Auteur Sujet: Après l'anesthésie, la déprime... normal ?  (Lu 3469 fois)

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Après l'anesthésie, la déprime... normal ?
« le: 22 mai 2019 à 18:36:23 »
Bonjour,

J'ai posté il y'a 6 ou 7 mois, un sujet sur le fait que j'avais perdu toute motivation, que je me sentais molle, en hibernation et trop détendue suite à la mort de mon père il y' 10 mois.  On m'avait répondu que j'étais dans le déni probablement, que j'étais anesthésiée. Je m'inquiétais de rester comme ça car ça altérait mes études (j'ai 22ans et je suis en droit).

Entre temps, j'ai été en colère contre la terre entière ... j'ai fais beaucoup de tri dans ma vie et j'ai réglé mes comptes avec certaines personnes. Je me sentais forte, et j'avais l'impression de reprendre ma vie en main de plus belle et sur des bases plus saine. J'avais décidé que ma vie serait belle malgré tout!  Ça m'a fait un bien fou. Mon père me manquait mais ça ne me rendait pas triste.

Et puis depuis quelques temps j'ai envie de pleurer souvent, l'idée même de penser à mon père me mets les larmes aux yeux alors qu'avant je pleurais un bon coup dans la semaine et il me sortait de la tête.  je veux pas y penser, parce que je ne souhaite pas être triste car au final à quoi ça me servirait de pleurer ? Aujourd'hui pleurer me fait plus de mal que de bien. Un matin je me suis levée et je me suis dis que je ne le verrai plus jamais (ce que je savais déjà), je n'ai pas pu retenir mes larmes. J'ai senti un vide m'envahir et depuis je me sens seule en permanence. J'ai l'impression que son souvenir n'existe pas car personne n'en parle jamais autrement que pour me parler d'argent, héritage et meubles. J'ai l'impression de disparaître avec lui car je refuse d'accepter une telle situation où tout le monde fait comme s'il n'avait jamais existé.

Je sais bien qu'il faut laisser les morts où ils sont mais c'est tellement horrible d'enterrer quelqu'un de se retourner et faire comme s'il n'existait plus même dans nos souvenirs.  Pour moi on peut très bien vivre heureux en entretenant le souvenir d'un être cher, en parler sans installer le malaise, et être heureux comme ça. J'ai notamment une grande tante qui parle de son mari tout le temps et ce n'est pas triste, c'est attendrissant. Elle est si joyeuse, elle en parle pour partager sur son mari et entretenir sa mémoire.

Je fais des cauchemars toutes les nuits je rêve de me faire pourchasser pour qu'on me tue, ou que quelqu'un s'est fait tué, ou que je me rends compte que j'ai tué quelqu'un. Et le reste du temps je ne dors pas de la nuit, car je suis agitée.

J'ai vraiment peur de ce que j'avenir me réserve, j'ai peur de perdre encore quelqu'un d'autre, de ne pas réussir ma vie, mes études, de me décevoir, de finir seule comme mon père, de ne jamais réaliser mes rêves ...

Je suis preneuse de vos avis sur ma situation et de vos témoignages pour ceux qui ont dépassé cette étape du deuil.

Hoa

« Modifié: 27 mai 2019 à 12:36:22 par Hoa »

Hors ligne Bichsou

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Re : Après l'anesthésie, la déprime
« Réponse #1 le: 23 mai 2019 à 20:13:48 »
Comme je vous comprends quand vous dites que vous avez l'impression de disparaître avec lui, ça me fait pareil... Peut-être qu'un jour nous arriverons à en parler avec tendresse et non avec tristesse comme le fait votre grande tante avec son mari, à mon avis il faudra du temps avant d'en arriver là.  Plus facile à dire qu'à faire mais vous devriez essayer de ne pas vous mettre la pression quant à l'avenir, pour ma part je vis au jour le jour car j'ai pris conscience plus que jamais qu'on peut peut être arraché à la vie d'un coup. Ce qui va m'empêcher d'avancer ce sont les regrets concernant ce que mon père aurait mérité d'encore vivre, des projets, des moments avec nous, avec son petit fils, de pouvoir enfin profiter après avoir autant donné de sa personne. C'est à cause de ce blocage que j'ai entrepris une psychothérapie

Hors ligne Hoa

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Re : Après l'anesthésie, la déprime
« Réponse #2 le: 27 mai 2019 à 12:35:21 »
Merci pour votre soutien. C’est peut être triste mais ça me fait plaisir de voir que ce que je ressens est partagé par d’autre . Je me sens plus « normale » dans tout ça. 
Oui je pense qu’on pourra en parler avec tendresse quand on aura accepter de vivre des moments forts  sans cette personne.
En attendant je vais prendre votre conseil à la lettre et vivre au jour le jour et profiter des petits bonheur de la vie.

Merci