Bonjour ,
Je vous écris simplement car je suis un peu perdue dans mes émotions entre colère et tristesse.
Voilà 3 semaines que ma maman est partie, brutalement je ne peux pas dire ça... étant donné qu'elle était malade. Recidive d'un premier cancer qu'elle a eu il y a 30 ans... Elle a su qu'elle avait un cancer le 15 juillet et elle est partie deux mois plus tard.
Les médecins étaient optimistes, disaient que rien ne pressait et que la chimio allait se faire tranquillement. 9 cures jusqu'à fin octobre . Paraît-il que ce cancer reagit bien a cette chimio. Elle n'aura fait que 3 cures.
Elle a été hospitalisé car elle était au bout de ces forces et elle faisait une infection pulmonaire ( suite à des fausses routes ... du aux séquelles de son premier cancer.)
L'hôpital ou elle a été transporter en urgence, nous a annoncé qu'il restait des jours à maman peut être des semaines. En réalité elle est partie 8heures plus tard.
Le médecin des urgences, nous a annoncé que maman suivait une chimio palliative depuis le début, que la tumeur n'allait pas partir et que ce serait des mois de souffrance. Quelle surprise... elle est partie 8 heures plus tard.
Après cette annonce , je me suis dis , maman a voulu nous préserver c'est son droit , son choix. Je me suis dis , je vais rentrer, je viendrais voir maman demain , je veux pas qu'elle me voit ainsi , les yeux larmoyant. Elle est partie 8 plus tard, seule durant la nuit.
J'ai eu son oncologue car j'avais besoin de savoir si maman savait qu'elle allait mourir que c'était une chimio palliative et que c'était bien son choix de nous préserver. Il m'a répondu qu'il n'avait pas utiliser ces termes, qu'il avait espoir que cela fonctionne. Est ce maman savait qu'elle était condamnée? Il n'a pas utilisé ces termes également... il pense qu'elle était consciente de son état. Mais est ce qu'elle a eu le choix de se battre ou non ? Ce sujet n'est pas venu dans la discussion .
Il est désolé, car vraiment il avait espoir. Moi aussi j'en suis désolée....
Je suis en colère, car on ne lui a pas laissé le choix. Elle n'a pas eu le droit de choisir si elle voulait faire cette chimio à 2h de route. Ou alors la faire plus prêt de chez elle. Elle voulait aller la bas, car elle avait guérie grâce à eux. Si seulement elle avait su.
Je suis en colère, car elle n'a rien pu préparer. Ni nous dire au revoir ( mon père, mes freres et moi ), ni nous dire ce qu'elle aurait aimé pour son départ.
Je suis en colère, car je n'ai pas pu lui dire au revoir.
Après 3 semaines, je suis tout de même apaisée sur un point. Le médecin des urgences a bien expliqué que la tumeur ne partirait pas et que rien ne serait comme avant. Et que la souffrance aurait été importante. Elle est partie sans trop souffrir voilà mon apaisement.
Aujourd'hui, je ne sais pas comment je vais. J'ai l'impression que c'est irréel. Je suis née après son premier cancer, j'ai 26 ans. Il n'y a pas d'âge pour perdre un parent, un proche. Mais ma mère ne sera plus là, elle n'est plus là. Elle ne connaîtra pas mes enfants, ne me verra pas me marier. J'ai encore tellement de questions à lui poser, de conseils à lui demander.
J'ai un trou béant dans mon corps, mon coeur et pourtant rien ne sort. Car je suis en colère.
Je ne sais pas trop pourquoi j'écris ici, simplement que avec mes proches il y a trop d'affects, on me dit de poursuivre ma route et de lui faire honneur. Je fais comme je peux, vraiment.
Maman était une femme merveilleuse et battante. Son premier cancer l'a privé de ses sens , le goût et l'odorat et pourtant elle ne se plaignait jamais...
Elle était merveilleuse...
Je ne sais pas si elle m'a donné les armes pour m'en sortir, je ne sais pas comment je vais faire sans elle.