Bonsoir Mandy,
Je sais bien mais comme vous le dites c'est insupportable, il faudrait accepter qu'on ne pouvait pas les sauver mais je n'y arrive pas.Je crois que je culpabiliserai toute ma vie.Et cette "scène" et ces images traumatisantes j'aimerai tant qu'elles me laissent de temps en temps un peu de répit. Tout comme vous j'ai l'impression qu'on m'a arraché une grosse partie de moi. Ainsi que ces douleurs partout dans le corps comme si on m'avait roué de coup. Immense et atroce douleur morale et physique aussi.J'espere qu'un jour on aura un peu de répit et que ces douleurs physiques nous quitterons ,que ces images horribles nous laisserons un peu de répit pour laisser place qu'à d'heureux souvenirs. Trouver un p'tit peu de lumière dans ce très très long tunnel..Avoir des signes aussi plus probants pour nous apaiser un tout petit peu. Je nous le souhaite à tous ici
 

Oh oui je nous le souhaite du fond du coeur, pour apaiser nos maux.
Prenez soin de vous

chère Soledad
je suis en effet fière de lui ressembler mais surtout apaisée par cette ressemblance car elle me permet de me dire que son empreinte perdure
malheureusement aucun de mes enfants ne lui ressemble physiquement mais mon plus jeune de 22 ans l'adorait ils avaient une très belle relation et là aussi je sens sa présence à travers la gentillesse de mon petit bonhomme
Ce que vous décrivez comme une souffrance au terme d'un an est quelque chose de familier pour moi d'abord parce que les ans réactive la souffrance chez la plupart des gens, ensuite parce que je l'ai vécue aussi un an c'est symbolique, la sensation qu'une vie est passée, avec une douleur telle qu'on a le sentiment qu'on sera dans cet état émotionnel le reste de notre vie
ensuite parce qu'on a le sentiment que c'est passé comme un éclair et peut être seulement prend on conscience qu'il est mort et ne reviendra pas, j'en suis encore 4 ans après à me dire en voyant les gens dans la rue que e n'est pas possible de penser qu'il n'est pas là
pensée très surréaliste
la première année, je l'ai cherché dans le visage des personnes de son âge, je regardais les gens ayant la même allure
c'est en effet infiniment douloureux, je vous soutiens chère Soledad je sais ce que vous traversez je le ressens à travers vos mots, reposez vous, aimez le autrement, envoyez lui des messages, écrivez, faites ce qui vous touche, ce qui vous fait du bien, il vous aime et l'amour perdure, vous le portez en vous et c'est un trésor en soi, c'est et doit être le moteur de toute vie
je vous embrasse
katrin

Chère Katrin,
J'ai effectivement ce sentiment que je resterai dans cet état émotionnel le restant de ma vie. On m'a dit lorsque c'est arrivé le temps attenue un peu la douleur, pour le moment le temps n'a aucun impacte sur moi.Je pleure peut-être un tout petit moins et moins longtemps et il m'arrive parfois d'être une journée sans pleurer mais c'est très rare.

C'est son départ qui s'est passé en un éclair, comme un coup de tonnerre dans le ciel et dans notre coeur. La veille il est en pleine forme, on rigole, et le lendemain il est plus là,on pleure,on hurle.J'ai pris consciense dès le premier jour qu"il était parti pour toujours peut-être parce que je lui ai fait le massage cardiaque. Ce sentiment d'irréalité m'arrive parfois mais vraiment un laps de seconde et puis ces images traumatisantes me ramènent en un instant à la réalité. Tout me fait penser à lui, "il n'est plus là où il était mais il est partout où je suis".Comme c'est horrible de croiser au loin des personnes qui lui ressemblent un peu, même une fois j'ai suivi un Monsieur dans la rue car de dos j'avais l'impression que c'était mon Papa. Que c'est horrible aussi à chaque fois que je croise des cyclistes de club en tenue bien souvent cela me fait craquer. Le vélo la passion de mon Papa et quel champion mon Papa, il en a fait des kilomètres de vélo, gravit les plus grands cols comme le Mont Ventoux le géant de provence à plusieurs reprises et bien d'autre encore.Tellement fière de lui

Aujourd'hui c'est le départ du tour de France qu'il ne pourra malheureusement pas regarder.La publicité à la télé de la fille en voiture qui suit son Papa qui est en vélo et l'encourage "allez Papa ' me fait pleurer à chaque fois que je la vois. (Même si le Monsieur ne ressemble pas à mon Père). Je me dis c'est pas possible pourquoi ils ont fait cette pub!

On m'a dit un jour il faut faire son deuil je ne supporte pas cette phrase qui ne veut rien dire pour moi, je pense que le deuil c'est malheureusement l'histoire de toute une vie. Et vous-même 4 ans après vous vous dites encore ce n'est pas possible. Je pense que notre souffrance est proportionnelle à l'Amour qu'on leur porte. Tout a changé dans nos vies mais une chose est certaine notre Amour pour eux est éternel et ne changera jamais. Merci vraiment Katrin de votre soutien par le témoignage de personne ayant malheureusement vécu la même chose, on se sent tout d'abord compris et cela donne une toute petite lueur d'espoir de se dire que certain arrive à revivre après un tel drame et sans la présence de l'être tant aimé...
Merci du fond du coeur

J'espère aussi que le temps arrivera à mettre à distance ces souvenirs traumatisants...
Je vous envoie tout mon soutien pour dimanche et lundi, souvenir d'un jour de fête qui a précédé une descente aux enfers.
Je souhaite de tout coeur que votre papa soit en paix et qu' un jour on puisse les retrouver. Je n'ai malheureusement pas assez la foi (que ce soit en dieu ou en une quelconque spiritualité) pour en être sûre mais je l'espère du plus profond de mon coeur.

ce que vous avez vécu est énormément violent et renvoie sans doute chez vous à une insécurité face à l'imprévu
quand on est malades longtemps le décès parait inéluctable
la souffrance est la même mais pour vous elle se superpose à la violence de la soudaineté
Je pense à vous, prenez soin de vous la vie est bien cruelle et il ne méritait pas cette fin, faites le vivre dans votre souvenir, vous parviendrez avec le temps à respirer davantage, à le sentir près de vous
toutest trop tôt
je vous embrasse
katrin

Bonjour Soledad,

Mes pensées vous accompagnent dans cette douloureuse traversée que représente le deuil d’un proche.
Je dois admettre avoir du mal à vous lire car cela ravive des souvenirs terribles et je revois des scènes que personne ne devrait voir.
Vous retracez avec justesse la violence du traumatisme subit. Cela me touche car moi aussi j’ai dû pratiquer un massage cardiaque pour mon papa et quelques semaines après pour ma maman, il y a 6 et 5 mois, sans succès. Comme je vous comprends lorsque vous évoquez ces images qui restent gravées,  avec tellement de détails. Combien de fois j’ai refait le film de ces derniers instants, combien de fois on se dit qu’il suffisait de peu de choses pour que cela ne finisse pas comme ça, combien de fois dans la journée on concrétise, encore et encore, que cette perte est définitive. Faire face au décès d’un être aimé est un évènement terrible pour tout le monde, le traumatisme se rajoute lorsqu’en plus on assiste (et à fortiori participe activement) aux derniers instants, pour maintenir la vie. Personne ne mérite cela.
Je n’ai ni conseils, ni méthode; c’est une lutte permanente, longue et difficile et qui de toute façon laissera des traces avec lesquelles il faudra vivre. Chacun doit trouver son chemin.
C’est peu de choses mais je partage votre peine.

Bien sincèrement
Philippe