Bonsoir.
Quand j'ai perdu ma maman il y a un peu plus d'un mois, j'ai été très affecté (au même titre que mes soeurs et mon frère d'ailleurs). Je vivais avec elle, à 84 ans (bientôt 85) elle ne supportait plus de ne plus pouvoir faire ce qu'elle avait toujours aimé faire, et cette perte d'autonomie lui était difficilement supportable.
Alors je l'aidais, j'étais très présent pour elle, comme elle l'avait été pour moi durant toute ma vie. Trop peut-être ? C'est vrai que nous étions proches, autant qu'une mère et son fils puisse l'être, et son départ m'a bien évidemment secoué car il a crée une perte, un vide par rapport à l'attachement. Ma maman était très maternelle, protectrice, d'où la douleur...
Parfois je me dis que son départ m'a obligé à "grandir", avancer, réaliser que désormais je devenais "réellement" adulte, et plus symboliquement comme avant...
En ce moment mon corps m'envoie des messages, des douleurs qui viennent m'interpeller sur la parole, je sais que je dois en parler davantage, et c'est ce que je fais, notamment auprès de la psychologue qui me suit. A 51 ans je réalise que j'ai passé une bonne partie de ma vie à me préoccuper de mes parents, et notamment de ma maman, en occultant peut-être une partie de la mienne. Bien évidemment j'aimais énormément ma maman, mais je réalise cela également au milieu de la douleur de la perte...
J'étais un enfant vite apeuré, anxieux, et l'adulte que je suis l'est toujours. J'ai déjà entendu cette phrase que je trouve très juste : il faut apprendre à se séparer pour grandir, quel que soit notre âge. Mais dans le cas d'un deuil ce n'est pas évident, il faut aussi apprendre à considérer cette séparation comme définitive, contrairement au passage entre l'enfance et l'âge adulte où nous savons que nos parents seront là, sans se rendre vraiment compte qu'un jour viendra où ils ne le seront plus.
Je tenais à vous dire que je suis quelqu'un qui est assez attaché à la spiritualité, et je crois que mes parents sont encore là, d'une façon subtile évidemment, mais cela m'aide à cheminer. Toutefois cela ne m'empêche pas de ressentir la douleur de la perte, mais au bout du compte je me dis que l'amour domine, quoi qu'il advienne.
Et cela ne m'empêche pas d'avoir mal, et d'avoir besoin de partager.