Bonjour tout le monde,
Voilà mon tout premier message sur ce forum que je viens tout juste de découvrir, je me suis dis que c'était l'endroit qu'il fallait pour exposer ma "situation."
Sans rentrer dans les détails, j'ai eu une enfance assez "atypique" où l'entente entre mon père et ma mère n'a jamais été harmonieuse, faisant que ma mère, "très louve" (avec le côté dévorant qui va avec) était devenue le moteur de mon éducation à côté d'un père aux tendances destructrices et auto-destructrices mais m'accordant toujours une attention parentale bien que différente de ma mère très protectrice.
Sauf qu'avec ses tendances auto-destructrices (alcoolisme en autre), la descente était lente mais certaine pour au final mourir seul dans son coin, mon entourage préférerant ignorer tout cela, pensant qu'au final ce n'était qu'un "juste retour des choses" après tout ce qu'il a pu faire (une opinion qui peut se comprendre, je suis la dernière de ma famille, n'ayant pas vécu ce que mon frère, ma soeur et ma mère ont vécu)
On m'a toujours couvé le plus possible, j'ai toujours eu le droit à cette protection venant des deux côtés, ce qui me donne probablement un regard plus objectif sur la situation ayant pu voir le bon comme le mauvais.
Sauf qu'au moment de son décès, vers 2006 (on ne m'a prévenu que plus tard) je n'ai pas réagi, comme à chacun des évènements de mon enfance, j'ai toujours adopté une attitude rationnelle et préféré passer outre tout ça, ne ressentant absolument rien et m'étonnant d'une telle attitude parce qu'au final elle était plus bénéfique qu'autre chose, car autour de moi, tout avait l'apparence que tout allait bien, que c'était terminé, que chacun allait pouvoir être en paix à présent.
Cependant, 10 ans plus tard, à savoir aujourd'hui, j'ai 20 ans et peu à peu je commence à ressentir des vagues d'immense tristesse me faisant réaliser qu'au final ce n'était pas mon imagination, que tout cela est bel et bien réel...mon monde n'a plus spécialement de sens, la passion me perd et j'assiste peu à peu à ma chute qu'au fond je ne fais que moi-même.
La tristesse vis à vis de la mort de mon père est très mal vue dans mon environnement (qui est exclusivement composé de ma mère) où les meilleures insultes sont de me comparer à celui-ci ou d'estimer qu'après lui, je suis le fardeau de remplacement, bien que la tendresse est de taille à ces remarques.
Je ne sais pas quoi face à ce deuil refoulé où à chaque fois des vagues me viennent, ne mettant jamais réellement fin au deuil et me donnant des comportements excessifs face à d'autres deuils, comme celui l'été dernier de mon lapin assez âgé qui m'a laissé dans un profond chagrin, bien plus qu'au moment de la mort de mon père.
Vu que ces pensées "bienveillantes" vis à vis de mon père sont très mal vues, je me retrouve seule dans ma famille où au final je réalise que je n'ai jamais eu de famille, malgré toute l'aide donnée, que je suis dans le clan minoritaire mais que je suis "obligée d'aimer" la majorité vu que sans eux (plutôt ma mère) je ne serai rien et je passerai alors pour une ingrate.
Me voilà dans une impasse car je ressens de plus en plus la pression du deuil un peu comme des montagnes russes où au final je ne suis jamais réellement sevrée, que cela va rester éternellement....
J'espère avoir été assez clair et compréhensible...je vous remercie d'avoir pris le temps mon message
Je vous souhaite à tous une très bonne journée!
Sujet: Deuil refoulé (Lu 5510 fois)