Bonsoir,

 j'ai 17 ans, bientôt 18, et ma mère est morte il y a un peu moins de 2 ans d'un cancer. Elle a pourtant trainé la maladie plus de 5 ans comme une vraie guerrière mais je crois que je n'ai jamais intégré le fait qu'elle soit malade, si bien que même lorsque les médecins nous ont annoncé à moi et mes 4 frères et sœurs qu'on la voyait pour la dernière fois, je n'ai pas imprimé l'information, c'était vendredi. Le soir du dimanche, juste avant que mon père rentre dans ma chambre pour m'annoncer que notre mère était partie, j'ai dis à mon copain au téléphone que je l'avais trouvée en forme, et que j'avais bon espoir qu'elle s'en sorte.

 Je l'ai même cherchée dans la foule à ses propres funérailles.

Mon père a insisté pour que je retourne au lycée très vite, je suis allée en cour du mardi qui suivait et j'était contente d'y trouver le soutien de mes camarades et de mes professeurs. Mais voilà, depuis presque 2 ans je souffre continuellement du manque, je rêve toutes les nuits d'être auprès de ma maman, en bonne santé et souriante.

Et pourtant je suis incapable d'en parler a mes proches, je n'arrive pas à me confier à ma famille de peur de les faire souffrir, de raviver la douleur, et je n'arrive pas à aborder le sujet à mes amis de peur de les ennuyer. Ils m'apportent tous beaucoup de réconfort dans le sens où ils me rendent heureuse et me font rire/penser à autre chose, mais je ne veux pas elle celle qui casse l'ambiance dans un cercle d'amis, d'ailleurs je suis incapable de pleurer devant eux, même si j'essaye parfois, car cela me ferais du bien je n'y arrive pas. (c'est pour cela que viens désespérément parler de tout cela à des inconnus sur le forum d'ailleurs)

Je me console souvent avec des vidéos, ou un flacon de parfum conservé précieusement. Je sais bien que le seul remède c'est le temps mais je me demande bien combien d'années cela va me prendre pour ne pas fondre en larmes au premier souvenir évoqué. Je suis dans une période de ma vie (en l'occurrence le Bac, le passage à la vie d'adulte, l'orientation) où j'aurais tellement besoin d'elle, encore plus qu'il y a 1 an que cela devient trop dur à supporter pour moi qui a toujours voulu être forte mentalement. Ca me rend si triste de me dire que je vais passer la majeure partie de ma vie, et les évènements importants sans elle. Elle qui nous a élevés avec tant d'amour et de tendresse elle ne verra jamais de petits-enfants.

Je m'arrête là en espérant voir que certains se reconnaîtrons dans mon petit témoignage, show must go on !

lablette
bienvenue tristement dans ce forum où tu pourras parler ici de tes souvenirs avec ta maman, parler à des gens ayant vécu ce drâme quelqu'en soit l'âge du disparu et de ceux qui restent est un certain réconfort et  permet de ne pas se sentir jugé ou d'être impliqué émotionnellement dans la perte de ta maman, comme ton entourage
après je ne sais pas où tu habites, mais il existe des groupes de parole, des thérapeutes spécialisés dans les deuils en particulier chez des sujets jeunes
vas écouter aussi des vidéos du docteur fauré spécialiste du deuil qui peuvent te faire dubien
en tout cas on est là avec toi
je t'embrasse
katrin

Hello, je me suis beaucoup reconnu dans ce que tu as écrit, j’ai moi même perdu mon papa d’un cancer il y a 4 ans, j’avais 16 ans quand c’est arrivé aujourd’hui j’ai 20 ans et tout comme toi je n’en ai pratiquement jamais parlé sauf quand mes amis me posaient des questions là dessus mais tout garder pour soit n’est pas une bonne solution... ça empire les choses .. alors si tu as besoin de parler n’hésite pas à m’envoyer un message c’est avec plaisir que je t’aiderai
Bon courage 

Lablette,
Je me reconnais énormément dans tes paroles. Mon papa est décédé d’un cancer, il y a 5 mois et j’avais 25 ans.
Comme toi, j’ai cherché mon père à ses funérailles. Il était pompier, ses collègues étaient présents. Avec le casque et l’uniforme, je le cherchais du regarde sans cesse. Je ne réalisais pas son décès.
Je suis bien entourée par mes amis mais comme toi, je ne souhaite pas être elle l’amie dépressive qui casse le moral de tout le monde. J’ai peur de déranger si j’en parle ou de les mettre mal à l’aise. Je ne veux pas devenir un poids pour mes amis ou qu’ils aient peur d’aborder le sujet.
Vivre le reste de notre envie sans un de nos parents est pour nous une terrible épreuve. Il nous manquera toujours quelqu’un. J’aurais tellement besoin de ses conseils. J’aurais tellement voulu qu’ils voient ma future maison ou mes futurs enfants.
Je ne me sens pas encore prête à aller chez un psy non plus même si beaucoup de monde me le conseille. Je pense que chacun a son rythme.
Si tu souhaites parler, tu peux sans problème m’envoyer un message.
Courage à toi.
Lo