pas assez progressé pour rejoindre ceux qui étaient déjà partis qu'elle connaissait. Ça, ça m'a un peu ennuyé. Cependant, la médium a dit que je l'aidais, en pensant à elle ; que je l'aidais à avancer.
Chacun croit ce qu'il veut. En tout cas, quand je pense à elle, j'essaie d'y penser avec tendresse, avec bienveillance, comme si je pouvais lui envoyer des ondes d'amour. Alors j'imagine, que les propos de la medium faisaient référence à ça.
J'ai une crainte, c'est qu'elle soit partie, au moment où ce sera moi qui sera amenée à mourir. Je vivrais plus paisiblement, si j'étais sûre de pouvoir la retrouver ensuite. Cependant, je ne peux pas lui demander de m'attendre, ça serait égoïste.
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Concernant le cimetière, ça a bien changé aussi. Alors qu'au départ, je ressentais le besoin d'y aller ; ce n'est plus le cas aujourd'hui. J'y trouve peu d'intérêt. J'y vais plutôt pour vérifier que tout est en ordre, et je suis toujours contente pour elle de constater qu'il y a toujours beaucoup de fleurs, et que tout est bien disposé (merci à mes grands parents qui s'en occupent beaucoup).
Alors, je ne me force pas. J'irai quand j'aurai envie d'y retourner, je ne pense pas qu'elle m'aurait blâmé pour cela.
Elle aimerait plutôt que je fasse attention à moi.
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Ainsi, je vois une nette évolution à la fois concernant mes pensées mais aussi mes émotions.
Je me demande si je souffrirai toujours de son décès. Comment je vivrais les choses d'ici quelques années.
L'avenir me le dira...
Courage à tous ceux qui passent par cette terrible épreuve qu'est le décès d'un proche.