Bonsoir à tous,
J'écris car mon père est décédé début juillet, des suites d'une opération. Je n'arrête pas de repasser en boucle dans ma tête la journée où l'on m'a appelée pour me dire qu'il avait été retrouvé inconscient dans la nuit, le surlendemain de cette opération, et avait été transféré en réanimation. Il nous a quitté à 18h ce jour-là. Cela a été une réelle descente aux enfers car jusqu'au dernier moment j'y ai cru, mais à chaque heure le pronostic était plus péjoratif et c'est allé tellement vite. J'étais tout de même persuadée qu'il allait s'en sortir. Il ne s'attendait pas du tout à partir, il n'a rien laissé, pas un mot, pas une note ... C'est terrible de n'avoir même pas pu lui dire au revoir, de ne même pas savoir s'il a senti que ma sœur et moi étions là, avec lui, jusqu'au bout.
Mon père avait un sacré caractère, et il pouvait être le parent le plus adorable à un moment, puis devenir détestable. Ces dernières années, il était atteint d'une insuffisance rénale sévère, et cette maladie l'avait affaiblie, il en voulait au monde entier d'être entravé. Notre relation était faite de hauts et de bas. J'ai l'impression d'être passée à côté de tellement de choses avec lui ... Il y avait tant de trucs que j'avais prévu que nous fassions ensemble, et maintenant c'est trop tard.
Je ne suis pas croyante, mais je ne peux m'empêcher de chercher des signes qu'il est encore là, je n'arrive pas à croire que c'est définitivement fini, que lorsque le corps meurt, la personne disparaît avec, cela semble tellement surréaliste.
J'ai l'impression que mon compagnon ne me comprend pas, il n'a jamais vécu cela. Pareil pour mes amis qui n'ont pas perdu un parent, et quant à ceux à qui cela est déjà arrivé, je n'ai pas envie de réveiller chez eux des souvenirs douloureux ...
Une amie qui a perdu son père il y a quelques années m'a confié qu'au début c'était terrible, mais qu'avec le temps, on se remémorait les souvenirs agréables et le bon temps passé ensemble, plutôt que la tristesse de la perte, mais j'ai l'impression que plus le temps passe, plus c'est dur, plus la perte me semble réelle et cruelle. J'ai 28 ans, et pourtant je me sens comme une petite fille abandonnée, j'ai l'impression qu'une part de moi est partie avec lui. A chaque fois que je pense à lui, ou qu'on l'évoque, j'ai au minimum les larmes aux yeux. Je ne sais pas quoi faire pour apaiser cette douleur.
Si vous êtes arrivé jusqu'au bout, merci de m'avoir lue.