J'ai écris ce texte en hommage à ma Maman, Aurélia, le 1er mars 2015, jour de la Fête des Grands-mères en France.
Je ne t'oublie pas. Je pense à toi. Je t'aime.
En toute humilité, je pense que parler d'AMOUR même au travers de la mort... c'est important pour VIVRE LA VIE.
"-Aujourd'hui, c'est la Fête des Grands-mères et je profite de l'occasion, petite maman, pour te souhaiter une bonne Fête puisque tu es également Grand-mère de mes enfants. Je pense à toi, tu me manques et je t'embrasse tendrement.
Tes petits-enfants auraient également aimé t'offrir un joli bouquet de fleurs : des roses rouges et jaunes aux couleurs de ton Espagne chérie.
Tu es morte d'un cancer généralisé à l'âge de 63 ans et on m'a annoncé ton décès le 25 mai 2000, le jour anniversaire des 4 ans de ton petit-fils A...(mon fils cadet). Ce jour là, j'ai eu droit ou plutôt l'obligation d'avoir aussi une part de gâteau et de chanter ... de murmurer "Joyeux Anniversaire" tout en versant de grosses larmes de chagrin. Quelle douleur, je pensais à toi, petite maman, et j'avais tellement mal !!!
Début de soirée et après mon travail et l'anniversaire, je prenais la voiture pour aller te rejoindre en Espagne et rouler ainsi 900 km toute la nuit, tout seul, dans un état émotionnel très fragile.
L'enterrement était déjà programmé pour le lendemain c-a-d le 26 mai dans l'après-midi.
J'ai pu te voir au funérarium pour te dire Au Revoir. Tu m'a attendu une dernière fois. Tu étais belle, calme, sereine, apaisée....tu souriais presque...
Tu vivais en France mais 2 ans avant ta mort, tu as décidé "d'aller vivre pour mourir" en Espagne, pour être sûre d'être enterrée à côté de tes parents dans un cimetière entouré uniquement par des champs d'orangers.
Une autre raison de ton départ pour l'Espagne c'est qu'on dit bien que "les oiseaux se cachent pour mourir".
Je pense que tu as voulu faire pareil et agir ainsi dans l'espoir de nous soulager et de t'éviter de nous voir beaucoup souffrir et physiquement et moralement . Pour ma part, j'aurais mille fois préféré être près de toi. Tu n'a pas voulu qu'on te voit dépérir et mourir lentement et doucement...CRUELLEMENT.
Aujourd'hui, je respecte et j'accepte mieux ta décision personnelle de t'isoler, de vivre dans le silence et la solitude.
je pense que tu as traversé cette période juste avant ta mort avec c'est sûr d'atroces douleurs physiques mais
dans la paix...une force intérieure incroyable ...une formidable quiétude et la... lumière dans ton coeur.
Je comprends, petite maman, que tu as été heureuse. Tu nous avez déjà tant donné...merci pour tout.
Il est vrai que ton chirurgien nous avait très brutalement et froidement annoncé que "c'était fini", qu'il ne pouvait plus rien faire pour toi. Pas un seul espoir de guérison, aucun traitement possible, ni même de la chimio.. Ton corps était sans ressources mais pas ton INTELLIGENCE, ni ton esprit, ni ton humour, ni ton amour.
" Pauvre con de chirurgien ", il nous a même annoncé avant de partir "bon courage" et "bon appétit" puisque c'était l'heure d'aller...bouffer à midi pile heure française !!!
Tu as donc "profité" de tes derniers mois pour rependre ta liberté, totale et absolue, ton indépendance. Tu savais bien que tu avais plus que remplie ton rôle de FEMME et de MERE. Tu t'es toujours sacrifiée pour nous, ta famille.
Je te rends hommage à genoux, à tes pieds, merci...merci...merci !!! Je t'aime, ma petite maman.
Heureusement qu'un mois avant ta mort, j'ai pu aller te rendre visite et rester toute une semaine avec toi.
Nous savions que tu étais en phase terminale du cancer et que les jours étaient comptés.
Tu souffrais atrocement par moment ( tu allais à l'hôpital et tu ressortais aussitôt avec de la morphine ).
Tu m'as encore attendu : quel dernier magnifique cadeau que tu m'a donné là : le plus important.
Nous nous sommes promenés en voiture, manger au resto, profiter de la plage, du soleil, nous parlions peu, beaucoup de regards, rire et souvenirs de bonheur, sourires tristes et mélancoliques.
La nuit, je pleurais tout seul dans ma chambre et je me levais pour aller te voir et t'entendre respirer.
Je pense que tu étais très calme et que cette petite merde qu'on appelle la mort ne te faisait nullement peur.
Pendant ces quelques jours passés ensemble, je t'ai lavé tes pieds, je t'ai massé tes mains, j'ai touché tes cheveux, ton visage. Je m'approchais de toi et tu me murmurais "des choses". Je tendais mes joues pour que tes lèvres puissent les embrasser.
Ta mort a été terrible pour moi. Même si je savais que je ne pouvais personnellement rien faire pour te sauver, j'ai très longtemps éprouvé un cruel et injuste sentiment de culpabilité. La distance...certainement.
Bientôt 15 ans que la maladie t'a emportée mais , petite maman, aujourd'hui quant je pense à toi, je souris et mon visage s'illumine de bonheur. J'éprouve un profond apaisement.... tu es celle qui calme ma douleur et mes souffrances.
C'est vrai que je sais depuis longtemps que nous sommes toujours ensemble et que notre lien est éternel.
Tu es toujours avec moi et à mes côtés.
Tu me vois, tu m'entends, tu m'écoutes et tu me donnes même tes conseils.
Tu m'aides à VIVRE avec les miens, avec toi.
Je t'aime , Maman, petite maman. -"
Federico