Comme j'aimerais avoir autant d'énergie que tu en as eue durant ta vie, ma maman.
Tu savais mener les choses tambour battant, tu égayais les soirées entre amis, tu étais vive, enjouée, très proche des enfants, et même si tes premières années sur Terre ont été très difficiles à cause de la guerre, tu as su te rattraper par la suite en sachant bien profiter de la vie, avec des sorties, des soirées entre amis, des petits voyages ...
Tu étais très appréciée de tes ami(e)s.

Mais cette énergie je ne l'ai pas. Surtout depuis que tu as disparu, c'est bête mais c'est ainsi.
Je ne t'arrive pas à la cheville pour ça, je le reconnais.
Et ta perte m'a encore plus plombé...

Maman tu n'es plus là. C'est un constat. Tu n'es plus à mes côtés.
Même si je te rendais rarement visite surtout à la fin, cela me rassurait de savoir que tu étais encore là.

Tu sais très bien que je penserai à toi jusqu'à la fin de ma vie.
Ne pas pouvoir parler de toi avec des amis qui t'ont connue ou même avec la famille était au début extrêmement difficile pour moi. Maintenant, ça l'est un peu moins.
En France, quand quelqu'un est enterré, il est VRAIMENT enterré.
Il est inconvenant de parler de ses défunts. Quel pays de m...

Tu me manques terriblement, papa.
J'ai des souvenirs qui me reviennent, des souvenirs tout à fait anodins, mais qui prennent toute leur importance aujourd'hui.
C'est "toujours" comme ça : quand on les vit avec les personnes qu'on aime, on ne se rend pas compte de la chance que l'on a.

Là je viens de regarder des photos de l'époque passée, ça calme ma tristesse de les scanner, retoucher, mettre dans mon ordinateur. Mais dès que c'est fini ... l'immense tristesse revient.

A qui puis-je parler de toi en confiant que je suis triste de ne plus pouvoir te voir ? Ma fratrie est visiblement passée à autre chose. Parfois un ami -toujours le même- se souvient de toi et me parle de toi. Ce qui m'étonne. Mais je n'ose lui confier ma tristesse. Il me rappelle tel ou tel souvenir,  je lui réponds "Ah oui, oui, c'est vrai ..."
Parler de toi à maman ? Elle n'est plus là, elle est partie avant toi.
Quelle tristesse, j'ai pleuré aujourd'hui. Je n'aurais jamais voulu que tu nous quitte.
Je ne t'oublie pas, tu sais, je ne t'oublierai jamais. Ca au moins, c'est sûr.

De la part de ton fils, dont tu étais si fier.

Mes parents ne se sont jamais entendus (sauf aux dires de ma fratrie au tout début de leur union).
Mais rassure toi Fox, cela ne m'empêche pas d'avoir des souvenirs tantôt avec l'un, tantôt avec l'autre.
J'ai des photos d'eux dans plusieurs pièces de mon habitation, souvent mises à côté l'une de l'autre. Sauf dans le "bureau" où il n'y a que des photos et des souvenirs de papa. C'est une pièce où je peux m'adresser à lui sans autre interférence.
Papa aura vécu sa vie en homme simple, mais cultivé, sans jamais vouloir embêter les autres et encore moins nuire à autrui.
Qu'un hommage lui soit rendu pour cela, il le mérite bien.

Je viens de lire l'année de production d'une série tv que papa aimait bien.
Le seul fait de lire l'année m'a fait m'interroger sur ce qui se passait alors dans ma famille à cette époque-là.
Nostalgie, tristesse.

Quand moi-même j'aurai disparu, qui sera là pour parler de papa et maman, qui restera pour leur rendre hommage ?
Ils disparaîtront alors presque entièrement puisque plus personne qui les aura connu ne sera encore là pour les évoquer.
Il ne restera qu'une filiation, écrite sur les papiers d'une mairie ... une tombe, qui disparaîtra progressivement envahie par les herbes ...
Lutter contre le temps est un combat trop inégal.

Le temps (la météo) n'y fait rien. C'est pire quand il fait beau.
Maman, tu me manques terriblement. Des choses nous ont séparés sur tes derniers temps de vie, géographiquement par exemple, nous vivions loin l'un de l'autre.
Ma maison, que malheureusement tu ne connais pas, est très très vide sans toi. D'autant que j'yaurais une chambre pour toi.

Je te demande de me donner un signe, viens de temps en temps me rendre visite, s'il te plaît.
Ce manque est insupportable. Depuis hier je crie dans ma maison, encore plus fort qu'avant, et je t'appelle, je fais comme si tu étais là, au premier étage.
Mais tu ne réponds pas.
Quel dommage qu'on n'ait pas vécu ensemble avant que tu ne partes.

Je te prends dans mes bras, je me blottis dans les tiens.
Ne m'oublie pas, s'il te plaît.

Encore une sale journée qui s'annonce, météo en total désaccord avec mes états d'âme (grand soleil), c'est très dur à supporter.
Je vais essayer de faire un peu de jardinage, on verra.

Le temps où... n'est plus, malheureusement.

Que faire, que dire, à qui parler ?
Récemment j'ai appelé par téléphone ma soeur : aucun mot de sa part au sujet de maman (ou de papa).
Plus récemment encore, j'ai appelé mon frère : même chose.
Ils ont tourné la page depuis si longtemps.
Il s'agit de notre maman, tout de même.
Est-elle vraiment absente de leur préoccupations, de leurs pensées ? J'ai peine à le croire. Mais tout est possible.
Peut-être ont-ils compris qu'il n'y a plus rien à faire?
Moi j'ai du mal.

L'espoir, même minime, que j'ai toujours eu dans un au-delà, s'amenuise avec le temps.
En fait dans ce domaine, je crois que rien ne prouve rien.

Nous ne le saurons que quand ce sera à notre tour de partir.
Ce n'est peut-être pas plus mal, un repos éternel, un vrai repos, avec ...rien.

Si c'est le cas, dommage que tout s'arrête comme ça.
J'aurais bien voulu te revoir, maman, sous une forme ou sous une autre.
C'est quand même triste si tout devait s'arrêter ainsi, brusquement, en foutant tout à la poubelle, notre affection réciproque, notre amour de maman à enfant et d'enfant à maman, et puis j'ai envie de dire : surtout, surtout nos souvenirs, tous nos souvenirs.

Quelques photos resteront peut-être, qui ne voudront plus rien dire dans deux générations, et qui partiront certainement par le fait aux rebuts.
Je crois que je l'ai moi-même fait, après avoir retrouvé des photos qui ne me parlaient pas, de gens que je n'ai jamais connus. Mais très peu en fait, car je fais partie de ceux qui gardent "tout".

Je comprends ton sentiment. Plus le temps passe et moins le sens de "se revoir" ne semble pertinent.
Plus le temps passe et plus on change, plus les chemins bifurquent et plus on se demande si on se reconnaîtra.
On le souhaite, mais sans illusion, car comme tu le dis, rien ne prouve rien. C'est le grand mystère de la vie et de la mort. Le plus grand mystère qui soit. Mais si plus rien n'existe, à quoi bon en effet avancer. A quoi bon ces souvenirs. Peut-être simplement parce que ce qui compte c'est l'instant présent, et rien d'autre. Qu'il vaut mieux un instant présent agréable, qu'un instant présent de souffrance. Et parce que notre passé construit notre présent. Donc notre instant présent n'est pas le même s'il est imbibé d'un passé heureux ou d'un passé douloureux. Mais une fois qu'on est mort, où est-ce que tout cela se retrouve ? Soit notre âme poursuit sa route, en ayant stocké tout ce passé. Soit c'est le néant.

Après tout, on vient du néant non ? On n'était rien avant, aucun souvenir, on a du tout apprendre... Alors ce ne serait pas choquant de retourner au néant. Et ce ne serait pas une souffrance, ni un manque puisque quand on était néant avant la naissance, on ne pouvait pas souffrir.

La vie n'est qu'une petite fenêtre d'instant présent dans un abîme éternel de néant ?
Ou alors, on adopte une version religieuse, qui donne une vision avec de l'espérance... Mais honnêtement, j'ai l'impression que ce sont plutôt des philosophies de vie, pour la supporter le mieux possible, qu'une réalité ou une vérité vérifiée.