Bonsoir Crystal
Je vous accueille bien tristement ici et pense bien à vous et votre courageuse maman.
Votre deuil est très récent. Je me souviens que j étais sonnée les premiers mois, j'étais comme morte. Plus rien n avait de goût ni de sens. Je me.sentais vide, incapable de réfléchir, à pleurer toute la journée. Il n'y avait que mon fils qui m apportait du réconfort et même lui parfois n arrivait pas à me sortir de ma torpeur. J'ai eu beaucoup d'amis bienveillants, j'ai la chance d'avoir un mari à l écoute même si nous avons vécu des moments de flottement car j étais en colère et me sentais tellement seule et incomprise dans ma douleur. J ai aussi une famille unie, mon papa, ma soeur, mon frère. Et ici. Le seul endroit où l'on peut pleurer ouvertement. Où l on peut crier son désarroi sans avoir peur de radoter ou de faire peur. Venez parler de votre maman ici. Au début je venais tous les jours. Maintenant j'essaie d'espacer un peu et de venir quand je.me sens.assez forte pour épauler qq un ou extrêmement mal au contraire.
Le parcours n est pas linéaire. Il y aura des moments où le chagrin semblera moins vif, des périodes de pause où l on "oublie" que notre maman n est plus. Un peu comme si rien ne s était passé, comme si le cerveau octroyait qq minutes voire heures de répit pendant lesquelles on arrive à se reconnecter à la vie. Ça dure très peu de temps et pour ma part cela précède souvent une période de grande tristesse pendant laquelle je ne me focalise que sur les mauvais souvenirs. Des choses que j'ai pu dire qui ont blessé ma maman. Des images de son malaise.
Vous avez accompagné votre maman avec tout votre amour. Vous lui avez dit que vous l'aimiez (je regrette amèrement pour ma part de ne pas avoir été plus expressive mais c'est mon caractère). Vous avez fait tout ce que vous pouviez mais malheureusement vous ne pouviez pas la sauver. Et ça je sais o combien c'est inacceptable.
Prenez soin de vous, si ce n est pour vous, faites le pour vos enfants et votre maman. Je dis toujours à mon papa qu elle ne nous a pas quittés. Ce n est pas une décision de sa part. Elle s est battue jusqu'à ce que son corps soit trop épuisé. C est pareil pour votre maman. Donc en l'honneur de cette femme combative, il faut se battre et essayer de vivre. Je dis essayer et combattre car il est beaucoup plus facile de s'abandonner au chagrin que de se forcer à trouver encore un intérêt à cette vie. Redevenir heureuse me semble encore inaccessible. J accepte des courts moments de joie mais je ne vois pas comment je pourrais vivre une nouvelle fois ce sentiment de plénitude que J avais chez mes parents. Quand je dormais là bas avec mon mari et mon fils je me sentais si apaisée. Je me disais que rien ne pourrait arriver et que j'étais si bien. Et pourtant tout s est produit quand j étais là bas.
Perdre sa maman nous transporte en enfance.. On aimerait revivre ces moments de légèreté et être cajolée par elles. On se sent perdu et sans repère sans elles.
Je n'ai malheureusement pas de réponse. Je trouve toujours très injuste qu'elle ne soit plus là et qu elle.ne voie pas grandir mon fils. Elle l'aurait tant aimé.  Je suis toujours en colère. Contre moi, contre la maladie, contre la vie et parfois j en ai honte contre les gens qui ont encore cette joie d avoir leur maman et en profite ouvertement. Voir une mère et sa fille bras dessus bras dessous me fend le coeur.. Je pleure moins mais quand ça arrive je n'arrive plus à m arrêter. Elle me manque peut être encore plus qu au début car je commence à intégrer le fait que c'est définitif. Mais je suis toujours là. Ça me paraît tellement fou que je sois debout. Je me suis toujours dit "comment je vais faire si elle meurt, je ne pourrai pas.vivre sans elle". Et pourtant me.voilà. Je vis. Souvent plus pour les autres que pour moi mais pas tout le temps.
Trouvez des rituels qui vous apaisent. Parlez d elle. Exorcisez ses derniers moments car certaines images sont traumatisantes.
Mais surtout, surtout, écoutez vous. Il y a quelques jours votre maman était encore là donc pleurez...Et pleurez encore. Vous avez le droit et vous en aurez encore.le.droit dans 1 an, dans 10 ans. On n'oublie jamais. Et heureusement d'ailleurs avec tous les sacrifices que font les mamans ou papas pour leurs enfants.
Je reste persuadée qu'ils sont encore là je ne saurais l'expliquer; une chair de poule parfois , l.impression dune présence.
Je vous souhaite beaucoup de courage
On est là
Prenez soin de vous

c est très triste ma maman est partie le 10/12/2020 et  c'est très très dur .
courage.