Bonsoir à tous,

Jadis j'étais venue sur ce forum (enfin l'ancien) et j'avais laissé un/des messages suite au décès de maman. Je ne sais pas si les anciens messages ont été transférés ici mais bon.

Maman nous as quitté en 2013. Après de longs mois interminable de souffrance avec un cancer des poumons, avec métastases. Ironique pour une femme qui n'avait jamais fumé de la vie. C'est moi qui l'ai accompagné dans tout ça pendant ces mois là. Nous étions très proches, fusionnelles, c'était ma mère, mon amie, ma confidente.....  Je ne vais pas tout reprendre du début (je vais essayer de retrouver mon message qui sait), puisque même si j'ai avancé dans le deuil, je crois que je ne suis pas rendu très loin en fait.

Je n'ai personne à qui me vider, ni en parler. Quasi personne pour m'écouter ni même qui me demande «Alors comment tu vas?» Non... Et y'a pas à dire, j'ai 3 soeurs qui ont aussi perdu maman. J'ai encore beaucoup de frustration, de peine aussi. Bien que j'ai recommencé à sourire et même rire (sans trop me sentir coupable d'exister encore).  Avant hier mon mari m'a fait remarqué (en m'écoutant parler), que c'est moi qui compte et que je devrais me soucier de moi. En y pensant bien, il n'a pas tort. Mes frustrations me viennent des autres. Pas de ce que moi j'ai fait ou non (car j'ai été là et j'ai fait de mon mieux pour l'accompagner dans tout ça), mais de ce que les autres n'ont pas fait pour elle (visites, téléphones, présences etc.....). J'ai souvent l'impression que je suis la seule à faire du sur place alors que les autres semblent avancer, continuer à vivre et semblent s'en foutre. Peut-être que de les regarder m'évite à faire mon travail de deuil, je ne sais pas. Mais en même temps, les questions que je me pose, je sais que je n'aurai jamais les réponses. Ah si, j'ai eu une réponse quand j'ai demandé à une de mes soeurs, pourquoi elle n'a pas été plus présente quand elle a réalisé l'ampleur de la maladie de maman, sa réponse fut qu'elle a essayé de se protéger d'avoir de la peine! Bravo, donc elle a été lâche pour moins souffrir. Alors que la chose la plus importante  à ce moment là était maman, juste maman. Ingrate va!

Elle me manque, tellement. Chaque jour. Depuis son départ je mange tellement aussi. J'ai essayé de trouver des infos là-dessus mais je ne trouve rien. Je sais qu'elle a laissé un énorme vide. Et que j'essai de combler ce vide. Mais comment arrêter? Je connais la source de tous mes maux, mes peines, mes états d'âme... Mais je ne sais pas comment continuer! Comment avancer, comment arrêter de regarder les autres. Je me replis sur moi-même et en vient à non seulement essayer de faire le deuil de maman, mais aussi d'une famille qui ne m'apporte rien. Je ne veux plus être près des gens ingrats, qui ne pensent qu'à eux-même, alors je reste dans mon coin. J'en vient même à penser à déménager très loin. À quoi bon rester près de gens qu'on ne voit presque jamais. On ne peut pas perdre ce qu'on a pas, alors aussi bien aller voir ailleurs.

Personne ne parle de maman. Je me demande parfois, je les énervent peut-être. Oui, j'ai été là moi, je n'ai pas agit en lâche et je ne me suis pas sauvée. Elle avait besoin de son monde et j'ai été là. J'ai mis ma peine de côté pour l'accompagner et essayer d'être forte pour deux.  J'ai besoin d'en parler moi, besoin de sentir que personne ne l'oubli et qu'elle continu à vivre par nous. Au contraire, le noyau familial a éclaté je crois bien.

Je ne vais voir personne, je ne consulte pas, je ne veut presque pas sortir, encore 2 ans plus tard. Le seul à qui je parle le plus c'est mon mari et il n'a encore perdu personne d'importance.  Il a un regard externe mais parfois j'ai pas l'impression à quel point maman était importante à mes yeux. Mais vraiment importante. J'ai perdu mon pilier, mon repère, celle qui m'a donné la vie, mon amie, ma confidente... je suis perdue... oui encore 2 ans plus tard....

Je me sens encore bien seule, toujours aussi seule. Suis-je la seule à me sentir comme ça 2 ans après? Suis-je normale? On dirait que je ne sait plus comment vivre.

Rien pour aider, mon mari travaille à contrat. Alors je suis seule quelques semaines. Puis il revient quelques jours et repart. Vous savez, en quelques semaines, j'en ai du temps pour penser et encore penser. Mais j'ai l'impression que je ne règle rien. Je tourne en rond.......

J'ai compris une chose en 2 ans, les étapes du deuil se présentent en désordre. Quand on pense qu'on franchit une étape, nous revoilà plongé dans l'étape d'avant. Dites moi juste, s'il vous plait.... suis-je normale d'être perdue encore après tout ce temps???

Bonsoir Pyrrha,

Merci beaucoup pour ton message. Déja je suis pas seule ça rassure. Je suis désolée pour ta maman  Ce fut brutal effectivement. Ça ne vous rassurera pas, ni n'aidera votre travail de deuil mais, bien que l'accompagnement serait supposé donner l'avantage de nous préparer malgré nous à la fin, il n'en est rien. Surtout quand la personne qui va s'en aller est très très proche de nous. Chaque jour ou presque, une relation intense... qui va se terminer mais qu'on garde espoir jusqu'au dernier souffle    Dernier souffle qui a été pénible également.

Je sais qu'on ne peut pas passer à autre chose aussi facilement, c'est ce que je me dis. Mais à voir les autres aller, continuer, rire et ne jamais en parler... j'en vient à me dire que soit eux, soit moi, y'a quelque chose qui cloche 

Tu as raison, mon mari est un bon soutien à sa manière et il a un point de vue externe. Et souvent ses réflexions me font beaucoup réfléchir. Je sais qu'il a raison... Mais je ne sais pas comment faire pour m'occuper de moi, de mon deuil sans être en colère après les autres qui n'ont pas assez été là, pas assez fait. J'ai l'impression que ça me fait retarder de me guérir que de regarder les autres. C'est passé et on ne pourra jamais rien y changer. Et ça me choque car maman était toujours là pour tous et était une mère extraordinaire. Je sais tout ce qui ne va pas.... je ne sais juste pas comment commencer, comment continuer, comment arrêter d'en vouloir pour ce qui est fait et n'a plus sa raison d'être 

Tu as raison je perd mon temps à les juger et je le sais. Mais je ne sais pas faire autrement. Peut-être que je transforme une partie de ma peine en colère et ressentiment. C'est plus facile d'être choquée que toujours triste et en pleurs. Je crois que je serais dû pour un travail d'écriture. De brasser tout ça dans ma tête ne fait que me mêler encore plus.  Et tu as raison aussi, les gens ne sont pas tous pareils. Mais ses propres enfants, qu'est-ce qu'elles auraient dit si elle les avaient abandonnés quand elles étaient malades? Visiblement la solidarité n'est pas la force de cette famille. À la fin oui, mais pour s'y rendre NON!

En écrivant ceci quelque chose me vient en tête, maman répétait souvent ceci: «Mon Dieu, donne moi la force d'accepter ce que je ne puis changer, le courage de changer ce que je peux et la sagesse d'en connaître la différence!» Et elle aimait beaucoup cette citation. Hormis «Dieu» car je ne crois plus en rien depuis l'annonce de sa maladie et pire depuis son départ, je crois que je devrais m'accrocher à ces sages paroles et faire une thérapie par l'écriture.

Merci pour la suggestion du livre de Christophe Fauré, je me l'était procuré mais pas encore lu. J'imagine que je me croyais assez forte pour éviter tout soutien.  Dès que j'ai fini celui que j'ai commencé la semaine passé (Cinq manières de vivre son deuil de Susan A.Berger), j'attaque celui de Christophe. J'en ai marre de tourner en rond. De manger mes émotions, de voir les autres continuer et moi si amère, triste, VIDE!

Malgré les 2 ans bientôt, ta peine immense et l'impression de faire du sur place... tu as des gens pour t'écouter et te remonter le moral . C'est beaucoup plus que beaucoup de gens. J'espère sincèrement qu'on arrivera à avancer ne serait-ce qu'un peu sur ce nouveau chemin devant nous. Je ne sais pas pour toi, mais moi j'ai l'impression d'avoir perdu tous mes repères, mon ancrage, ma force. Je suis perdue comme dans les limbes. Oui c'est ça.

Merci beaucoup pour ton message et ne te gène pas si tu souhaite parler. Ça me manque tellement, on parlait tellement de tout moi et maman.  Je n'ai jamais retrouvé ça chez personne.

Je t'embrasse chaleureusement et prend bien soin de toi. Et tu sais, ta maman doit aussi vouloir te voir heureuse. Faire un pas devant l'autre chaque jour. Continuer à respirer, à sourire.... à vivre.... Essayons donc.... juste un peu.... juste pour voir...

Et oui moi aussi et là je suis bien obligée de reconnaître que non, je vais aller voir quelqu'un la semaine prochaine, j'espère que cela va m'aider un peu, aujourd'hui cela fait 2 ans que ma maman n'est plus là. Depuis ce matin je ne suis pas au top mais ça peut aller...en revanche la date de de son anniversaire il y a peu a été un enfer. Oui nous avons besoin d'aide et c'est parfois long de le reconnaître...

En vérité je n'ai pas grand monde pour m'écouter et m'aider, je suis même très seule, mais certaines personnes par leur joie de vivre, leur courage, leur gentillesse... me mettent du baume au cœur... souvent sans même le savoir. J'ai fuit les personnes qui me culpabilisaient de ne pas reprendre goût à la vie assez vite (et je peux te dire que je ne me suis plainte à personne...) et j'ai fait de la place à celles qui m'apportaient un  rayon de soleil . Parfois aussi j'ai le courage de décrocher mon téléphone pour parler à des personnes qui comprennent même si on ne parle pas forcément du deuil... juste pour échanger avec elles.

Je t'embrasse et t'envoie plein de courage !

Bonsoir Pyrrha

Donc 2 ans aujourd'hui, je te comprend. Le 2e anniversaire du décès de maman et même tout le mois qui a suivi j'étais à fleur de peau. Plusieurs personnes soulignent cette date, moi pas question que je souligne le jour où la vie m'a enlevée maman. Mais au contraire de toi, je souligne son anniversaire (moi suivant son départ). Comme je l'ai toujours fait de son vivant. C'est comme une manière de me souvenir de la femme, de la mère extraordinaire qu'elle était, de souligner son jour de naissance et le fait que sans elle je ne serais pas là, mais je n'aurais pas eu une mère si spéciale.

Tu n'as pas grand monde mais tu as quand même des gens qui t'apporte un baume sur le coeur. Au contraire de moi qui est entourée de gens nombrilistes, égoïstes. Dont je fuie la compagnie (comme on dit, on est souvent mieux seul que mal accompagné).Je ne peux compter que sur mon mari, et j'essai de ne pas trop l'embêter avec tout ça car qui sait, un jour il en aura peut-être marre.

Mais je ne suis pas une référence  J'ai abandonnée beaucoup d'amitié au fil des ans car elles ne m'apportaient rien d'enrichissant ni de satisfaisant. Tu sais le genre d'amitié qu'on peut dire:«Tant qu'à avoir une amie comme ça, pas besoin d'ennemie!» Et mes soeurs... j'ai tellement été proche de maman toute ma vie que je crois les avoir toujours faite ch**** sans qu'elles me le disent ouvertement. Alors qu'il aurait suffit qu'elles traitent maman comme il se doit et qu'elles soient plus présente dans sa vie encore.

Mais comme toi je ne me plains pas.  Et au contraire de toi, moi je ne décroche jamais le téléphone. J'ai trop peur de déranger, d'embêter. Enfin.... Je vais quand même m'en sortir et plus forte que je ne le suis déja et TOI également j'en suis certaine.

Ici je ne sais pas si dans mon coin on a des spécialistes en deuil. Je sais qu'il y a des regroupements à plusieurs.  Mais étant une solitaire, ça ne me convient pas. J'espère que tu trouveras ce que tu cherche et que ces rencontres  vont t'aider, sincèrement.

Courage à toi, ais confiance et fonce. Tu as une avance sur moi, tu vas vers les autres c'est très bien 
Je t'embrasse et prend bien soin de toi...

P.S.Je suis certaine que ta maman a été près de toi aujourd'hui et qu'elle souhaite te voir aller mieux et heureuse!

bonsoir liane
moi aussi j'ai perdu ma maman en 2013 tout a été si rapide, moi aussi j'en souffre horriblement et moi aussi je n'ai pas de famille. Ma maman c'était un amour de maman personnellement je me dis que je ne m'en remettrai jamais j'ai besoin d'en parler dès qu'une circonstance s'impose pour moi ma maman fait toujours partie de ma vie j'ai besoin d'en parler.
Je pleure encore son absence elle me manque tellement j'aurais tellement voulu la garder après de moi 

a bientot
mélancolie

Bonjour Liane37,

J'espère que tu tournes moins en rond je viens de lire ton "vieux" topic et effectivement en 2 ans nous en faisons du chemin, en un sens c'est encore très proche et en même temps on commence à prendre du recul. Moi je commence tout juste (je dis bien tout juste...) à penser à ma mère avec un peu moins de douleur. Du coup je ressens davantage de choses et de signes en m'ouvrant un peu aux belles choses du quotidien mais franchement je crois qu'auparavant ce n'était pas vraiment possible car la douleur faisait "barrage". Le deuil est vraiment différent d'une personne à l'autre.

J'ai abandonnée beaucoup d'amitié au fil des ans car elles ne m'apportaient rien d'enrichissant ni de satisfaisant. Tu sais le genre d'amitié qu'on peut dire:«Tant qu'à avoir une amie comme ça, pas besoin d'ennemie!»

Oui oui je vois tout à fait C'est vrai que sans pour autant devenir un ermite tapi dans sa caverne, prendre de la distance avec certain(e)s paraît parfois nécessaire, surtout si on veux aller mieux !

Je t'embrasse, prends bien soin de toi
Pyrrha