Bonjour à tous,
J'ai 58 ans, je suis infirmier. Ma maman est décédée le 17 janvier 2020 des suites d'un cancer métastasé, généralisé.
Maman a galéré pendant 5 ans après le diagnostic d'un cancer du côlon : opération, chimiothérapie, déshydratation, hospitalisations, etc.
Quand le médecin lui a annoncé que la médecine ne pouvait plus rien pour elle, maman nous a dit qu'elle souhaitait mourir chez elle.
Nous avons respecté son souhait mais quelle horreur ! Les soins palliatifs à domicile, en Belgique, ne sont pas au point.
Je ne souhaiterais pas à mon pire ennemi de mourir comme cela s'est passé pour maman. C'est violent mais c'est " crever " et non mourir qu'elle a fait !
Nous sommes restés à son chevet durant 10 jours et 10 nuits. Nous l'avons vue s'enfoncer chaque jour un peu plus.
Elle est partie en s'étouffant à cause des secrétions bronchiques, elle se noyait !
La vue de son dernier souffle est une vision d'horreur : Elle a ouvert grand les yeux et son regard cherchait quelqu'un ou quelque chose. Un regard d'effroi. Son coeur s'est arrêté et elle est immédiatement devenue jaune citron. Une horreur.
Si elle avait su comment cela se passerait, je suis certain qu'elle ne nous l'aurait pas imposé.
Mon épouse et moi, nous sommes infirmiers et nous n'avons rien pu faire si ce n'est d'être présents, à ses côtés.
Chaque nuit, je la veillais avec juste une petite lampe allumée.
Depuis, chaque fois que je me retrouve dans la pénombre, je me replonge dans ces soirées et ces nuits si éprouvantes.
Chaque soir, quand je suis au lit, je ne trouve pas le sommeil et le film de sa mort repasse en boucle dans ma tête.
Quand je suis au travail, en pause de nuit, dans les moments plus calmes quand les seules lumières des couloirs sont les petites veilleuses, les images de ses derniers instants surgissent brutalement.
Je suis fatigué, épuisé même. J'ai l'impression que ces flashs sont de plus en plus souvent présents et que je ne m'en sortirai pas.
La mort me faisait déjà peur même si je l'ai côtoyée durant ma carrière d'infirmier, mais maintenant je suis paniqué a tel point que j'ai peur de m'endormir !
Je voulais partager cet état dans lequel je me trouve actuellement qui me fait beaucoup souffrir.
Merci d'avoir pris le temps de me lire
Philippe
Pironchamps, Belgique