Six semaines, c'est si peu... Normal que tu peines à dormir.
Moi ça a fait 4 mois hier que mon père est parti. Je me suis couchée à point d'heure, d'autant que le lendemain, je retournais dans la maison familiale pour la faire estimer pour ma mère, sa veuve, en EHPAD.
Aujourd'hui, il pleuvait des trombes, j'avais l'impression de pleurer à gros bouillons. Je retenais mes larmes, ce soir elles sortent. Je n'ose pas au bout de 4 mois les montrer aux autres. Il y a une tolérance, mais déjà, au bout d'un mois et demi de larmes journalières, je provoquais l'inquiétude de mes proches sur ma capacité à dépasser. Je n'ai pas "dépassé". Mais je n'ai plus la tête qui éclate. Je suis rentrée dans la maison, il y avait son odeur. J'ai mis son blouson. J'étais si oppressée. Il me manque.
Il y aura encore de bonnes journées Path, tout cohabite, la peine, la joie, les larmes, le rire. Et si, lors d'un deuil tout frais tu ne dors pas, c'est qu'émotionnellement, c'est une tempête, que ça s'agite, que les choses s'imposent, entrent en collision, s'imposent, les souvenirs, les sentiments, les pensées, les analyses. C'est en travail. Un travail violent, douloureux, puissant. Et aussi, un travail sur soi, pour se retrouver et se rassurer, se centrer, prendre le temps de poser ses pas.
Honores la mémoire de ta mère, fais la être en toi. Tu vas aller mieux, mais là c'est un peu frais. Les psys donnent 1 an pour réaliser la perte et avoir pris des orientations qui intègrent cet état de fait. Je peux te dire qu'à 4 mois, je dors bien, mais je m'endors difficilement, que je comptais, tout comme toi en semaines, (comme pour les bébés!) et à deux mois, j'ai compté en mois.
Ce soir je vais traîner pour dormir. Je portais son blouson, j'étais dans son lieu de vie, aujourd'hui.
On avance, pas à pas. Saisis les choses douces qui te font du bien.
Amicalement
Bises