Bonjour,

J'ai perdu ma mère ce samedi 14 janvier suite à un cancer. Elle allait avoir 67 ans. Le 9 on apprenait qu'il n'y avait plus d'espoir de la guérir et que c'était mieux pour son confort qu'elle vive ses derniers jours chez elle.

Etant célibataire et sans enfants j'ai vu mon médecin pour obtenir un arrêt de travail de deux semaines pour m'installer chez eux pour aider mon père et pour être tout près d'elle. Elle a eu des médicaments pour la douleur qui n'ont pas fait effet longtemps. Ca a été horrible de la voir souffrir et d'être impuissant, pouvant juste lui tenir la main, lui faire des bisous, lui dire je t'aime. J'ai pleuré chaque jours devant elle même si elle aimait pas ça. On parlait sans difficultés de la mort elle et moi et on s'est dit les choses clairement, on a regardé la réalité en face et je pense que c'est important d'en parler, ça peut préparer.
Le 12 elle a demandé à être transférée à l'hôpital. Trop epuisée, elle disait espérer que ça s'arrête vite et le fait qu'on s'occupe d'elle pour ne serait ce passer de la position assise à allongée lui faisait hyper mal au moral.
On appel le 15, direction les urgences ou elle reste de 15h à... 5h du matin le lendemain... Urgences qui ne traitent visiblement pas les urgences... Nouvelles scènes horribles à vivre quand elle ne savait plus comment se tenir dans son lit pour ne plus avoir mal...

Le lendemain, le 13, on lui trouve enfin une place en soins palliatifs. On passe la journée avec mon père et moi, sa famille et la aussi ce qui l'a fatigue beaucoup. Le soir le diner arrive et on la met enfin sous morphine, ce qui la sonne, elle ne fini pas son repas qu'elle était pourtant toute contente d'avoir.
Je lui demande si elle veut qu'on la laisse dormir elle me dit oui. Je lui dis que demain matin je viens le plus vite possible, elle me répond "oui" toute contente en souriant...
Je passe une nuit horrible, je me lève plus tôt que prévu je pars à 8h la voir au lieu de 10 comme prévu... L'infirmière m'annonce que je suis arrivé 5 minutes trop tard... Elle m'explique qu'elle allait bien à la toilette et que d'un coup son état à chuté... On est le 14, le moment que j'appréhendai le plus je le vis ce matin la et bizarrement je suis soulagé pour elle, je ne m'écroule pas, je préviens les proches par tel, je discute avec les infirmières, médecins, je raconte ce que je vous dis la, mon père me rejoins dans la chambre de ma mère, on rentre assez rapidement et la, à la maison... l'horreur cette douleur... Je suis passé de 34 ans à 10 ans... je suis perdu... c'est insupportable les larmes n'atténuent rien...

Les jours suivants on accepte un peu plus, l'enterrement a eu lui hier, je n'ai pas pleuré pour faire honneur à sa force de caractère, mais j'ai pleuré en rentrant quand tout le monde est parti de honte de pas avoir pleuré à l'enterrement...

Les deux gentilles infirmières qui ce sont occupé d'elle à la fin m'ont dit que ma mère a répondu "non" aux deux questions "avez vous mal?" "êtes vous stressée?" juste avant qu'elle parte. Je ne me suis jamais disputé avec, on a été heureux elle mon père et moi (je suis fils unique). Mon seul regret et de ne pas avoir été la pour lui tenir la main à son départ.

Depuis je me demande combien de temps durent les phases, si j'en ai sauté une, si je vais m'en remettre vite, ou pas... si je dois ressortir avec mes potes vite ou laissé du temps avant de reprendre ma vie d'avant...

Enfin voila, je sais que c'est malheureusement une histoire banale mais j'avais besoin de l'écrire en espérant que ça me fera du bien.

Bisous

Une grande pensée pour vous deux Titou et Paulinette, moi j'ai perdu mon papa il y a 1 mois à l'âge de 70 ans.  J'en ai moi-même 33. Je suis également arrivée trop tard le jour de son décès, j'étais en route... Le monde s'effondre.
Même douleur que vous aujourd'hui, même questionnements  sur l'avenir, sur ce qu'il est bon de faire ou pas.
Je n'ai pas de conseils, simplement de vous écouter au mieux. Moi je commence à revoir "un peu" mes amis au bout d'un mois, progressivement et plutôt en face à face ou tout petit groupe, je n'ai pas la force de me confronter au nombre, ça me fatigue et me déprime. Mais on est tous différents...
Quelqu'un m'a conseillé d'être "patiente avec moi même", cela m'a touchée et m'a fait du bien. Je crois que c'est assez juste.
Nous nous comprenons et partageons la même peine sur ce forum, cela fait du bien car beaucoup de gens autour ne savent pas quoi nous dire et comment réagir; je vous envoie toute mon affection. Charlotte

Bonjour Paulinette et Charlotte et merci pour vos messages c'est gentil 
J'ai repris le travail lundi car je restais avec mon père sans rien faire de la journée avec cette météo qui aide pas alors j'ai senti que ça serait mieux.
J'ai bien fait car ça change vraiment les idées et en plus j'ai pu en parler avec certain(e)s collègues dont une qui a perdu son papa qui a pu me "conseiller".
Par contre ce qui m'a surpris c'est comme certains ont tendance à vous "fuir". Il y en a de qui je n'attendais rien par manque d'affinité mais d'autres m'ont déçu... regard fuyant, aucun mots rien... comme si on avait la peste !
Enfin j'imagine que ce sujet leur fait peur et je préfère penser aux gens qui eux sont la.
Je sais pas si je vais avoir un apres-coup mais j'ai l'impression d'aller trop vite mieux par rapport à la relation fusionnel  que j'avais avec ma mère et ça m'inquiète. J'ai déjà envie de revoir du monde le samedi soir par exemple. Et je sais que c'est ce qu'elle aurait voulu, que je m'amuse malgré tout et que je prenne soins de moi...
Je me pose même la question d'aller voir un psy pour savoir si j'ai un deuil "normal"...
Bisous à vous et bonne journée

Un mois aujourd'hui... C'est dur comme chaque jour ou je travail pas. Le truc nouveau c'est que maintenant c'est que j'ai peur en imaginant ce que ça sera quand ça sera le tour à mon pere... Il fume et ça m'énerve de plus en plus et je sais qu'en même temps c'est pas le meilleur moment pour le souler avec ça...
Bonne soirée à vous bisous