Je trouve que le message de Detou est très intéressant.
Je suis n homme qui a perdu sa maman alors que j'avais 50 a, et elle en avait 80.
Lorsque Detou écrit "Mais fait-on le deuil un jour d'une personne qui faisait partie de notre vie et que l'on aimait tant? ", je réponds : non, du moins pour ceux d'entre nous qui sont humains.
Par contre, lorsque Detou écrit que le temps, à force, va aider, oui c'est vrai, la quasi totalité des endeuillés le confirment, au moins pour le long terme.
Je sais que je ne ferai jamais "le deuil" de maman. Maintenant je le sais. Par contre, les choses sont plus supportables qu'au début de sa perte.
Lorsque Detou précise "Mon Papa étant décédé il y a 25 ans, on parlait souvent de lui avec Maman et il revivait comme cela dans nos coeurs mais maintenant, je me sens tellement seule avec mes souvenirs... "
je me retrouve dans cette problématique : quand il n'y a plus personne -ou presque- avec qui partager des souvenirs de notre personne disparue, c'est encore plus dur*. Bien sûr, on peut évoquer notre aimé(e) disparu(e) en présence d'autres personnes, à condition de ne pas trop les ennuyer avec "ça", mais ce n'est évidemment pas pareil.
Et puis, Anicia, lorsque tu dis avoir des problèmes notamment avec les personnes de ton entourage qui visiblement "bloquent" lorsqu'il s'agit d'évoquer ta maman, c'est normal, elles se sentent réellement impuissantes, pour ne pas dire désespérées de ne rien trouver à te répondre, c'est difficile pour elles. Peut-être pourrais-tu trouver des formulations qui n'appellent pas forcément de réponse de leur part, par exemple dire : "Ah, tiens, ce truc me fait penser à un souvenir avec ma maman, elle avait fait ça un jour dans cette circonstance, ce sont de sacrés souvenirs ..."
Pour finir, la petite phrase de Detou qui annonce "Certains jours, ma peine parait aussi vive qu'aux débuts " ne paraît pas comme ça, mais c'est la plus important de son message : il faut en effet savoir que notre peine, notre souffrance, oscillera toujours dans le temps, l'amélioration ne peut pas être linéaire, même si depuis de mois on est dans une phase d'amélioration avérée, on peut redescendre d'une marche à un moment donné, on ne sait d'ailleurs généralement pas pourquoi.
Donc des améliorations au fil du temps, rassure-toi, tu les vivras, tout en sachant que ce sera saccadé, et que rien ne sera définitivement acquis, et que l'on ne peut retomber que si, justement, on est monté assez haut.
Je me souviens de quelques chiffres, qui valent ce que valent toutes les moyennes : on se "remet" de la perte d'une personne si celle-ci est un enfant ... au bout de dix ans, pour un conjoint, il faut entre 3 et 5 ans, pour un parent entre 6 mois (!) et deux ans.
Personnellement, avant de percevoir un mieux durable, il m'a fallu 3 ans, mais je n'oublie pas l'enfer total que j'ai pu vivre durant les six premiers mois, et tout particulièrement les trois premiers mois.
Sois patiente, je sais que c'est facile à dire, peut- être si tu as les moyens que tu pourrais te payer un séjour à l'étranger, parfois de quitter son pays, sa langue, ça peut aider ponctuellement.