Parfois des bras, quelqu'un qui dit :"je ne vais pas te parler de courage, de c'est mieux comme ça, je vais te serrer dans mes bras, laisser couler tes larmes, tu sais que tu peux compter sur moi. Moi ça fait tant de temps que j'ai perdu un proche (généralement la personne dit qui) et je sais combien on est dévasté".
Oui, j'avoue, les fêtes de Noël ça a été très douloureux. Mon père est mort le 24 novembre.
Prenons nous dans les bras et pleurons en sentant, et notre peine, et l'amour de ceux qui nous entourent, fussent-ils de parfaits inconnus, désincarnés, virtuels. Mais après tout? On est tous là bien réels, isolés, et ici c'est un groupe d'entraide.
Et comme disait mon père marin : "un main pour soi, un autre pour le bateau". Je m'encorde à ça. Le bateau, c'est la vie qui continue, qui force à continuer, alors qu'on voudrait juste pleurer. La main pour soi, la nuit, en pleurant, en parlant, en écoutant des musiques qui nous rattachent, ces mots qu'on se dit, qui nous encourage, car, oui, on se dit "courage" à soi même. La vie c'est tout ce qu'il faut faire, avec sa grande fatigue, sa peine : les papiers, bosser, vider la maison. L'envie d'être protégé, de se faire porter, que papa soit là, mais non, on est seul et il faut le faire pour soi, ne pas trahir ce qu'il nous a transmis et qui est d'un grand secours.
Je t'embrasse