Bonjour Nyraya,
Tu sais, on peut faire comme si de rien était mais un jour ou l'autre, le passé nous rattrape toujours. Tu sais, on a souvent l'impression que la perte des gens qu'on aime, ne touche que nous. Mais si chaque personne est dans son coin, que personne n'ose en parler... comment savoir ceux que ça touche et à quel degré. Ici c'Est déja un bon début, de venir t'ouvrir. C'est souvent plus facile à des étrangers car les comparaisons ou le jugement n'y est pas.
Je crois qu'il n'est pas important de savoir à qui manque ton papa ou ton grand-père. L'important est que ça manque à toi et de ne pas enfouir ça au plus profond de ton être. Avec le recul, je me rend compte que je n'ai pas fait de deuil à proprement parlé, ni de mon père, ni de mon frère décédé à l'âge de 32 ans. Mais maman m'a quitté cet été et là j'ai été fessé de plein fouet. Même si c'est douloureux, je ne veux pas qu'elle ne soit qu'un souvenir. Même si mes soeurs ont aussi mal, moi j'ai besoin d'en parler et d'avoir mal pour avancer. Il faut que cette peine sorte de l'intérieur pour devenir sereine et continuer sans eux.
Tu sais, mon père s'est suicidé, je n'avais que 14 ans. Et j'en ai très peu parlé avec mes soeurs. Et le fait que ça remonte à 23 ans maintenant, n'efface pas la perte que j'ai subi. Je n'ai plus de père... plus de papa qui assistera à mon mariage, à ma vie quotidienne, qui ne me prendra dans ses bras. Maintenant je n'ai plus de maman non plus. Donc j'ai réalisé que j'étais du coup orpheline. Tout un choc!
Un manque, reste un manque. Une peine, reste une peine même si on la camoufle. Il y a une belle écoute ici et simplement si tu veux juste venir pour écrire à ton grand-père ou ton papa, ça fait un bien fou de leur parler directement. Moi, je parle chaque jour à maman, je lui ai écrit aussi. C'est une manière de sortir ce qu'on a à l'intérieur et de vider un peu sa peine. À défaut d'avoir quelqu'un en chair et en os à qui parler.
Bon Courage à toi et c'Est un très beau premier pas que tu viens de faire là!
Bisous
Liane