Bonjour,
Merci Federico pour ta réponse.
Ma Maman avait 53 ans. Sans exagérer, elle était la personne la plus importante dans ma vie. Je viens d'avoir 25 ans, et j'ai le sentiment aujourd'hui d'être une petite fille abandonnée, qui va devoir grandir seule.
Elle s'est battue toute sa vie contre la mort. Elle a perdu ses propres parents très jeune, quand elle était encore ado, elle a du subir une greffe de rein, puis des opérations pour son coeur... Elle a toujours eu la force et la volonté de se battre.
En mai dernier, son état a commencé à devenir inquiétant. Elle avait des comportements étranges et des difficultés motrices importantes. Après une consultation chez le médecin, elle a été hospitalisée avec examens en "urgence" dans l'hôpital de ma ville.
Face à l'IRM, qui révélait que son cerveau était atteint à environ 30% de lésions cérébrales, les médecins semblaient déconcertés. Mais ils n'ont jamais prononcé le mot tumeur, et surtout, ils n'ont pas, à mon avis, été suffisamment clairs. Je sais que la colère est normale, mais au regard des discussions avec les médecins, je pense qu'ils auraient du insister sur la gravité de son état et me conseiller à moi et à ma famille, de profiter de moments en sa compagnie.
Suite à ce premier examen, elle a été transférée dans un plus gros hôpital où un traitement devait être mis en place après une biopsie qui aurait confirmé la tumeur.
Malheureusement, ce n'est pas arrivé car ma douce Maman est partie avant, deux semaines après ce rendez-vous chez le médecin.
J'ai du mal encore à accepter la maladie qui me l'a arrachée, car entre le moment où j'ai pris conscience de la gravité et du combat presque futile qu'il allait falloir mener, et le moment où elle est partie, il s'est écoulé à peine une semaine.
Je sais que, pour ce type de cancer, les taux de survie sont dérisoires. Je sais que j'ai eu "la chance" qu'elle ait été elle-même jusqu'au bout malgré les lésions qui auraient du/pu la rendre méconnaissable. Je sais qu'elle n'a pas souffert. Mais tout ça ne m'aide pas à accepter sa disparition.
Il y a tellement de choses auxquelles je pense. Notre relation qui, du fait qu'elle m'a élevée presque seule, a été conflictuelle pendant l'adolescence mais qui était tellement fusionnelle... Mon beau-père que je considère comme mon papa, qui se retrouve seul et que je ne pouvais imaginer sans ma mère à ses côtés... Mon futur, qui prend l'apparence du Mont Everest avec toutes les remises en question qui se déchirent dans ma tête depuis un mois...
J'apprends depuis son départ, ce qu'est réellement la mort. Et cette douleur que je ressens, cette tristesse, je n'arrive pas encore à la contenir et la maîtriser. Je me sens comme une petite barque qui fait face à un tsunami...
C'est vrai qu'écrire en me disant que je serais lue est apaisant, je me suis toujours sentie plus à l'aise en m'exprimant par les mots. C'est aussi une façon d'évacuer.
Je ne sais pas trop comment conclure, donc je vais simplement m'arrêter là.