Je crois que je commence à avoir ces petits moments où "je me sens un peu mieux". Mais ça ne dure pas. L autre jour, arrivée en fin d après midi, je ne suis dit : j ai moins pleure aujourd hui, j ai pu regarder ma maman en photo, penser à elle sans pleurer. Ça m a fait peur, j ai culpabilisé et du coup j ai fondu en larmes et le soir au lit c était les gros sanglots et j appelais ma maman. Encore ce sentiment de ne pas avoir le droit d aller mieux, cette impression de commencer à oublier.
Merci
    

Pour la 1ère fois cette nuit j'ai révé à ma petite maman.
Il faut dire qu'aujourd’hui est une journée particulière, le coeur en miette  je dois rendre les clés de son appartement.
Mon rêve était étrange et entrecoupée qui me laisse très perplexe , moi qui attendait un signe.
La 1ère fois, maman est apparue et a dit Christelle pourquoi tu rends les clés de l'appartement, je vais aller ou maintenant
puis de je l'ai vu de nouveau et elle était en train de m'aider à faire partir les 2 derniers grands meubles dans un troc en se résignant
Et la dernière fois maman n'était pas là , la mamie d'un petit que je gardais qui la connaissait bien était là , elle me disait ta maman m'a envoyé un sms pour me dire que  dés que ça va mieux, elle viendra me mettre "une fessée" aux cartes.
Pourtant maman ces  derniers temps n'était pas optimiste et disait tout le temps je ne pourrais plus jamais me déplacer et jouer aux cartes.
Cette expression maman me la disais cet été quand elle  eu un souci de santé qui l'avait un peu déboussolée  ,  et que j'oubliais de lui préparer quelque chose , elle s'exclamait tant pis je vais te mettre une "fessée "
J'ai interprété ce rêve comme un signe de sa part qui me dicte ce chemin qui sera si long, l'impossibilité de la croire morte, la résiliation et enfin l'espoir d'aller mieux.
Pour l'instant je suis tellement mal ce matin que je me demande si je pourrais tenir quand je rendrai ces clés.
Certes, je me disais, tout le temps, je ne pourrais pas survivre si maman n'est plus là et pourtant je suis là...

Effectivement rendre les clés a été un moment beaucoup plus douloureux que le déménagement.
J'ai pourtant garder quelques petits meubles mais surtout son fauteuil ou elle y était constamment et d'autres souvenirs et mon mari me disait l'appartement est vide, les affaires de ta maman sont chez nous, tu pourras te mettre dans son fauteuil mais malgré tout j'ai pleuré toute la journée car cet appartement  à rendre marquait une fin réelle.
Comme vous le dites, c'était un moment symbolique que je redoutai tellement. Pour l'instant j'ai encore du mal à regarder les photos, elles sont toutes gardées pour quand je m'en sentirai capable.
Je comprends votre réaction concernant les soignants qui ne s'imagine pas parfois être à notre place pour ressentir ces moments douloureux et j'imagine que pour vous c'est une chose qui reste encrer en nous.
Je me rappelle cet été , maman avait des infirmières à domicile, elle revenait d'un séjour hospitalier qui annonçait de mauvais résultats, maman très angoissée me disait toujours j'ai peur de mourir, elle se réveillait la nuit en le criant.
Elle demande à l'infirmière de lui expliquer les résultats, celle ci lui dit que face à ces résultats, elle décéderait d'une jugulaire qui éclate, le docteur vint le lendemain pour une visite et la rassure en lui disant mais non vous avez toujours eu des soucis de santé mais ça ne craint rien. Je lui dis , tu vois ma petite maman il ne faut pas s'angoisser . Le lendemain la
même infirmière revient et lui répète si si vous allez mourir de ça ; le docteur vous a dit ça  pour vous rassurer car il voit que la vérité est trop difficile pour vous.  J'ai maudit cette infirmière je l'avoue, pourtant les autres infirmières qui passaient étaient d'une douceur extrême avec maman alors que l'autre comme vous le dites manquait vraiment de psychologie
Bonne journée et merci de votre soutien
Christelle

Oui quel horreur de dire ça, je suis choquée aussi, ça a dû être affreux pour vous d entendre cela. C est inacceptable de la part d une infirmière.
En ce qui me concerne, lorsque mes sœurs sont allées récupérer les affaires de ma maman le matin, l infirmière leur a donné le sac qu on lui avait préparé tel qu il était, rien n avait bougé à l interieur même pas ses affaires de toilettes et en même temps elle leur a dit qu ils n avaient pas eu le temps de  la descendre à la morgue et qu elle était toujours dans la chambre. Ensuite est venu quelqu un, pas sympathique du tout, qui leur a tendu le collier de maman, comme ça, sans rien dire. Mes sœurs m ont dit que ce moment a été très dur, ma sœur qui a pris le collier dans sa main m a dit qu il était encore chaud. La façon dont les choses sont dites est parfois très douloureuse ainsi que de ne rien dire du tout. Nous avons l habitude de vivre dans notre petit monde loin de tout ça, eux ont l habitude de côtoyer la mort mais ça n excuse pas tout ni leur manque de psychologie. Je sais qu il n y a pas d autre mot pour désigner la morgue mais à peine 3h après le décès de ma maman ce n est pas un mot qu on a envie d entendre. Du coup, toute la journée, dans mes pensées les plus sombres, je n ai pas cessé d imaginer ma maman dans cette morgue, au froid dans un tiroir, c était insoutenable. J espère que ceux ou celles qui se sont occupé de maman après, ont bien pris soin d elles car là aussi j y ai beaucoup pensé. Tellement d idées noires me sont passées par la tête et encore maintenant.
Oui il y a manque de psychologie, d emphatie et de délicatesse alors que se sont des choses dont on a besoin dans ces tous premiers instants qui suit la perte d un de nos êtres chers.
Moi aussi je vous envoie mon soutien

Oui, les malades ont des droits et quand ils sont en capacité de faire leur choix ce n est pas au médecin de décider. Quelle tristesse d entendre cela. Malheureusement ça ne se passe pas toujours comme on pourrait le croire. Vous êtes psychologue et connaissait cette loi mais ce n est pas le cas de tout le monde. De nos jours il faut se battre, pour tout et dans n importe quel domaine mais lorsqu on est ignorant on passe à côté de nos droits et quand il s agit de la santé c est grave de devoir rappeler à un médecin les droits d un malade. Vous n aviez pas besoin de faire fasse à ce problème dans ce moment qui a dû être terriblement douloureux pour vous.
Je vous embrasse
Merci

oui même dans les derniers moments de vie, peut être même dans ces derniers moments, savoir qu'on est pris en considération, qu'on est respecté est fondamental, je me dis que nos parents devaient savoir qu'ils ne seraient plus parmi les siens, et mourraient dans un hôpital au lieu de chez eux (pour ceux qui sont décédés à l'hôpital), c'est si difficile! , i est au moins important d'être dans un lieu personnalisé avec des soignants empathiques
les infirmières qu'avait mon père majoritairement étaient très chaleureuses et le médecin du dernier SSR (Services de soins et réadaptation)  avant qu'il ne parte à son dernier hôpital  était à l'écoute
quand mon père est mort, je l'ai appelé parce que j'avais besoin de comprendre ce qui s'était passé il m'a encouragé à porter plainte contre le précédent service qui finalement l'a tué mais avec une extraordinaire empathie, pesant le pour le contre, il a su décrypter les détails de sa maladie, m'expliquer la vie qu'il aurait eue s'il était resté en vie, vie que mon père n'aurait pas voulue et ça m'a fait du bien, je me suis rendue compte que j'aurai voulu le garder pour moi égoïstement mais lui ne le voulait plus et c'était bien lui l'important
il m'a toujours dit que je pouvais l'appeler quand je le voulais je n'en n'ai pas abusé mais ai senti une véritable empathie que je n'ai pas trouvé partout
ce monsieur était italo serbe, il m'a expliqué son cursus de formation de médecin, ils ont plusieurs modules d'accompagnement des familles et passent un test d'empathie pour pré sélectionner les futurs médecins en fonction de leurs aptitudes naturelles avant leurs études
on est loin de ça en France alors que ça devrait être un pré requis
J'ai pu heureusement voir de merveilleux soignants en soins palliatifs qui ont su accompagner avec douceur et bienveillance il en faudrait partout
je vous embrasse
katrin

Serine
Je n'ai hélas pas trop les mots pour vous réconforter mais sachez que je comprends et prends part à votre douleur car je l'a ressens aussi tellement moi même.
Les jours qui passent nous font ressentir cet immense manque encore un peu plus.
Prenez soin de vous
Chris

faites la vivre dans votre souvenir Sérine, c'est important la chaine de transmission des souvenirs, de l'amour, pour que le passage dans la vie des être aimés compte, survive pour raccrocher les nouvelles générations aux ressemblances à l'histoire de vie de la famille
c'est ce que j'essaie à travers les souvenirs de mon père pour  qu'il ne tombe pas dans l'oubli ce serait pire que tout et que chacun de nous ait un morceau de lui en soi
je vous embrasse
katrin